LR,
l'impératif du sursaut
En démissionnant, Laurent
Wauquiez assume avec noblesse l'échec de la liste LR aux élections européennes.
Malgré les critiques dont a pu faire l'objet François-Xavier Bellamy, tête de
liste, les causes de cet échec résident principalement dans l'absence de clarté
et de cohérence sur le projet européen. Ces élections, de surcroît, qui
aboutissent à une totale balkanisation du Parlement européen ne sont pas de
nature à répondre à la crise de l'Union européenne ( UE ) qui risque de
perdurer pendant des années.
Sur le plan national, il
est illusoire de croire que ces élections vont déterminer les choix électoraux
à venir, tant les motivations de nos concitoyens lors de ces élections ont été
multiples, opposées et circonstancielles.
Dans ces conditions,
j'estime que rien n'est perdu ; il existe un boulevard pour la reconstruction
d'un rassemblement pour un mouvement populaire en respectant la démarche
suivante :
L'heure n'est pas à la
bataille des égos pour savoir qui va être le chef ou la cheffe, l'enjeu n'est
pas de savoir quel doit être le jeu des alliances. L'heure est à la
construction d'un projet qui réponde aux besoins des Français et de la France.
- Réformer l'UE en
appliquant le principe de subsidiarité, l'Europe s'est élargie elle doit
s'amaigrir en compétences et s'en tenir à l'essentiel concernant l'avenir du
continent; à défaut elle va imploser et provoquer des réactions hostiles des
parlements nationaux devenus des théâtres d'ombres.
- L'UE doit agir pour
lutter contre le réchauffement climatique et les dérives incontrôlées de la
finance internationale, c'est dans ces domaines que l'Europe peut et doit avoir
un rôle déterminant.
Nous avons besoin de
coopération avec nos partenaires européens sur des projets définis, pas
d'ingrisme idéologique. La préférence communautaire doit retrouver un sens. Le
tout concurrence est un leurre, l'UE doit élaborer une politique industrielle.
- Renouer le dialogue avec
les classes populaires et les classes moyennes en mettant en œuvre une
politique des revenus qui privilégie le travail et la cohésion sociale de la
Nation.
- Retrouver impérativement
l'aménagement du territoire au besoin en aidant directement l'installation des
entreprises afin de revitaliser nos territoires même si cela contrevient aux
règles de l'UE qui doivent être révisées.
Reformer, à cette fin, la
loi Notre et simplifier la structure territoriale, véritable usine à gaz. Le
fondement de l'organisation territoriale doit être les communes et les départements
qui doivent pouvoir se regrouper librement. Les régions mastodontes brisent le
lien de proximité nécéssaire à la démocratie et constituent un risque pour
l'unité nationale.
- Elaborer une politique
industrielle qui renoue avec la prévision économique, favorise un environnement
propice aux innovations et au numérique, un ministre de l'industrie doit
fédérer tous les partenaires sociaux sur une vision partagée et évolutive du
tissus industriel qui doit inclure les risques écologiques.
Priorité doit être donnée
à l'investissement en rétablissant les avances de la Banque de France au Trésor
pour l'investissement, si cette règle avait été maintenue, la France n'aurait
pas de dettes. L'idéologie ultra libérale n'est plus la réponse aux réalités de
la mondialisation. Il n'existe pas de mondialisation heureuse. La
mondialisation est à la source d'inégalités croissantes.
- Lutter fermement contre
les dérives communautaristes pour enrayer le face à face annoncé par Gérard
Collomb, en organisant l'expulsion de tous les salafistes.
Il est urgent d'agir à ce
titre, au besoin en appliquant la déchéance de nationalité sinon nous allons
droit vers une " libanisation " de la France et à des partitions.
- Appliquer fermement les
principes de laïcité qui garantit la liberté de conscience de chacun mais
n'autorise pas les violences prosélytes islamistes.
- Maîtriser les flux
migratoires en rétablissant des contrôles à nos frontières et en mettant tout
en œuvre pour stabiliser les pays d’émigration ;
Casser l'appel à l'émigration
en affichant clairement une politique de retour pour tout immigré clandestin et
en subordonnant notre aide internationale à cette fin comme le font certains
pays européens.
- Valoriser l'engagement
au service de la Nation dans nos forces armées, nos forces de l'ordre - police
et gendarmerie - qui sont des services publics.
Cette valorisation
concerne aussi les agents publics de l'Etat, des hôpitaux et des collectivités
, ce qui ne signifie pas renoncer à réformer les structures administratives et
le statut des fonctionnaires, mais avec lucidité et prudence.
- Dire la vérité aux
Français sur leur retraite et cesser l'hypocrisie gouvernementale qui ose
défendre la retraite à 62 ans mais au rabais ...
- Défendre mordicus
l'indépendance de notre politique étrangère : nos intérêts sont mondiaux et ne
se confondent ni avec ceux de l'Allemagne, ni ceux des Etats-Unis ou de la
Russie, mais Moscou est un partenaire incontournable de l'équilibre européen.
Il n'y a pas de politique étrangère crédible sans défense nationale crédible.
Il est vain d'agiter des concepts oiseux de défense européenne bien loin des
réalités et de nos intérêts, mais développer des projets d'équipements
militaires est une voie à la condition qu'il y ait un pilote dans l'avion et
que nos partenaires ne violent pas leurs engagements lors des exportations,
comme l'Allemagne vient de le faire !
C'est en ayant un projet politique cohérent qui parle
clairement à nos concitoyens que nous serons à nouveau crédibles. Enfin et
surtout, défendons la Nation, la culture et la langue française, fondements de
notre démocratie et de notre cohésion sociale. Viendra alors le choix de
l'homme ou de la femme qui portera ce projet Jacques Myard
Membre Honoraire du Parlement.Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République.
Président de l'Académie du Gaullisme
07 juin 2019