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   LA LETTRE du 18 JUIN  n° 217 - Mai 2019

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LA LETTRE du 18 JUIN - N° 218- JUIN 2019
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       par Ferréol Delmas

Les Républicains sont devenus un "parti gorafi"

Notre mouvement politique offre continuellement son plus mauvais visage : Valérie Pécresse huée, polémiques internes, guerres de clans, nous sommes devenus un syndicat d’intérêts. 8,2 pourcents : voilà le résultat des Républicains aux élections européennes ! Ce score, le pire dans l’histoire de la droite française est la concrétisation d’une succession de faits qui ne sont pas imputables au philosophe François-Xavier Bellamy. Mieux, sa candidature sauve les meubles: Laurent Wauquiez aurait été notre représentant, les Républicains passaient sous les 5 pourcents.
 
Déjà, en 2017, selon une estimation IPSOS, seulement sept pourcents des jeunes Français ont glissé un bulletin Fillon dans l’urne, au 1er tour de l’élection présidentielle. Au-delà des “affaires”, ces résultats décevants doivent nous interroger sur la capacité de la droite à se réinventer, mais également à revenir au pouvoir en appliquant réellement le programme pour lequel elle a été élue.
 
Nous sommes devenus “un parti gorafi”. A l’image du site satirique, notre mouvement politique offre continuellement son plus mauvais visage : Valérie Pécresse huée au Conseil national, polémiques internes, guerres de clans, nous sommes devenus un syndicat d’intérêts… La vie d’un parti politique est intrinsèquement liée à ces désagréments, mais une formation politique est censée également nourrir le débat d’idées. François-Xavier Bellamy, lui, loin de nos vicissitudes internes avait une vision, un projet, des idées… mais il était trop tard!
 
Sortons de la politique du marketing qui pousse à ne plus réfléchir.
 
La défaite est donc structurelle. Notre parti est devenu un repoussoir pour nos propres électeurs, nous sommes taxés d’insincérité, de manque de clarté. Mettre François-Xavier Bellamy en tête de liste était effectivement une bonne idée, à condition d’avoir une véritable ligne politique, d’avoir des idées précises. Sortons de la politique du marketing qui pousse à ne plus réfléchir : mettre un philosophe brillant qui a des idées n’empêche pas de réfléchir collectivement.
 
Quel doit être l’objectif de notre mouvement si ce n’est reconquérir le pouvoir pour faire triompher nos idées ? Aujourd’hui, il faut être lucide. Face au pouvoir macronien, non exempt de qualités, la droite traditionnelle doit faire sonaggiornamento. La droite doit aller plus loin. Réfléchir, sortir de l’affairisme, des facilités ! Bref rompre avec trente ans de pratiques politiciennes, trente ans d’habitudes, trente ans de petits compromis !
 “Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir” disait le penseur communiste Antonio Gramsci. Les défaites successives doivent permettre à la droite d’ouvrir les yeux sur ses limites, de les corriger et de préparer l’avenir dans des conditions optimales, si nous ne voulons pas disparaître

 © 07.06.2019
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