acaalfarge1 - Académie du Gaullisme

 Président-fondateur
Jacques Dauer

Académie du Gaullisme
La Lettre du 18 JUIN Vingt-cinquième année – n° 201 – décembre 2017
"Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde."
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par Christine ALFARGE
Dîner-débat du 4 octobre 2017
En présence de Monsieur Jacques CHEMINADE
France, Europe, Indépendance financière

« Entre la volonté de développer l’être humain et le sens des réalités »

« La France perd le goût du futur. Les Français ne s’aiment plus comme notre histoire, notre apport au monde devrait faire que nous nous aimions. Aujourd’hui, au contraire, c’est chacun pour soi, l’autre étant devenu un concurrent ou un adversaire à vaincre, suivant les lois d’une concurrence serve et faussée. Nous subissons un ordre dominé par la rente financière et le profit à court terme, au sein d’une globalisation qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres comme s’il s’agissait d’une fatalité ». (discours du 9 décembre 2005 de Jacques Cheminade intervenant à l’Association lorraine des amis de l’abbé Grégoire).

Obsolescence programmée.
 
Il faut retrouver notre raison d’être, nous l’avons perdue en nous soumettant à la prédation financière si l’on considère ce qui est infligé à la France. La France, notre pays, c’est d’abord une histoire. Marc Bloch écrivait « l’étrange défaite ». « L’effort sera rude, combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement ! Un jour viendra, tôt ou tard, j’en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s’épanouir, sur son vieux sol béni déjà tant de moissons, la liberté de pensée et du jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront, les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire, commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu, et, peut-être les chercheurs occupés à les percer, trouveront quelque profit à feuilleter, s’ils savent le découvrir, ce témoignage de l’an 1940 ».

La recherche du bonheur, loi de l’univers.
 
Selon Jacques Cheminade : « Deux catégories ne se comprendront jamais, celle du sacre de Reims et celle de la Fédération ». Cet apport de la France est pourtant inscrit dans la Constitution de la IVème République du 27 octobre 1946 inspirée du 15 mars 1944, un texte sur l’avenir de la France adopté à l’unanimité par le Conseil national de la Résistance. Les combattants de l’armée des ombres n’avaient pas attendu la victoire pour rebâtir le pays. Comme l’écrivait avec lucidité Albert Camus le 24 août1944 « Le pays qui se bat ce soir, veut commander demain ».

Le gouvernement du peuple par le peuple pour rassembler.
 
Aujourd’hui, la tâche est immense car nous vivons une crise profonde, il faut cependant renouer avec l’unité nationale gardant en tête que notre protection sociale est incontestablement un rempart contre cette crise. Notre devoir est de la sauvegarder à tout prix.  Souvenons-nous en mai 68, la devise « liberté, égalité, fraternité », on voulait à la fois la liberté et l’égalité, mais la liberté implique le marché alors que l’égalité nécessite de l’abolir. La contradiction reste toujours aussi difficile à gérer.
Au-delà des mots, c’est l’esprit qui compte comme dans la déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 ou bien encore dans la déclaration de Philadelphie sur les principes fondamentaux de l’Organisation du Travail du 10 mai 1944. Selon l’Article 1 : « Le travail n’est pas une marchandise, la liberté d’expression et d’association est une condition indispensable d’un progrès soutenu, la pauvreté, où qu’elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous ». La loi doit inscrire l’égalité homme, femme.

Selon Jacques Cheminade : « Quand on a abandonné tout espoir, l’abstention n’est plus conforme au principe de notre république, les jeunes prisonniers des écrans Internet, n’est plus le principe de la république, nous pourrions continuer ainsi pour marquer l’ampleur du gouffre. Il ajoute : « Il y a vraiment la certitude d’un monde meilleur, comment retrouver la source chrétienne et républicaine ? Notre devoir est de combattre. Les technologies qui sévissent dans le monde aboutissent à la servitude, l’émotion irrationnelle. Nous devons nous libérer de l’économie financière ».

Soumission à la prédation de l’Europe.

Aujourd’hui, le système bancaire ne prête plus, avec cette séparation bancaire, Jacques Cheminade préconise :
-Une banque nationale souveraine
-Un pôle de financement national
-Une BPI (Banque publique d’investissement) pour développer.
-Une planification indicative sur l’aménagement du territoire permettant une politique du logement.

Il n’y a aucune ambition de civilisation.

Pour Jacques Cheminade : « Il faut sortir de cette fausse Europe, refonder le vouloir vivre de chaque nation, protéger par une monnaie commune de référence (Plan Fouchet de 1962). Sans peuple, pas de patrie, sinon elle se replie sur elle-même. Pas de repli national, nous voulons le rayonnement national ».
 
Le monde est une pyramide avec des effets de cavalerie.
 
Est-il besoin de rappeler que l’origine de la crise est due à un surendettement des pays occidentaux, notamment pour effacer les effets de la mondialisation dans les pays riches. Pour éviter de se confronter à leurs opinions, les politiques ont laissé se développer une politique sans contrôle, sans régulation. N’en sommes-nous pas en partie responsables par notre mode de vie et de consommation ? S’il existe une responsabilité collective des pays riches, leurs Etats, il y a aussi une responsabilité des citoyens à l’exception des plus pauvres. Cela implique d’avoir une politique rigoureuse avec le souci des plus démunis, attentive à la classe moyenne subissant de plus en plus des écarts de revenus creusant les inégalités. Il y a un autre chemin que la haine, la violence et l’affaiblissement du pays. Repenser notre mode de vie est un défi majeur face aux réactions extrêmes pouvant devenir de plus en plus dangereuses. On ne peut pas parler d’une fin de crise tant que les taux sont aussi bas, cela montre l’impérieuse nécessité de sortir de la spirale infernale de la dette et du chômage.
 
Cependant, la France ne peut agir seule pour la politique européenne. Il faut des objectifs communs selon la formule « entente, détente, coopération ». Le Général de Gaulle disait : « S’il est une voix qui puisse être entendue, une action qui puisse être efficace quant à l’ordre à établir en remplacement de la guerre froide, ce sont par excellence la voix et l’action de la France ». « Mais la France c’est l’Europe et l’Europe s’est trahie » selon Jacques Cheminade. Il ajoute : « La Chine s’est engagée dans ce développement et au-delà les BRICS (Coopération de Shanghaï). Il ne s’agit pas d’un système inclusif, le président Trump ira lui-même en Chine pour aborder cette question du développement ».
 
« Autant qu’en 1940 ou 1958, le sursaut est nécessaire car lorsque le pays est brisé, il faut des Français qui relèvent le glaive. Comprendre, c’est notre raison d’être, la décadence n’est pas nôtre » dit Jacques Cheminade.
 
Cela nous renvoie à notre histoire nationale française, l’idée selon l’article trois de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen que « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ». Mais il faut aussi qu’il y ait un sentiment d’appartenance dans l’action. Le Général de Gaulle disait magnifiquement « l’Histoire est symbolique mais toute entière dans l’action ».
 
Le sens de l’histoire, c’est qu’il existe un destin collectif, l’histoire de la France en référence à notre passé tantôt dans la gloire tantôt la douleur et l’histoire des Français ayant compris l’enjeu d’être unis pour la liberté dans le respect des convictions pour que chacun puisse se réaliser dans son humanité. C’est aussi le message universel et fraternel que la France continue d’adresser au monde.


© 10.12.2017
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