209 aime - Académie du Gaullisme

La Lettre du 18 JUIN Vingt- sixième année – n° 209 – septembre 2018
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209 aime

par Georges AIMÉ
ALLONS LE CHERCHER !

Incidents à répétition à la SNCF, déficience de nombreuses installations électriques, état des routes nationales déplorables depuis qu’elles ne le sont plus, voirie de beaucoup de villes de France catastrophique, etc. Voilà le résultat du désengagement de l’État. Pour répondre aux exigences de Bruxelles et tenter de se conformer aux fameux 3 % de déficit budgétaire, ce Gouvernement, comme les précédents, se plie aux desiderata des tenants de l’ultra-libéralisme et des européistes béats. Ainsi, en Europe, les domaines régaliens – pour ne citer que ceux-là – du transport, de l’énergie, des moyens de communication sont-ils confiés à des sociétés privées, le plus souvent multinationales, dont le premier souci – et c’est bien normal – est la rentabilité et non la maintenance et l’entretien, quoi que l’on nous dise.
L’exemple du viaduc italien en est la malheureuse illustration ou, beaucoup moins dramatique, les incendies de transformateurs qui ont perturbé le trafic ferroviaire durant l’été.
Un État dans lequel les investissements ne  
représentent plus que 3,6 % de son budget, qui confie son avenir à des fonds spéculatifs, son indépendance à des sociétés apatrides est un pays en voie de désintégration.
Un État, actionnaire de sociétés obéissant, le doigt sur la couture du pantalon,  aux diktats d’une puissance défendant par ailleurs ses intérêts, est un pays colonisé en voie de déliquescence (l’affaire iranienne nous le démontre).
L’État n’est pas une entreprise privée. Il est des investissements que lui seul peut réaliser, en particulier ceux qui servent à l’unité de la Nation et à la cohésion du territoire (grands chantiers publics entre autres), ils ne sont rentables qu’à moyen ou long termes. Cependant, pour mener à bien ses missions sans continuer à creuser le déficit, il faut que ce soit la Banque de France qui prête directement à l’État de l’argent à taux zéro (encore un méfait du traité de Maastricht). S’il en avait été ainsi depuis le début on ne parlerait pas de déficit abyssal (...pour les pleureurs et les pleureuses l’inflation ça se contrôle si on sait faire les bons choix).
Les effets négatifs de ces privatisations ou de l’externalisation de services à tout prix sont multiples. Outre l’entretien aléatoire dont on vient de parler, les conséquences pour la population de notre Pays sont nombreuses : chômage endémique dû à l’embauche par des sociétés basées hors de France de salariés non régis par le même code du Travail, emploi de clandestins ou de travailleurs étrangers n’ayant pas les qualifications requises, pression sur les salaires, pression psychologique, surmenage, etc.   
Nos dirigeants politiques se suivent et se ressemblent : ils ont tous une fâcheuse tendance à penser que l’argent public leur appartient et qu’ils peuvent en user et abuser comme bon leur semble, qu’ils n’ont de compte à rendre à personne, surtout pas au peuple. Une fois n’étant pas coutume, ils feraient bien s’inspirer des pratiques des élus allemands et scandinaves.
Le peuple ? En particulier celui qui travaille ou celui qui a travaillé, c’est-à-dire les retraités. Des nantis ! Ils sont là pour payer et se taire. Payer pour toute la misère du monde. Cette misère, la plupart du temps provoquée par des va-t’en guerre, bien à l’abri dans leurs tours d’ivoire et leurs coffres-forts.  
Eh bien non !
On ne peut impunément demander à la classe moyenne – celle qui paie le plus d’impôts – des efforts et ne pas s’appliquer les restrictions que l’on se plaît à imposer.
Certes, notre Pays doit se réformer mais ce n’est pas en tapant sur ceux qui ne sont ni pauvres ni riches qu’on y arrivera ! Ce n’est pas en obéissant aveuglément aux règles imposées par Bruxelles que l’on résoudra nos problèmes. Nous n’avons pas besoin de la Commission pour savoir ce qui est bon pour la France. C’est aux Français de décider de leur avenir et pas à des banquiers ou à des tenants de l’ultra-capitalisme et de la financiarisation de l’économie.
Il est symptomatique d’observer que lorsqu’il s’agit d’imposer des règles financières et des sacrifices aux peuples les dirigeants de cette pseudo Europe savent se retrouver et faire front commun mais quand il s’agit d’accueillir des réfugiés contraints de fuir leurs pays pour cause de guerres déclenchées par notre colonisateur (pour le plus grand profit des groupes de pression militaro-industriels) il n’y a plus d’unité.  
Sauve qui peut ! Chacun pour soi ! Faire payer, oui ! Payer, non !    
Les élections européennes de mai revêtent un caractère important : Europe fédérale ou Europe des Nations ? Nous devons d’ores et déjà nous mobiliser et ne pas nous laisser décourager par la horde médiatique aux ordres qui, inévitablement, va crier au nationalisme, au populisme et autre passéisme, et va nous promettre récession, catastrophes économiques et guerre.  
L’Europe des Nations est le seul moyen de construire une Europe prospère et en paix. Le seul moyen pour que les tenants de la peste brune ne prennent pas le pouvoir. Ce qui se passe aujourd’hui dans les principaux pays européens, y compris en Allemagne, nous le démontre.  
Coopération bilatérale et/ou multilatérale s’adossant sur un équilibre des échanges et le respect de l’interlocuteur mais refusant tout compromis avec des pays ne respectant pas les droits de l’Homme au sens où notre démocratie l’entend et l’égalité entre les êtres humains (à ce titre il convient de bannir sans atermoiements tout prosélytisme religieux) n’est pas un repli sur soi ou un enfermement mais une ouverture vers l’autre.  
Le Renouveau gaulliste c’est ça ! N’en déplaise à tous ceux qui se sont plus et se plaisent à trouver le Général « d’un autre temps ». Allons le chercher !
© 02.09.2018
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