Ce matin, je réalise que je suis entourée de victimes. Mon mari est victime d'une femme qui « gueule tout le temps ». Ça vous rappelle quelque chose ? Allez, cherchez bien : la dernière conversation avec des mecs. Des vrais. Des collègues, des copains, des frères. Ah mais ! Moi aussi, après tout, je suis une victime. Victime d'un mec (un vrai, d'après lui) qui ne bouge pas plus qu'une borne à la maison et qui me laisse tout gérer en critiquant perpétuellement ce que je dis ou fais. C'est normal ! On l'a tellement étouffé quand il était petit qu'il faut qu'il étouffe les autres, y compris femme(s) et enfants. Le bonhomme rentre à la maison en ayant une aventure qui -malheureusement – a été découverte par Maman ! Et bien ce n'est pas de sa faute. Non, non. Il est victime des circonstances, il est tombé sur une dingo qui lui a fait des avances, il était tellement stressé par sa vie qu'il n'a rien vu venir.
Le couple parental est victime. On nous l'a dit et répété depuis ce grand mois de mai où pourtant il y avait des combats bien plus importants et judicieux. On a retenu ce qui arrangeait qui soit retenu : « Libérez-vous de votre éducation, de votre bourgeoisie, de votre religion. ». Ce qui était dit fut fait. Le règne de la déresponsabilité était venu. L'État allait nous prendre en charge. Réparer les méfaits de notre éducation. Il n'y aurait plus de faiseuses d'anges. Ce serait légal. Oubliant que des centaines de femmes mouraient d'aiguilles à tricoter, on a transformé cette juste légalisation en « droit des femmes à disposer d'elles-mêmes ». Les hommes ont enfin eu La solution pour ne pas se conduire en responsables et il en a été de même pour les femmes. Bien sûr, un enfant non désiré n'est pas à la fête. Mais... il aurait été une victime. Il aurait gagné le statut de ceux qui réfléchissent ! L'homosexualité : ce n'est plus marginal. Le mariage pour tous a déculpabilisé les homosexuels en culpabilisant les hétéro. La marginalité donne droit à plein d'avantages, pas seulement pécuniaires. Donc, être victime donne des droits... de victime. Tout le monde ne peut pas être député. Il y a la vie, la vraie. Avec des responsabilités vraies.
L'entreprise est soumise à des règles. Beaucoup ont compris qu'en se proclamant victime on peut acquérir le droit de ne plus rien faire. Le monde, par l'effet de la mondialisation, se divise en deux clans : l'un, assez petit : les tyrans. L'autre, énorme : les victimes. Quand nous en aurons assez de dépenser des sommes fabuleuses chez les psychiatres et les commerçants pour nous consoler, pourrons nous agir ? ENFIN.
L'État n'en peut plus de pitié dégoulinante pour les réfugiés. Mais qui agit pour leur donner des conditions acceptables pour justifier cette grandeur d'âme consistant à les accueillir en les parquant dans des conditions épouvantables ? Des associations qui font peu de bruit mais qui agissent avec leurs faibles moyens. Des associations que les medias font taire. Tout comme en 1942 on taisait les conditions dans les lesquelles des milliers ont abouti au Vel d'hiv ou à Drancy - vers quelle destination ?
La religion d'aujourd'hui : la croissance. Le reste n'est qu'amusement ou diversion. Oui, nous sommes tous des victimes. Mais cessons ce statut. Debout !
Et pour commencer : votons. Cessons de vivre les jeux du cirque ou le carnaval parce que certains qui coûtent très cher ont victorieusement poussé le ballon là où il fallait. Lorsque nous sommes égarés à la suite d'un malheur national dont l'État n'a pas su ou pu nous protéger, ne perdons pas notre énergie à brûler la voiture d'une personne qui ne l'aura plus pour se rendre à son travail. La rue est une voie pour se faire entendre - et les casseurs des gens qui servent obséquieusement un pouvoir qui nous fait tourner les yeux et la tête dans d'autres directions.
Debout, debout les victimes. Reprenons possession de nos vies et agissons. Ce n'est pas la faute de nos parents, ni de nos enfants, ni de nos patrons, si nous nous endormons dans une position de victimes. Demain, si nous n'y prenons pas garde, certains prendront le pouvoir. Les victimes d'hier seront les tyrans de demain. Pour la Vie, pour changer. C'est dans l'ordre des choses. L'effet balancier à ce que l'on dit !
Qu'importe, je m'en balance ! Je ne suis pas une victime. Je suis une femme, mère et grand-mère. Ce que j'ai à dire aux jeunes générations : Vous êtes les artisans d'aujourd'hui et demain. Vous êtes des êtres libres. N'écoutez que votre raison et votre cœur. Ils vous guideront vers les bons choix. Votez, agissez. Parlez juste. Priez le dieu que votre culture vous a donné. Aimez. Aimez les autres.
Je me suis mariée autrefois. J'ai eu des enfants. J'ai fait des choix et je les ai tenus. J'ai aussi travaillé. Je regrette que mon travail n'ait pas été reconnu. C'est ainsi. Ce n'était pas primordial. La transmission est d'une autre nature. Et... oui, j'aurai marqué certains esprits de la folie de liberté assumée et non pas revendicatrice. La liberté est une voie difficile mais gratifiante. Il faudrait la choisir préférentiellement. J'ai essayé d'enseigner cela aux jeunes. Ils souffrent bien sûr. Je ne suis pas maître de décider pour eux si ils choisissent d'être les victimes de demain. J'espère juste que non.
La morale de cette histoire, c'est l’espérance. Et l’espérance est une vertu continuelle que l'on acquiert par l'éducation et que l'on transmet de même ! La désespérance : la victimisation à tous les étages !
Et si demain... tout le monde décidait d'être heureux sans attendre l'État, les décrets, les lois, la loi du marché, etc. Juste vivre en accord avec soi. Debout. N'oublions jamais que l'État c'est nous. La France : c'est nous. La politique agricole : c'est nous. L'industrie : c'est nous.
C'est moi, c'est toi. Et ensemble, debout, nous gagnons toujours plus en résultat d'estime de soi, de culture, d'espérance.