Avec Macron, la France piétine,
dépense et se surendette
En résumé
Le
pré candidat Macron ne serait sans doute pas autant au-dessus de ses
concurrents potentiels (ou présumés) dans les sondages sur les présidentielles
2022 si les citoyens étaient informés honnêtement sur les résultats réels de sa
politique et n’étaient pas tellement à la merci de la propagande du
gouvernement nappée des vantardises et de l’autosatisfaction de son ministre de
l’Economie, des Finances et de la Relance.
La population et les partis dits d’opposition semblent
anesthésiés par ce baratin triomphaliste. Il ne devrait pourtant pas être
difficile de démentir et de ré informer, car la gouvernance économique et
financière macronienne souffre de déficiences graves de plus en plus remarquées
et soulignées, même par les organismes internationaux. Les comparaisons
internationales, avec les réalisations de nos pays voisins, en premier lieu,
les mettent en évidence de façon incontestable. C’est pourquoi, à l’aide de
statistiques officielles, de celles d’octobre 2021 du Fonds monétaire
international (FMI) (1), de la Banque de France
et de l’Insee, j’ai dressé un tableau (noir, hélas) résumant les évolutions de
cinq indicateurs clés depuis 2017 et la situation à fin 2021. Ces indicateurs
sont la croissance du PIB, le solde des échanges extérieurs, le taux de
chômage, le déficit public et la dette publique, et aussi privée des pays.
Bercy se flatte d’avoir réussi le plus fort rebond de
croissance en 2021, + 6,3% inscrits dans le PLF 2022. Mais, la chute du PIB en
2020, - 8,0%, a été l’une des plus brutales d’Europe, malgré « le pognon
de dingue » dépensé pour limiter la casse. Sur deux ans le PIB de la
France aura reculé de - 1,7%. Celui de l’ensemble de l’Union européenne (UE), -
5,9% en 2020 et + 5,1% en 2021, ne perd que - 0,7% sur les deux ans. En fait,
la plupart des pays membres ont fait mieux que la France pendant la pandémie.
Ainsi, le PIB de l’Allemagne « vieillissante et à bout de souffle » perd - 1,5%
en deux ans, celui de la Suède, où les mesures restrictives des activités et
des libertés ont été bien moindres qu’en notre « République », aura
gagné + 1,2%, et celui de la Pologne, plus pauvre, sera en hausse de + 2,4%.
Les mesures décidées par le pouvoir en 2017 ont cassé
la croissance qui avait été relancée en fin 2016. Aussi, avec la pandémie,
pendant les 5 ans de 2016 à 2021, le PIB de la France n’aura augmenté que de +
3,9%, pas plus que l’Allemagne, n’autorisant que des gains réels limités du
pouvoir d’achat - en grande partie réservés aux plus riches, d’ailleurs. Le PIB
de l’UE, lui, a cru de + 6,2%, porté par des progressions de + 7,4% aux
Pays-Bas, + 7,9% en Suède, + 17,7% en Hongrie, + 18,2% en Pologne, + 20% en
Roumanie… La France recule dans l’Union et plus encore dans le Monde, dont le
PIB augmente de + 13,4%. L’Inde nous dispute maintenant la 6ème
place du classement mondial, Quant à la Chine, son PIB a gagné + 33,7% en 5
ans.
En Europe, seuls des pays du sud, l’Italie, l’Espagne,
le Portugal et la Grèce connaissent des difficultés plus grandes que la France
et, en matière de croissance, comme d’emploi, d’équilibre de leurs comptes
publics et d’endettement, sont des « maillons faibles » de l’UE. La
France s’en rapproche dangereusement.
Presque tous les pays de l’UE dégagent des excédents
des échanges extérieurs témoignant de leur compétitivité dans certains
domaines. Ainsi, en 2021, les excédents attendus sont de + 7% du PIB aux
Pays-Bas, de + 6,8% du PIB en Allemagne, de + 3,7% en Italie, de + 1,6% en
Autriche et de + 0,4% en Espagne. Avec un déficit extérieur qui est monté à -
1,9% et - 1,7% du PIB en 2020 et en 2021, la France est une exception. En cause :
la désindustrialisation, enfin avouée, et la réduction de notre agriculture à
la portion congrue, avec l’insuffisant intérêt que les Autorités
« compétentes » leur ont portées.
La crise de la Covid 19 a mis en lumière l’incapacité
de notre industrie à fournir les masques, à produire les équipements et les
matériels médicaux nécessaires, ainsi que les médicaments, à mettre au point un
vaccin contre le virus. Notre sécurité sanitaire est sous la dépendance de
puissances étrangères.
En Europe,
si la Grèce et l’Espagne déplorent des taux de chômage dépassant les 15% de
leur population active, et l’Italie les 10%, les autres pays ont des taux bien
inférieurs à celui de la France, certains frisant même le plein emploi tels l’Allemagne, 3,7%, les Pays-Bas, 3,6%,
la Pologne, 3,5%, la Hongrie, 4,1%. La France ne parvient pas à s’installer
sous les 8%. Et les taux affichés de 8,1% en 2020 et 8,3% en 2021 sont tirés
vers le bas par le « chômage partiel ».
Avec des
dépenses publiques dépassant les 61% du PIB en 2020, la France est championne
d’Europe et même de l’OCDE. Son déficit public atteint - 9,2% du PIB en 2020 et
- 8,9% en 2021. Impensable jusque là ! Seuls les taux de déficits de
l’Italie, de la Grèce et du Portugal, légèrement au dessus des - 10%, sont plus
négatifs. Mais, la plupart des pays sont plus « rigoureux ». Ainsi,
en 2021, les déficits publics devraient être limités à - 7% du PIB en Belgique,
à - 6,8% en Allemagne, - 6,6% en Hongrie, - 6,1% aux Pays-Bas, - 4,7% en
Pologne, - 2,6% en Suède…
L’endettement
est le mal du siècle. En 2021, la dette publique a atteint 207% du PIB en
Grèce, 155% en Italie, 131% au Portugal et 120% en Espagne. Juste derrière,
pointe la France avec un taux de 115,8%, supérieur de + 17,5% à celui de 2017.
Les autres pays de l’UE sont nettement plus « vertueux », avec des
taux de 84% en Autriche, 73% en Allemagne, 58% aux Pays-Bas, 40% en Suède, 51%
en Roumanie, 45% en République tchèque, par exemple.
Pour notre
malheur, la dette privée, des sociétés non financières et des ménages,
encouragés à emprunter pour dépenser et « soutenir la croissance »,
est également pharaonique. Aussi, la dette totale, publique et privée, de la
France a atteint 272% de notre PIB en 2020, un des plus forts taux de l’UE,
très au dessus de ceux de l’Allemagne, 179,4%, de la Hongrie, 154,4%, de la
Pologne, 131,4%...
Cet
endettement est « insoutenable », et sa résorption ne peut être que
longue et porteuse de privations. Dans un contexte de vive concurrence, au sein
même de l’UE, c’est un lourd handicap pour le développement à venir de la
France… qui n’en avait pas besoin pour s’efforcer de maintenir son rang en
Europe et dans l’économie mondiale.
Pour finir, un examen
de données disponibles sur la « gravité » de la pandémie du Covid 19
en termes de cas de contamination et de décès dans les pays laisse penser qu’il
n’a pas de relation apparente entre cette gravité et les performances
économiques et financières qui ont été observées. En outre, par rapport à leur
population, plusieurs pays de l’UE, dont la Grèce et l’Allemagne ont enregistré
moins de cas et de décès que la France. En matière de vaccinations, l’Espagne
et l’Italie sont devant la France. La Suède et l’Allemagne sont très près
derrière elle. Il n’y a donc pas de quoi glorifier un bilan qui est loin d’être
exemplaire… pas seulement selon ces derniers critères.
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PIB : piétinement et recul de la France dans le
classement mondial
Battant
inlassablement campagne, le gouvernement se félicite et se congratule d’avoir
bien maîtrisé les assauts du Coronavirus et d’avoir réussi à gérer avec succès
l’économie de la France, permettant au PIB de remonter de + 6,3% en 2021, « le
plus fort rebond » en Europe. C’est un peu vite omettre que,
malgré la surabondance des subventions et des crédits aux entreprises et aux
ménages, la chute de - 8% du PIB de la France en 2020 a été
l’une des plus vertigineuses en Europe et dans le monde. Dans l’UE, les
« pays du sud », la Grèce, - 8,3%, le Portugal, - 8,4%, l’Italie, - 8,9%,
l’Espagne, -
10,8%, ont connu des chutes aussi ou plus brutales que notre « République ». Au contraire, les
reculs ont été plus faibles dans la grande majorité des pays. Au sein de l’UE, elles
ont été limitées à - 6,2% en Autriche, à - 4,6% en Allemagne, à - 3,8%
aux Pays-Bas, à -
2,8% en Suède, où les mesures restrictives des activités et des
libertés ont été limitées, à - 2,7% en Pologne et à - 5,9% pour l’ensemble de l’Union (pays
du sud compris).
Aussi,
après les rebonds en cours en 2021, la majorité des pays de l’UE s’en sortent
mieux que la France. Les rebonds de 2021 ont même été plus forts que les reculs
de 2020 en Suède, + 4,0%, et en Pologne, + 5,1%.
On notera que
le PIB du Monde a reculé de - 3,1% en 2020 et remonte de + 5,9% en 2021. Quant à la
Chine, dont les infortunes ont défrayé la chronique, son PIB a progressé de + 2,3%
en 2020 et « rebondit » de + 8% en 2021.
Le bilan
macronien se lit aussi dans le chiffre de la croissance du PIB de la France
de 2017 à 2021. + 3,9%
seulement au total sur 5 ans (dont l’héritage de + 2,4% de l’année 2017). C’est
autant que l’Allemagne, pays « à bout de souffle » et l’Autriche. L’Italie
- 0,8%, l’Espagne, + 1,4% et la Grèce, +
2,4%, font moins bien. Mais la plupart des autres pays font mieux, tels
les Pays-Bas, + 7,4%, et la Suède, + 7,9%, dans la « vieille
Europe ». Quant aux pays de l’est, ils sont devenus les tracteurs
de la croissance du PIB de l’UE avec des augmentations du PIB en 5 ans de +
13,4% en Pologne, de + 17,7% en Hongrie, + 20% en Roumanie… malgré la crise du
Covid 19. C’est pourquoi le PIB de l’ensemble de l’UE a cru davantage, + 6,2%, que celui de la zone euro, + 4,40%. La France recule dans l’Union
et plus encore dans le Monde, dont le PIB augmente de + 13,4%. Quant à la Chine, son PIB a gagné
+ 33,7% en 5 ans.
La
dernière colonne du tableau ci-après indique les montants des PIB des pays
exprimés en dollars US. En 2021 le PIB de la France, 2 940 Mds US $,
représente 17,3% de celui de l’UE. En
2016, c’était 17,8%. Un recul, donc. Elle montre aussi que le PIB de l’UE
représente 18% du PIB mondial… et que celui de la Chine, 17,8%, est sur le
point de l’égaler.
«
La France est un pays riche, c’est
la 6ème puissance mondiale », entend-on presque
chaque jour. D’après les évaluations d’octobre du FMI, le PIB de l’Inde
atteindrait 2 946 Mds US $ en
2021. Il dépasserait un peu celui de la France, qui serait repoussée à la 7ème
place mondiale. En tout cas, ce changement paraît inéluctable d’ici 2022.
Déficit aggravé des échanges extérieurs révélateur de
cruelles déficiences
Le
solde des échanges extérieurs de biens et de services est un indicateur de la
compétitivité des pays sur leurs marchés nationaux et à l’exportation, ainsi
que de la vigueur de leurs secteurs productifs. Ce solde est positif chez la
grande majorité des pays membres. Avec une industrie robuste l’Allemagne bat
des records à l’exportation. L’excédent de ses échanges a été proche de 7% de
son PIB en 2020 et en 2021. Cette dernière année, il se monterait à 288 Mds US
$ et dépasserait d’une dizaine de Mds $ celui de la Chine. Rapportée à son PIB,
la performance des Pays-Bas est encore
meilleure, avec des excédents de 7% et 7,9% en 2020 et en 2021. La Suède et la
Pologne dégagent de confortables excédents. L’Italie aussi. Pour l’Autriche,
ces excédents sont respectivement de 2,5% et 1,6% du PIB. L’Espagne a vu son
solde se réduire en 2020 et en 2021, mais il est resté légèrement positif.
Avec un déficit
extérieur qui est monté à - 1,9% et - 1,7% du PIB en 2020 et en 2021, la France est
une exception en Europe. En cause : la désindustrialisation et la
réduction de notre agriculture à la portion congrue, avec l’insuffisant intérêt
que les Autorités « compétentes », aux yeux de Chimène pour les
activités tertiaires, leur ont portées. La crise de la Covid 19 a mis en
lumière d’inacceptables dépendances vis-à-vis de l’étranger dues à l’incapacité
de notre industrie à : - fournir les masques au personnel soignant et aux
autres personnes menacées pour endiguer la propagation du virus ; -
produire les équipements, les matériels, les instruments médicaux et même les
vêtements de protection nécessaires aux services hospitaliers et à la médecine
de ville ; - à mettre au point un
vaccin contre le virus. Notre sécurité sanitaire a été et reste aux
mains de puissances étrangères. Pas seulement pour lutter contre la Covid 19 et
ses variants. La plus grande partie des médicaments utilisés en France sont
importés. Il serait temps que les déclarations d’intentions cèdent la place aux
actes et à une véritable stratégie industrielle française.
Un tableau noir des performances de la France sous Macron
Tableau 1 :
Comparaisons internationales : croissance PIB, solde extérieur, chômage,
financement public
En France, le
chômage se heurte à la « barre » des 8%, malgré…
En Europe, le
problème du chômage est largement partagé, mais à des degrés très divers. D’un
côté, il y a les pays en grande souffrance : la Grèce, avec un taux de
15,8% en 2021, l’Espagne, avec 15,4%, l’Italie, avec 10,3%. A l’opposé,
des pays ont des taux inférieurs à 5%, certains approchant le plein emploi.
Parmi eux se trouvent l’Allemagne, 3,7%, les Pays-Bas, 3,6%, et la Pologne,
3,5%, la Hongrie, 4,1% et la Roumanie, 4,9%. Post Brexit, le Royaume-Uni
affiche un taux de chômage de 5%. D’autres connaissent des taux relativement
cléments dans l’après crise, tels
l’Autriche, 6,4%, et la Belgique, 6,3%. D’autres, enfin, se débattent
entre deux eaux pour ne pas rejoindre les grands malades. C’est le cas de la
Suède, dont le taux de chômage monterait jusqu’à 8,9% en 2021, du Portugal,
dont le taux baisserait à 6,9%, et de la France, qui ne parvient pas à
s’installer sous les 8%. Et les taux « conventionnels » de 8,1% en 2020 et 8,3% en 2021 qui figurent dans
le tableau paraissent un peu artificiels.
Le déficit
public de la France est parmi les plus élevés d’Europe
Jusqu’en 2019,
sous la menace des sanctions de Bruxelles, les pays de l’UE se sont efforcés de
respecter la limite du seuil fatidique du déficit public de - 3% du PIB
entériné à Maastricht. En 2020, l’UE a abandonné tout contrôle des finances publiques
des états membres. Les taux de déficit de la plupart d’entre eux se sont alors
envolés. En 2021, ils dépassent encore un peu les - 10% en Italie (- 10,2%), en
Grèce (- 10,2%) et au Portugal (-10,1%). La France n’est pas loin d’eux,
avec un taux de - 9,2% en 2020
et de - 8,9% en 2021.
Selon l’Institut Montaigne,
« en 2020, la France occupait la
première place européenne s’agissant de ses dépenses publiques (61,8% du PIB) - une tendance qui ne
devrait pas s’inverser à court terme », relatait ce 15 novembre un
article de Contrepoints intitulé « Macron est de moins en moins
populaire » (4). Le regard fixé sur sa cote
de popularité, puis carrément en précampagne électorale, Macron n’a,
en effet, pas lésiné avec l’argent des citoyens. Il a aussi poussé ceux-ci
ainsi que les entreprises à emprunter… pour dépenser et « soutenir
la croissance ».
Pendant ce temps, à l’ouest comme
à l’est de l’Europe, de plus nombreux pays n’ont pas renoncé à une certaine
rigueur budgétaire. Ainsi, en 2021, les déficits publics ont été limités à - 7%
du PIB en Belgique, à - 6,8% en Allemagne, à - 6,1% aux Pays-Bas et à - 2,6% en
Suède, d’un côté, et à - 6,7% en Roumanie, à - 6,6% en Hongrie, à -4,3% en
Pologne et à -2,7% en Lituanie, de l’autre côté.
Dette publique : en Europe,
seuls 4 pays du sud plus surendettés que la France
Personne ne peut ignorer les
malheurs de la Grèce, qui a du vendre des infrastructures à la Chine
pour « alléger » sa dette. De 182,4% du PIB en 2017, avec la
pandémie, ce taux est monté à 211,2% en 2020 et à 207% en 2021. Le taux de
surendettement de l’Italie était déjà proche de 135% en 2017. En 2020 et
2021, il a avoisiné les 155%. Le Portugal avait réduit sa dette publique (DP) de 123,1% en 2017 à 116,6% en
2019. En 2020, sa DP a bondi à 135,1% du PIB. Elle est évaluée par le FMI à 131% du
PIB en 2021. De manière analogue, la DP de l’Espagne est passée de 98,6%
du PIB en 2017 à 95,5% en 2019, avant de monter et dépasser 120% en
2020 et 2021.
Avec un taux de 115% en 2020-2021,
en hausse de + 17% par rapport à 2017, la France est au 5ème rang
des pays de l’UE les plus surendettés. Elle a même dépassé un peu la Belgique,
dont le taux est de 114% en 2020 et 113% en 2021. Son taux d’endettement est de
+ 16% supérieur à celui de la zone euro en 2021 et de + 40% à celui de
l’ensemble de l’UE, qui est de 76,2%.
Chez les autres membres de l’UE,
les taux d’endettement sont nettement plus faibles, surtout à l’est. En 2021,
ces taux sont de 84% en Autriche, 73% en Allemagne, 58% aux Pays-Bas, 40%
en Suède, et 56%
en Pologne, 51% en Roumanie, 45% en République tchèque, et 48%
en Lettonie. Plusieurs de ces pays sont encore dans les clous de Maastricht,
sous le seuil de 60%. Visiblement, en matière de rigueur budgétaire et
d’endettement, la culture des gouvernants de la France est très différente de celle de
ces pays « vertueux », et très proche de celle des sudistes, malgré
la supériorité de notre potentiel économique… mal valorisé.
« Dette publique et
privée : la France à 272% de son PIB »
Sous ce titre, se référant à un
rapport de la Banque de France du 26 mai, l’IFRAP a publié en juillet 2021 un article
contenant le classement des 14 pays d’Europe dont la dette totale, publique
et privée, alors connue, était la plus forte en 2020 (5). Derrière la Grèce, la Belgique et le Portugal, la France est en 4ème position avec un
taux de 271,7%
du PIB, en hausse de + 21% du PIB par rapport à 2019. Derrière elle, on
trouve : l’Espagne, à 267,4%, le Royaume-Uni, à 257,8%, la Suède, 255,9%,
la Finlande, 223,3%, l’Allemagne, 179,4% (+ 9,6%
de plus qu’en 2019), la Slovaquie, 157,5%, la Hongrie, 154,4%, la Slovénie, 151,6%,
la Pologne, 131,4%, et la Roumanie,
96,5%.
Sous le titre
« Taux d’endettement des agents non financiers - comparaisons internationales »,
la Banque de France a présenté le 19 novembre des tableaux donnant les montants
des dettes des agents privés non financiers (ménages, sociétés non financières
et total) pour la zone euro, l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et le
Royaume-Uni (RU) aux quatrièmes trimestres des années 2019 et 2020, ainsi
qu’aux deux premiers trimestres de 2021 (6).
C’est la
France qui a le taux d’endettement privé le plus fort. Après avoir
culminé à 154,5% du PIB au 4ème trim 2020, il est de 149,3%
du PIB au 2ème trim 2021, contre 134,1%
en fin 2019. Au 2ème trim 2021, celui de la ZE est de 125,9 %, celui
de l’Allemagne, de 108,1%, celui de l’Italie 113,9%, celui de l’Espagne, de
130,4%, et celui du RU, de 146,2%.
Seul le taux
d’endettement des ménages du RU, 86,7% du PIB au 2ème trim 2021,
est supérieur à celui de la France, 66,5%,
soit + 5,4% de plus qu’au TA 2019. Le taux est nettement plus faible en Italie,
44,1%.
Le taux d’endettement des
sociétés non financières (SNF) de la France est également le plus
élevé. Après un sommet à 86,8% du PIB au T4 2020, il est à 82,8% au 2ème trim 2021,
soit + 9,8%
de plus qu’au 4ème trim 2019. Cette augmentation est nettement
supérieure à celles qu’ont connues les quatre autres pays, ainsi que celle de
la ZE, + 6,3%. Au T2 2021, les taux sont de 69,4% en Italie, 69% en Espagne, 59,5%
au RU et 50,2%
en Allemagne. Les différences au désavantage de la France sont importantes.
Un regard sur la gravité de la
pandémie du Covid 19 dans les pays d’Europe
Pour de
multiples raisons, les évolutions et les « fluctuations » de la
pandémie dans les pays, même proches, ont été différentes. Aussi, pour
apprécier la gravité de la pandémie du Covid 19 depuis ses débuts dans
les pays, les meilleurs indicateurs disponibles me semblent être les rapports à
leurs populations des nombres totaux de cas confirmés et de décès.
Les chiffres du
tableau ci-après ne laissent pas percevoir de franche corrélation
entre la gravité de la pandémie dans les pays d’Europe et les performances (ou
contreperformances) économiques et financières examinées ci-dessus.
Ils indiquent que la pandémie n’a
pas frappé la France et ses habitants moins durement et qu’ils n’ont pas été
mieux protégés que dans d’autres pays d’Europe. Loin s’en faut. Non,
« notre » gouvernance sanitaire n’a pas été exemplaire. Dès le début.
Cela devrait inciter nos Autorités à moins de morgue et d’autoritarisme, à plus
d’humilité et d’écoute, ainsi que de tolérance envers ceux qui ne partagent pas
leurs changeantes « certitudes ».
Après l’Allemagne,
la Grèce compte le pourcentage de cas de contamination dans la population le
plus faible, 7,34%, parmi les 7 pays sous revue, et son % de décès, 0,152%, ne
dépasse que ceux de l’Allemagne, 0,116%, et de la Suède, 0,146%. La France
compte 10,48% de cas confirmés.
C’est un peu moins que l’Espagne, 10,68%, et la Suède, 11,39%. Avec un taux de
décès de 0, 172%, elle dépasse la
Grèce, la Suède, 0,146% et l’Allemagne, 0,116%. Le taux de décès dépasse les 2/1
000 en Italie et en Pologne, malgré des taux de contamination proches de 8%.
Ce sont l’Italie, 78,2% et l’Espagne, 79,4%, qui comptent les plus fortes
proportions de personnes « complètement vaccinées », respectivement
78,2% et 79,4%. Le taux de vaccination est très proche en France,
68,7%, de ceux de l’Allemagne et de
la Suède, 67,1%. La vaccination n’a, semble-t-il, pas exercé le même attrait dans
les deux pays les plus pauvres des sept. En Grèce, le taux est de 58,9%. En
Pologne, il est limité à 52,3%.
D’après les statistiques de
l’Insee (8), entre le 1er mars 2020
et le 8 novembre 2021, le nombre total de décès en France a été
de 1,110 million. Au 08 novembre
2021, 115 516 décès, soit
10,4% du nombre total, sont imputés au Coronavirus… sachant que des
comorbidités ont rendu plus vulnérables une partie des personnes décédées. Le rapprochement entre les deux chiffres
permet de situer l’ampleur de l’impact létal du Covid 19. Une très
grande attention est portée à la « guerre » contre la pandémie, et l’on
semble faire peu de cas des 90% des décès dus à d’autres causes, dont on entend
(trop) peu parler. Pourtant, vu la baisse de la « fréquentation »
hospitalière et du recours aux soins, ce n’est vraiment pas le moment d’en
détourner les yeux et/ou de baisser la garde.
*Paul KLOBOUKOFF Académie du Gaullisme Le 27/11/2021
Sources et références
(1) World Economic Outlook
Database October 2021
imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2021/October/download-entire-database
(2) L’OCDE à la France : il est
urgent de baisser les dépenses publiques contrepoints.org/2021/11/23/414753-locde-a-la-France…
+ Etudes économiques de l’OCDE France
Synthèse NOVEMBRE 1921 oecd.org/economie/etudes/France-2021-OCDE-etude
(3) le chômage partiel dares-travail-emploi.gouv.fr/donnees/le-chomage-
partiel le 04/11/2021
+ L’activité partielle a coûté 27
milliards d’euros en 2020 source
DARES bfmtv.com/economie/l-activite… le 04/11/2021
(4) Macron est de moins en moins
populaire contrepoints.org/2021/11/15/413240-macron-est…
(5) Dette publique et privée : la
France à 272% du PIB
ifrap.org/budget-et-fiscalite/dette-publique-et-privee… le 07/07/2021
(6) Taux d’endettement des agents non
financiers - comparaisons internationales
banque-france.fr/statistiques/credit/endettement-et-titres/taux-dendettement… le 19/11/2021
(7) Coronavirus (COVID 19) Google Actualités google.com/covid-19/map?hl= le 08/11/2021
(8) Nombre de décès quotidiens insee.fr/statistiques/4923977 ?sommaire=4487854 le 19/11/2021
© 01.12.2021