Une des raisons majeures de l‘échec de
la construction européenne et de la
pétaudière dans laquelle est le Parlement
européen est qu'il n'a pas été tenu compte de
l'Histoire des pays prétendant la constituer.
Nous connaissons tous la façon dont chacun
d’eux s’est constitué et est devenu un État.
Inutile de la rappeler. La France n’est pas un
État fédéral. La perception des Français d’une
Union ne peut donc pas être celle des
Allemands, des Italiens, des Espagnols ou des
Belges. C'est un constat.
Il n’y a pas lieu de réécrire sans cesse cette
Histoire, laissons cela aux historiens. Il ne faut
rien connaître de celle-ci ou être un illuminé
pour prétendre le contraire... n’en déplaise à
certains de nos dirigeants
Pour tenter de rapprocher des peuples à
l’Histoire à la fois si proche et si différente, il
convient, avant de leur imposer des règles
drastiques qu’ils ressentent comme autant
d’ingérences, d’interdictions, d’obligations, de
frustrations aggravées par le fait qu’elles sont
loin d’être partagées par tous, de leur donner
envie de partager ensemble un avenir.
Cela commence par l’harmonisation des
diverses législations et des règles qui régissent
leur vie.
Il est plus important d’avoir un droit du
travail et une fiscalité communs que des cages
pour poules pondeuses ou des plaques
d’immatriculation identiques ! Il est impératif
que les produits interdits et les règles de
sécurité alimentaire, environnementale,
sanitaire soient les mêmes pour tous. Pour ne
citer que ces quelques exemples.
Il est également important de parler de la culture et des
modes de vie de chacun. Pour comprendre l’Autre il faut le
connaître. Bien peu d’entre nous connaissent la façon de
vivre des Espagnols, le système politique belge, les
préoccupations des Italiens ou le fonctionnement de l’État
fédéral d’Allemagne pour ne prendre que ces quatre pays
frontaliers.
Quant aux arts de ces différents pays... c’est
l’ignorance totale ! Heureusement qu’il y a le foot, ce jeu
de mercenaires apatrides, pour faire illusion !
L’Europe technocratique que l’on veut nous
vendre depuis des décennies est une Europe de
l’argent-roi, celle qui permet la libre circulation
des capitaux, des hommes, des marchandises et
de la financiarisation de l’économie.
Une Europe au service de spéculateurs et de
sociétés apatrides qui n’ont qu’une crainte :
qu’un État fort se dresse devant eux et les
empêche de spéculer ou de commercer comme
bon leur semble. Cette Europe technocratique
pousse à la communautarisation. « Diviser pour
mieux régner », fléau dont on n’a pas fini de
mesurer les ravages.
Avoir envie de constituer un État fort,
indépendant et libre de ses choix ne peut se
faire à 28 ! Chaque jour nous en apporte la
preuve.
Harmoniser des législations ne peut se faire à
28 ! Ce qui ne s’est pas fait en cinquante ans ne
se fera pas demain.
Deux solutions s’offrent donc à nous :
1° Soit nous sortons purement et simplement de l’Union européenne et travaillons, avec les six pays fondateurs auxquels on ajoute, s’ils le désirent, l’Espagne et le Portugal, à une reconstruction avec la ferme volonté d’aboutir au bout de dix ou quinze ans à une totale fusion. En attendant cette reconstruction les pays redevenus totalement indépendants s’engageront à établir entre eux des échanges commerciaux équilibrés (ce qui interdira les tentations asiatiques) et à assurer conjointement leur défense militaire sans faire appel à d’autres puissances extérieures. En ce qui concerne la monnaie, il y aura lieu de décider, en attendant le terme, soit de revenir aux monnaies nationales, soit de lier la monnaie nationale à l’euro (euro-franc, euro-lire, etc.) avec une monnaie d’échange proche de ce qu’était l’écu dans un serpent monétaire adapté aux différentes économies. Une banque centrale sera créée et c’est elle qui prêtera directement aux États. La spéculation à court terme sera interdite.
2° Soit les pays du Sud (France, Italie, Espagne,
Portugal) décident conjointement de sortir de
l’Union européenne et de constituer une Union
des Peuples du sud avec pour objectif d’harmoniser
leurs différentes législations et autres
codes pour aboutir en dix ans à un référendum
sur la fusion des quatre pays en un seul. En ce
qui concerne la monnaie même fonctionnement
qu’évoqué au point 1°.
Je n’ai pas évoqué ici la solution d’un repli total.
Ce serait à mon sens une erreur fatale.
L’histoire s’est écrite en avançant, jamais en
reculant. Si la tentation est grande pour
certains dirigeants politiques ce n’est pas la
réelle volonté des peuples, en particulier des
jeunes, qui restent très attachés à l’idée
européenne.
Les replis constatés sont dus aux
brutaux changements culturel et cultuel révélés
par une immigration bien souvent manipulée
par les tenants d’une idéologie obscurantiste et
ne correspondant en rien aux valeurs propres à
presque tous les pays européens.
Certes, dans un passé proche, Italiens et
Polonais (nombreux, fuyant la misère chez eux),
Arméniens (fuyant le génocide perpétré par les
Turcs), Russes (fuyant les Bolcheviks), Espagnols
(Républicains fuyant le franquisme),
Maghrébins (ayant choisi de suivre la France),
plus près de nous Portugais (fuyant la crise
économique sévissant dans leur pays), ont eu,
eux aussi, à faire face à une hostilité ayant
amené des exactions condamnables et des décisions
gouvernementales (expulsions d’aprèsguerre)
inacceptables.
Il est à noter qu’à chaque
fois cette hostilité avait pour cause des
difficultés économiques rencontrées par notre
Pays. Cela n’excuse certainement pas ce qui a
été fait à l’époque mais cela l’explique ; le reniement
et la lâcheté sont consubstantiels à
l’exercice du pouvoir ; aujourd’hui l’attitude de
beaucoup de nos « élites » n’est guère différente :
elles sont prêtes à tout oublier pour tenter
d’être.
Toutes ces populations venues d’ailleurs, sans
renier leur origine, ont eu à cœur de s’intégrer
dans leur pays d’accueil sans vouloir imposer
quelque mode de vie que ce soit. Ils ont appris
le français, accepter notre « vivre ensemble »
républicain et notre société laïque.
Ils l’ont
enrichie par leurs différences sans imposer
celles-ci. Notre langue (apport de mots nouveaux),
notre culture (peinture, musique, etc.),
notre vie quotidienne (chansons, sports, etc.),
notre gastronomie (pizza, couscous, paëlla, etc.)
témoignent de leurs apports.
Notre système républicain, en ne faisant pas de
différence, nous a donné et leur a donné la
chance de devenir ‘’nos’’ prix Nobel, ‘’nos’’
scientifiques, ‘’nos’’ philosophes, ‘’nos’’ artistes,
‘’nos’’ ingénieurs de renommée mondiale, ‘’nos’’
sportifs champions du monde et ‘’nos’’ ouvriers
hautement qualifiés.
Pour la plus grande fierté
et le plus grand bonheur de tous.
Nous devons tirer les enseignements de notre
propre construction nationale pour tenter de
construire une Europe qui ne rejette ni les uns
ni les autres tout en gardant nos idéaux de
liberté (dans la stricte observance de l’égalité de
la femme et de l’homme), de tolérance (non de
permissivité) et de laïcité (dans l’esprit de la loi
de 1905).