Note souveraine de la France: P. KLOBOUKOFF - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
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Note souveraine de la France: une pluie de dégradations







 par Paul KLOBOUKOFF,
Dans un contexte d’instabilité politique maladive et de déficit budgétaire incontrôlé, pour échapper à la censure du parti socialiste (PS), le 15 octobre, le deuxième gouvernement Lecornu a annoncé le report de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027, pour une mise en application probable en janvier 2028 (1). De la sorte, 3,5 millions de personnes pourront prendre leur retraite plus tôt que prévu, avec un coût majoré pour les finances publiques.
La prochaine décision de Standard & Poors concernant la notation de la France était prévue pour le 28 novembre. Sans attendre cette échéance, l’agence a annoncé le vendredi 17 octobre au soir la dégradation de la note souveraine de la France (2), la faisant reculer de AA- à A+. A ses yeux, « Malgré la présentation cette semaine du projet de budget 2026 au Parlement, l’incertitude pesant sur les finances publiques reste élevée ».
S&P évalue la capacité des pays à rembourser leurs dettes à long terme. Ses notes sont souvent influencées par la stabilité politique et économique des états. Avec sa nouvelle note, la France quitte la Belgique, l’Estonie et Malte, aux dettes qualifiées de Haute qualité, pour rejoindre l’Espagne, l’Italie et le Portugal, aux dettes considérées comme de Qualité moyenne supérieure. Un faux pas supplémentaire déclassera la dette française en Qualité moyenne inférieure, aux côtés de la Grèce, l’Irlande et Chypre. Dans les 20 mois de présidence Macron encore devant nous, une telle sombre éventualité n’est pas à écarter. La tendance nous y conduit tout droit.
D’ailleurs, le vendredi 24 octobre, l’agence Moodys a tiré la sonnette d’alarme, constatant une « France solide gouvernée par des incompétents » (3).
Il n’est donc pas surprenant que deux voies de solutions gagnent du terrain dans les médias (et peut-être aussi dans les opinions des Français) : - la dissolution de l’Assemblée nationale par le président, suivie de nouvelles élections législatives qui pourraient permettre l’émersion d’une majorité, sans doute relative. Il faudrait qu’elle soit suffisante pour soutenir assez durablement un gouvernement sans que celui-ci soit contraint de se livrer à de délicates et douloureuses (pour les citoyens) contorsions ; - la démission du chef de l’Etat, jugé responsable incorrigible des maux principaux dont souffre la France. Cette seconde voie soulève des oppositions catégoriques de certains politiciens qui y voient un danger mortel pour nos institutions.
C’est le cas du député et ancien président François Hollande (FH), qui se montre pourtant sévère envers son successeur. Pour FH, la sanction de S&P est due à la situation budgétaire chaotique du pays et à l’incertitude politique. « Il y a plusieurs agences de notation. Quand l’une d’elle dégrade, en général, les autres le font dans la foulée », observe-t-il (4). « Que sanctionnent-elles ? Une politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017, et qui a dégradé les comptes publics ». FH rappelle que lorsqu’il a quitté l’Elysée en 2017, « la sécurité sociale était à l’équilibre », et « On était à moins de 3% de déficit budgétaire par rapport à la richesse nationale – contre 6% actuellement ». « Quand il y a instabilité, incertitude, les marchés considèrent qu’il y a un risque ».
Pour le moment, il n’y a pas eu de saut en hauteur des taux d’intérêt. Grâce au ciel !
Concernant le budget 2026 : « Il faut faire attention, la discussion budgétaire ne doit pas contribuer à dégrader les comptes publics mais au contraire, à commencer à les rééquilibrer ».
Voilà des critiques lucides et de bien sages recommandations, de la part de celui qui a placé le missile destructeur Macron sur orbite au-dessus de nos têtes !
Dans les colonnes du Figaro, ce mardi 21 octobre, le président des Républicains, Bruno Retailleau, a estimé (5) que « D’une façon ou d’une autre, le retour aux urnes s’imposera. Ce sera alors au président de la République de décider comment : dissolution, démission ou référendum ». Mais, « Je n’associerai pas ma voix au chœur de ceux qui exigent sa démission. Car une démission forcée fragiliserait tous ses successeurs. Je rappelle que le général de Gaulle a décidé de démissionner en toute liberté, après avoir annoncé qu’il le ferait s’il était désavoué par le référendum de 1969… ».
Mon général, vous nous manquez énormément !
*Paul KLOBOUKOFF  Académie du Gaullisme   Le 27 octobre 2025
 
NB : Je tiens à exprimer ici ma solidarité et mon soutien au président Nicolas SARKOZY, injustement incarcéré le 21 octobre, ainsi que mes réserves à l’égard de la pratique débridée de l’exécution provisoire, qui fait aussi peu de cas de la présomption d’innocence et de l’exercice des voies de recours normalement ouvertes aux citoyens.
 
Sources et références :
(1) Suspension de la réforme des retraites : quatre questions après l’annonce de Sébastien Lecornu      france24.com/fr/France/20251015-suspension-reforme-des-retraites-quatre…Le 15 octobre 2025
(2) Dégradation de la note de la France : « Ce qui a changé la donne, c’est la suspension de la réforme des retraites »       lefigaro.fr/conjoncture/degradation-de-la-note-de-la-France-ce-qui-a-change… Le 18 octobre 2025
(3) Moody’s tire la sonnette d’alarme : une France solide gouvernée par des incompétents msn.com/fr-fr/finance/autres/Moody-s-tire-la-sonnette…     Le 24 octobre 2025
(4) Note dégradée de la France. Pour François Hollande, son successeur en est l’unique responsable. msn.com/fr-fr/autres/note-degradee-de-la-France-pour-françois…       Le 19 octobre 2025
(5) Emmanuel Macron forcé de s’en remettre aux urnes.  msn.com/fr-fr/other/emmanuel-macron-force-de-s-en-remettre…   Le 21 octobre 2025

© 01.11.2025

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