Félix Éboué, l’homme qui a rallié
l’Afrique à De Gaulle Le premier résistant de la France d’Outre-Mer, compagnon de la Libération
par Christine Alfarge,
« Quelque mélancolie que l’on pût en ressentir, le maintien de notre domination sur des pays qui n’y consentaient plus devenait une gageure où, pour ne rien gagner, nous avions tout à perdre. » Charles De Gaulle
C’est à Cayenne que naquit le 26 décembre 1884 Adolphe Félix Sylvestre Éboué, quatrième enfant d’une famille de petite bourgeoisie. Son père meurt quand il a quatorze ans. Sa mère monte un commerce d’épicerie pour élever ses cinq enfants. Les parents Éboué étaient conscients que seule l’instruction permettrait à leurs enfants d’accéder à l’indépendance et surmonter un handicap : la couleur de peau.
Félix Éboué fréquente le collège de Cayenne. En septembre 1901, âgé de seize ans, il rejoint le lycée Montaigne de Bordeaux. Il supporte mal le climat, l’internat ressemble pour lui à une prison. À travers de solides études classiques, il aime Molière, Victor Hugo, surtout les poètes Baudelaire, Verlaine, Leconte de Lisle, en philosophie, il se passionne pour les stoïciens, début novembre 1905, il part à Paris pour la faculté de droit. Logé dans un petit hôtel du quartier latin, il arrive dans la capitale en pleine turbulence des conséquences de l’affaire Dreyfus. Grand admirateur de Jaurès, ses convictions rejoignent celles des socialistes où il sera accueilli par les étudiants de gauche, heureux de pouvoir compter parmi eux ce grand jeune homme noir, sportif, souriant, que certains appellent l’Africain.
Être utile au contact des populations.
Ce surnom le fit d’ailleurs réfléchir. Il avait jusque-là considéré la Guyane comme sa patrie, mais il va prendre conscience que depuis le XVIIème siècle ses ancêtres y avaient été déportés pour être vendus comme esclaves. Ses origines se trouvaient sur ce continent encore méconnu, l’Afrique. Il se passionne pour ce continent, ses camarades étudiants anticolonialistes lui suggèrent de tenter le concours d’entrée à l’Ecole Coloniale.
Les gouvernements français de la fin du XIXe siècle avaient été incapables de gérer les immenses territoires apportés par Savorgnan de Brazza, sans les finances et personnel compétent, ils avaient fait appel à des sociétés privées qui finalement s’étaient gardées d’investir et avaient exploité honteusement la population locale. Pour beaucoup de Français ce scandale des concessions entache la crédibilité de la mission civilisatrice de la France. Le pouvoir de l’administration par l’État fut donc rétabli et au Congo la mission est de reprendre en main le gouvernement du territoire. C’est dans cette colonie que Félix Éboué désire être affecté dès sa sortie de l’Ecole Coloniale.Il embarque à Bordeaux pour Brazzaville. Le gouverneur général souhaitait être secondé dans le travail administratif, mais Félix Éboué refuse, il veut être utile au contact des populations. Il se retrouve, après un dur voyage au travers de la forêt équatoriale, à Bouca près de la frontière du Tchad. Il avait appris à l’Ecole coloniale que le rôle de l’administration dans les postes isolés consistait à assurer la pacification, le développement de l’agriculture, de l’hygiène et de la santé, à accomplir des relevés topographiques, rendre la justice et prélever l’impôt.Il rejoint un administrateur expérimenté, Monsieur Vendôme qui l’emmène dans ses tournées, remarquant l’importance que ce dernier attache aux bonnes relations, à l’inquiétude auprès des populations de leurs besoins, à leur donner des conseils, à surveiller la conformité des ventes de mil et de manioc, à les écouter avant de prendre une décision.
Création de l’Afrique Equatoriale Française.
En 1910, la réorganisation du grand Congo aboutit à la création de l’Afrique Equatoriale Française avec un gouverneur général à sa tête. Trois colonies sont constituées et délimitées : le Gabon, chef-lieu Libreville, le moyen Congo chef-lieu Brazzaville, et l’Oubangui Chari, chef-lieu Bangui, ainsi qu’une colonie militaire le Tchad avec Fort Lamy pour chef-lieu. Chaque colonie est dirigée par un gouverneur assisté d’un Commandant militaire et les principaux postes de brousse sont occupés par des administrateurs.
Dans cette nouvelle organisation, Félix Éboué rejoint son premier poste de commandement en tant qu’administrateur titulaire à Bozum proche du Cameroun allemand. Il obtient un congé au bout de deux années pour rejoindre sa mère en Guyane. De retour en Afrique début 1913, sa nouvelle affectation au Tchad lui permet de construire des écoles, de développer l’agriculture, dans cette Afrique tenue à l’écart des progrès scientifiques, il va découvrir des savoirs importants adaptés aux situations locales, une organisation communautaire solide fondée sur les coutumes, un art primitif élaboré, une civilisation à respecter.
Dès lors, il envisage des solutions pour sortir la population de la pauvreté, développant des idées notamment sur ce que doivent être les droits et les devoirs de chacun dans un processus d’aboutissement à la création d’États indépendants.
En août 1914, sa demande d’incorporation rejetée par sa hiérarchie, il vit le conflit de la première guerre dans son poste de brousse. Il profite d’un nouveau congé pour emmener son fils en Guyane et le confier à sa mère pour son éducation. Il rentre en Afrique peu avant l’armistice de 1918 et prend ses nouvelles fonctions à Bambari à 180 km de Bangui sur un territoire de forêts d’arbres à caoutchouc, grandes étendues de terres cultivables.
Il pense alors réaliser une expérience qu’il murissait depuis longtemps, la culture du coton. Le ministère des Colonies lui ayant confié une étude sur la culture du coton, son idée d’introduire cette culture en Afrique commence à intéresser, le couple s’installe à Paris dans le quartier de la Madeleine. Eugénie donne le jour à une petite Ginette au printemps 1923.
En août 1923, c’est le retour vers l’Afrique, en Oubangui Chari à Bangassou. La région est effectivement propice à la culture du coton. Félix n’ignore pas que la culture intensive du coton nécessite d’importants investissements. Les contacts pris avec les voisins au Soudan égyptien et au Congo Belge lui font comprendre la complexité des cultures extensives et les difficultés à affronter. Cependant, il persiste et la culture du coton se développe partout où les terres sont favorables.
En 1926 le couple est rapatrié vers Paris, Eugénie a contracté une grave crise de paludisme. En 1927 Félix et Eugénie retrouvent le poste de Bambari quitté 9 ans plus tôt. Ces années passées à Bambari leur laisseront de bons souvenirs sauf les derniers mois où pour la construction du chemin de fer Brazzaville/Pointe Noire, le Gouverneur Général applique le code de l’indigénat : le recrutement brutal de nombreux indigènes, accompagné de sanctions pénales. Félix Éboué, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, est résolument hostile à l’indigénat, contraire aux grands principes des droits de l’homme et de la séparation des pouvoirs. Sur place, il s’efforce de recourir au volontariat et laisse traîner les choses. De plus les conditions de travail dans les exploitations de caoutchouc provoquent des troubles et malgré les protestations de Félix et du gouverneur Lamblin, l’armée française multiplie les interventions militaires pour venir à bout des révoltes.
En décembre 1930, Félix et son épouse décident de rentrer à Paris où Félix doit faire une communication au XVème Congrès International d’Anthropologie. Lors de son passage à Brazzaville, il apprend qu’il est promu administrateur en chef, le grade le plus élevé pour les administrateurs.
En 1931, il est nommé Secrétaire Général du gouvernement de Martinique. Félix pense qu’il s’agit d’un moyen de l’écarter de l’Afrique où sa politique était jugée gênante par le gouvernement. Mais la Martinique est une île agréable, proche de la Guyane.
L’Europe est alors très agitée. Mussolini sévit déjà en Italie, en Allemagne les milices hitlériennes, les chemises brunes, ont porté Hitler au pouvoir. En France une milice paramilitaire est chargée d’en découdre avec les « métèques, les rouges et les ennemis de la France ». Le couple Éboué est inquiet, mais Félix apprend sa nomination de gouverneur intérimaire au Soudan. Ils arrivent à Bamako, ville moderne de 50 000 habitants et grand port sur le Niger. L’accueil est chaleureux, le gouverneur Fousset est un ancien condisciple de Félix à l’école coloniale.
Selon son habitude, Félix multiplie ses tournées pour visiter les tribus, conseiller les chefs, défendant toujours le patrimoine africain contre les assimilateurs. Il veille au bon fonctionnement de l’office du Niger chargé d’irriguer les plaines désertiques. Inquiet de la situation en Europe, le couple salue l’arrivée au pouvoir du front populaire. Félix est rappelé d’urgence à la suite d’événements graves en Guadeloupe. Léon Blum estime qu’avec son expérience et son ascendant sur les populations, Félix Éboué est l’homme qui saura rétablir l’ordre et mettre en place les réformes promulguées par le front populaire. Il aura beaucoup d’affrontements à régler, mais égal à lui-même, il trouvera les mots pour régler les conflits. Il restera en poste jusqu’en juillet 1938, le front populaire ayant vécu, Félix n’est pas étonné de son rappel.
De retour en métropole le climat politique est tendu, les intentions d’Hitler font planer une forte menace de guerre. Les époux Éboué pensent pouvoir prendre un peu de repos à Paris, mais rapidement Georges Mandel, ministre des Colonies convoque Félix. Georges Mandel estime que les ambitions d’Hitler ne s’arrêteront pas à l’extension des frontières vers l’Est, mais que son intention est de récupérer les anciennes puissances coloniales allemandes sur le sol d’Afrique. Pour Mandel, c’est l’empire français d’Afrique qu’Hitler convoite. Une victoire de l’Allemagne nazie en Afrique serait une catastrophe qui exposerait les populations locales à un plus grand péril que celui de l’esclavage.
Georges Mandel, persuadé que le conflit à venir ne se déroulerait pas uniquement sur le continent européen, mais serait au niveau mondial, il rejetait l’hypothèse d’un débarquement des troupes allemandes sur les côtes africaines atlantiques, estimant que la seule possibilité pour la Wehrmacht serait de créer une tête de pont en Afrique par la voie de l’Italie. Il n’y a que 350km entre la Sicile et la colonie tripolitaine. Il se souvenait d’une phrase du général Mangin : « celui qui possèderait le Tchad commanderait toute l’Afrique. »
Georges Mandel expose sa théorie à Félix Éboué, un peu perplexe, et Mandel de conclure : « dans ce conflit où le sort des territoires français et des populations noires sont en jeu, connaissant votre patriotisme et sachant que vous êtes celui qui possédez la meilleure connaissance de l’Afrique, je vous demande d’accepter le poste du Tchad. C’était un gouvernement militaire, j’en fais, pour vous, un gouvernement civil. Il faut aller à votre grand devoir, Monsieur le Gouverneur ! »
En arrivant au Tchad le 24 janvier 1939, Félix Eboué mesure l’ampleur de la tâche … Fort Lamy se résume à quelques constructions sur les rives du Chari. Pas de réseau routier dans ce pays en partie désertique, l’inexistence des moyens routiers poserait un problème crucial en cas de conflit. La piste vers le nord et la route vers le sud sont impraticables en raison de la saison des pluies, pas de transversales.
Economiquement le Tchad dépend des importations de la France, en cas de conflit le pays devrait vivre de ses ressources propres. Comme à son habitude, Félix Éboué se déplace pour rencontrer les chefs locaux et gagner leur confiance, il ne cache pas la gravité de la situation.Il met au point un plan d’aménagement du réseau routier afin de relier Fort Lamy à Fort Archambeau au nord. Félix Éboué entretient de bonnes relations avec les autorités militaires qui lui prêtent main forte pour son plan d’aménagement, les populations locales se rangent aussi à ses côtés.
L’appel du général De Gaulle.
C’est par radio et par un télégramme qu’il apprend la déclaration de guerre de l’Angleterre et de la France à l’Allemagne. C’est le poste récepteur de radio du Mess des officiers qui apprend la nouvelle de la capitulation de la France à Félix Éboué et ses collaborateurs. C’est la consternation. Isolé et dans l’incertitude des événements et leurs conséquences, Félix Éboué fait savoir au Gouverneur général Boisson qu’il s’opposera selon ses moyens à tout franchissement de la frontière par des troupes étrangères.
Avec ses officiers, il capte sur la radio anglaise le message d’un général inconnu, De Gaulle. Il se renseigne et apprend par son homologue de la colonie britannique du Nigéria que le général De Gaulle s’est exilé à Londres d’où il avait appelé les Français à continuer les combats aux côtés de l’Angleterre. « En juillet 40, la France Libre, c’est le général De Gaulle avec une poignée de patriotes, résolus et désintéressés. Ils cherchent à sauver l’honneur et ils trouveront le chemin de la victoire. »« Presque tous les volontaires de la France Libre sont jeunes, donc sans grade ou de grade subalterne…Les Français libres appartiennent à toutes les classes sociales, surtout les plus populaires ce qui, d’entrer de jeu, marquera le gaullisme. » écrivait Pierre Messmer.
Le 3 juillet, Félix Éboué répond favorablement à l’appel du général De Gaulle. Il lui écrit une longue lettre pour l’informer de son ralliement personnel. Charles De Gaulle écrira plus tard, « cet homme d’intelligence et de cœur, ce Noir ardemment français, ce philosophe humaniste, répugnait de tout son être à la soumission de la France au triomphe du racisme nazi. »
Fort de sa conversation avec Mandel, Félix Éboué sait que le Tchad sera la porte d’accès de l’envahisseur allemand, il faut la rendre infranchissable. Mais le Gouverneur Général Boisson, rallié à Pétain, menace depuis Brazzaville de suspendre le ravitaillement des Tchadiens. Malgré les menaces de Boisson, Éboué tient bon, et se trouve dans une situation difficile, plusieurs officiers n’osent pas désobéir au Maréchal Pétain, mais les sous-officiers ne veulent pas déposer les armes ! Félix lance un appel à De Gaulle en suggérant l’envoi de représentants de la France Libre. La délégation arrivera le 24 août conduite par René Pleven et le général d’Ornano, leur but étant de faire proclamer officiellement le ralliement du Tchad aux forces libres du général De Gaulle.
« L’individualisme des débuts marquera longtemps la France Libre, les rapports entre les hommes ne seront pas seulement hiérarchiques et c’est à bon droit que le général De Gaulle appellera « Compagnons » ceux qu’il nommera dans l’ordre de la Libération. » écrivait Pierre Messmer.
Le ralliement du Tchad le 26 août fait tache d’huile : l’Oubangui Chari, le moyen Congo, le Cameroun suivent au grand soulagement du général De Gaulle qui comptait sur les colonies comme base arrière de la France Libre, et de Churchill comme un accès via le Nigéria vers l’Egypte pour acheminer du matériel. La route des puits de pétrole est barrée pour les troupes allemandes ! L’Afrikakorps sera en panne sèche en 1942 !
En octobre 1940, Félix Éboué apprend que le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions …. Et qu’il est condamné à mort. Gaston Monnerville lui fera parvenir des nouvelles de ses enfants restés en France en toute sécurité !
De Gaulle nomme Félix Éboué Gouverneur Général pour l’ensemble de l’Afrique équatoriale, ce dernier rejoint son nouveau poste à Brazzaville en voiture, ce qui lui permet de juger de l’état des 2000 km de route. Les villages qu’il avait connus ont disparu, ce sont des petites villes et c’est dans l’allégresse que les populations le reçoivent. Il veut mettre fin à la politique d’assimilation et la remplacer par une politique indigène. Le 8 novembre 1941, une circulaire reprend l’ensemble des mesures pour réformer en profondeur la colonie, améliorer les conditions de vie des populations autochtones.
Malgré les difficultés à faire reconnaître les valeurs des communautés africaines et le respect dû à leur égard, Félix Éboué fait avancer les réformes en ayant conscience de travailler pour l’avenir de l’Afrique et dans l’intérêt de la France.
La France, ardent défenseur de toutes les indépendances.
Contrairement à bon nombre de ses pairs, le général De Gaulle n’a pas été un officier colonial. « Nous voyons naître des mouvements d’idées, de passions, d’intérêts, dont le but manifeste est la fin de notre domination », écrira-t-il dès 1934, il mesure à cet instant la force des nationalismes indigènes. Le général De Gaulle aimait le continent africain avec lequel il a toujours entretenu de bonnes relations réciproques. Il organisera la France Libre à Brazzaville, le 29 octobre 1940, avant le transfert de son siège à Alger en 1943.
En octobre 1943 Félix apprend que l’Assemblée Consultative créée à Alger a décidé de tenir une conférence à Brazzaville du 30 janvier au 8 février 1944 dont l’organisation lui en est confiée en collaboration avec René Pleven. La conférence a pour objet une définition de la doctrine coloniale française en Afrique et des règles pratiques par lesquelles elle serait appliquée. De Gaulle, dans son célèbre « Discours de Brazzaville », annonce le prélude à l’autonomie et à l’indépendance de l’Afrique noire française. Il apparaît alors qu’à la fin du conflit mondial, le général De Gaulle pense que le mouvement de décolonisation est inéluctable.
Il retient les thèses de Félix Éboué pour la mise en place de nouvelles méthodes de gestion des territoires africains en matières politique, sociale et économique. Félix souligne aussi qu’il faut apprendre aux populations à se diriger elles-mêmes et non plus les diriger, utiliser les chefs coutumiers, former les cadres indigènes, impliquer la coutume familiale et sociale, stimuler l’économie locale.
« En Afrique française, il n’y aurait progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n’en profitaient pas moralement et matériellement, s’ils ne pouvaient s’élever peu à peu jusqu’au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires » écrivait le général De Gaulle.
Félix très fatigué après la conférence décide de faire un voyage avec Eugénie son épouse, ils partent en mars 44 pour l’Egypte. Il lui sera difficile de passer inaperçu dans ce pays où il fera des interviews et une conférence au lycée français du Caire. À bout de force, il éprouve de grandes difficultés à terminer son exposé. Il décède deux jours plus tard, le 17 mai 1944. Il est inhumé le 19 mai au cimetière du Caire en présence de René Pleven arrivé d’Alger pour représenter le général De Gaulle et le gouvernement provisoire. De Gaulle écrira une lettre à Eugénie exprimant ses sentiments de reconnaissance et de profonde amitié.
La carrière de Félix Éboué est empreinte d’un grand humanisme. Homme libre, gouverneur philosophe épris de justice, intelligent, intuitif, il avait un pouvoir de conciliation et d’apaisement et un grand sens moral. Le 20 mai 1949, son corps fut ramené au Panthéon en même temps que celui de Victor Schoelcher.
À travers Félix Éboué, la France a salué la mémoire combattante de l’Afrique grâce à laquelle l’hégémonie nazie a été anéantie sur les territoires africains à défendre. La politique d’indépendance du général De Gaulle, sur la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, incarnait la grandeur et le profond respect de notre pays. Aujourd’hui comme hier, notre rapport à l’Afrique s’inscrit dans une histoire commune d’hommes courageux, déterminés, avec la volonté d’agir dans l’intérêt général de nos deux continents.
*Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.
© 01.05.2023