DE GAULLE - POMPIDOU, Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
Président-fondateur Jacques DAUER
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    DE GAULLE - POMPIDOU,
UNE ALLIANCE À TOUTE ÉPREUVE »
     
« Le gaullisme, expliquait   Georges Pompidou, en 1964, est une direction nationale, indépendante,
et le chef de l’Etat le plus illustre de   l’univers… Il se confond avec la renaissance de la France. »
       
par Christine Alfarge,
Six ans plus tard, il dira : « Il serait ridicule de me   demander à chaque pas : « Est-ce que le Général aurait marché   comme moi ? « Ce serait une caricature, une singerie. Je réagis en fonction d’un certain nombre de principes que j’ai acquis de lui. Je ne réagis pas toujours comme aurait réagi le Général. Les événements   évoluent. »
Celui qui a été élu président avec 58,2% des suffrages en avril 1969 n’a pas participé à la résistance et pourtant sa vie est tout entière placée sous le sceau du gaullisme. L’intérêt de montrer une époque telle qu’elle est et non pas comme on voudrait qu’elle soit, c’est ce que le président Georges Pompidou a voulu laisser en guise de transmission pour les futures générations nous livrant une réflexion puissante sur la France, approfondissant les événements majeurs de son époque, s’attachant surtout à montrer les causes des bouleversements annoncés et leur impact dans la société. Mai 1968 s’inscrit pleinement dans ce contexte.
A quoi   ressemblait la France en 1968 ?
Il faut rappeler que dans la France de 1968, un tiers des habitants a moins de 20 ans et les 16-24 ans représentent à eux seuls plus de huit millions de personnes soit 16,1% de la population. C’est le baby-boom de l’après-guerre.
Mai 1968 est une réaction en chaîne dont la complexité ne peut être ramenée seulement à un conflit de générations. Force est de constater que la jeunesse en fut toutefois le détonateur, avec la crise étudiante d’abord puis avec la crise sociale prenant le relais avec l’un des mouvements de grève le plus long du 20ème siècle dans notre pays, s’achevant sur une crise politique.  
Au regard d’une société sereine économiquement, les raisons de mai 68 peuvent paraître surprenantes, la société vacille alors que tous les voyants sont au vert, on parle même de paix, prospérité, plein-emploi. C’est l’incompréhension. Quelles étaient alors les   motivations? Etaient-elles sociales, religieuses ou politiques ? Probablement le rejet à la fois du capitalisme, du militarisme et du consumérisme.
« Il n’y a aucune raison pour que l’augmentation normale et réelle des salaires ne se poursuive pas dès lors que la politique économique assure le maintien de l’expansion. » écrit GeorgesPompidou qui réussit à remettre la France au travail, grâce aux accords de Grenelle du 27 mai 1968 en attendant quelques jours de plus afin que le pays reprenne un cours normal et   les élections législatives des 23 et 30 juin 1968 pour que le général De Gaulle retrouve la stabilité politique.
Georges Pompidou démissionne de Matignon au début du   mois de juillet 1968 et le général lui recommande de « se sentir prêt à   accomplir toute mission et à assurer tout mandat qui pourrait un jour lui être confié par la nation ». Georges Pompidou lui succédera à l’Elysée   en juin 1969.
La confiance des Français.  
Dans les années De Gaulle–Pompidou, un mimétisme flagrant existait entre les deux hommes bien que leurs caractères soient différents. Ils ont toujours montré une proximité avec les Français dans un bon nombre de rencontres et de chemins parcourus à travers le pays sans jamais perdre le contact avec la réalité, écoutant, partageant, comprenant et agissant. Ce fut le socle de leur politique commune, des décideurs exigeants mais humains.
« Ce que le peuple demande à ses gouvernants, c’est la sincérité et l’humanité, alliées, bien sûr, et en fonction des circonstances à la fermeté. Il y a des moments où domine la notion du Chef qui entraîne, d’autres, où la notion du père qui l’emporte. Mais en tout temps le peuple veut avoir devant lui quelqu’un qui soit sincère et humain. Sincère, c’est-à-dire qui lui explique les choses telles qu’elles sont, qui ne donne pas l’impression soit de vouloir tromper, soit de ne pas croire lui-même à ce qu’il fait. Humain, c’est-à-dire qui comprenne les problèmes des humbles et des simples citoyens. » écrivait Georges Pompidou.
Préparer la France aux grands défis.
En 1958, lorsque Charles de Gaulle reprend les commandes de la France avec la volonté de bâtir de grandes réalisations pour le pays, il est fasciné par le progrès et la modernité et veut accélérer la métamorphose de la France par un programme de lancement : les villes nouvelles, le périphérique parisien, l’autoroute du soleil, le RER, les remembrements dans les campagnes, Rungis ou bien   encore la maison de la culture.
Dans la lignée du général De Gaulle, Georges Pompidou incarne aussi le progrès, citant Paul Valéry : « Toute politique implique quelque idée de l’homme » et une vision extrêmement lucide des besoins environnementaux futurs,« Je suis de ceux qui pensent que dans cinquante ans, la fortune consistera à pouvoir   s’offrir la vie du paysan aisé du début du 20ème siècle, à bien   des égards, c’est-à-dire de l’espace autour de soi, de l’air pur, des œufs   frais, des poules élevées avec du grain, etc… On y ajoute des piscines et des automobiles, mais ce n’est pas une modification fondamentale, il reste le   besoin d’air, de pureté, de liberté, de silence. » ainsi parlait Georges Pompidou, le 14 avril 1970.
Georges Pompidou écrit aussi à juste titre : « Tout dépend de ceux qui tiendront les leviers de commande ». Selon lui, « Seul le choix des dirigeants demeure à   la disposition du peuple ». Alors que la méritocratie s’effondre, on assiste dans tous les secteurs de l’entreprise, dans le monde artistique, politique ou intellectuel, au retour des « fils de ». Georges Pompidou soutient profondément l’idée que : « La République   doit être celle des « politiques » au sens vrai du terme, de ceux pour qui les problèmes humains l’emportent sur tous les autres, ceux qui ont de ces problèmes une connaissance concrète, née du contact avec les hommes non d’une analyse abstraite ou pseudo-scientifique de l’homme. C’est en fréquentant les hommes, en mesurant leurs difficultés, leurs souffrances, leurs désirs et leurs besoins immédiats, tels qu’ils les ressentent ou tel parfois qu’il faut leur apprendre à les discerner, qu’on se rend capable de gouverner, c’est-à-dire effectivement d’assurer à un peuple le maximum de bonheur compatible avec les possibilités nationales et la conjoncture extérieure. »
« Bien entendu, écrivait le général De Gaulle dans ses Mémoires d’espoir, ce sont les rigueurs inhérentes au redressement qui soulèvent les protestations. Sans que jamais soit défendue l’idée que le salut commun   doive prévaloir sur les intérêts particuliers, tous ces opposants s’accordent   à taxer d’injustes les sacrifices imposés. »
Pour Georges Pompidou, « En démocratie, on ne gouverne pas longtemps par la force ni par la ruse, mais seulement par la confiance qu’on inspire et l’on inspire durablement confiance qu’en s’adressant et en répondant au besoin des hommes de croire à quelque chose. N’est-ce pas là l’explication de l’attitude des Français vis-à-vis du général De Gaulle, ils ont cru et croient en lui parce qu’ils croyaient en la France » … « Nous sommes arrivés à un point extrême où il faudra, n’en doutons pas, mettre fin aux spéculations et recréer un ordre   social. Quelqu’un tranchera le nœud gordien … »
                                                                                                                   *Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.
               

© 01.10.2022

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