LES DEPENSES PUBLIQUES
Des députés viennent d'adopter une proposition de Loi tendant à « encadrer » la dépense publique.
En réalité, on veut minimiser une situation catastrophique en prétendant qu'il n'est besoin que d'encadrer les dépenses publiques.
Le temps est pourtant venu de faire prendre conscience à nos concitoyens que pour la survie des Etats, il est vital de proposer des solutions capables de résoudre le problème des déficits générateurs des endettements qui frappent le monde en général, la France en particulier
Dette mondiale = plus de 80 000 milliards de dollars, plus que le PIB annuel,
Pas facile, dans ces conditions de proposer du sang, du labeur, des larmes et de la sueur pour résorber cette dette. Pourtant une solution doit être trouvée et acceptée. Ne serait-il pas judicieux alors que lors des prochaines élections tous les candidats s'engagent sur CONTRAT PRESIDENTIEL désignant les bases sur quelles l'Etat, voir la nation, mèneront une action pour rembourser cet endettement.
Le danger du projet, voté par des Parlementaires, c'est qu'il possède un objectif : répondre à Bruxelles qui va, d'une façon où d'une autre, et d'un instant à l'autre, exiger la régulation de nos finances afin de répondre aux critères de Maastricht.
Critère, en l'état actuel des choses, impossibles à atteindre. Déficit budgétaire pas plus de 3%, endettement pas plus de 60% du PIB.
Or notre situation : déficit du budget en 2020 = 9%, -endettement = 120% du PIB.
Heureusement que l'emprunt est possible et les taux, souvent négatifs. Mais attention, déjà aux USA des frémissements sont inquiètants.
Le problème est le suivent : L'Etat dépense plus qu'il n'encaisse. La vérité nous oblige à dire qu'il n'encaisse pas assez.
Gouverner c'est prévoir ; Oui mais, le peuple souverain doit être informé des propositions et pouvoir les accepter – D'où le contrat présidentiel proposé.
Rappelons, par ex, que suite à la Pandémie, Bruxelles a permis aux Etats membres de la zone euro de déroger aux critères imposés par Maastricht à une condition, que tout retrouve sa place pour fin 2022.
Nous devons donc être instruits des propositions des uns et des autres en sachant qu'aucune ne permettra d'atteindre cet objectif dans ce délai.
Le contrat présidentiel devra donc proposer la façon de réduire de manière réalisable le déficit entre les recettes et les dépenses.
Pour l'instant, nos déficits proviennent en majorité de la partie fonctionnement, très peu de la partie investissement. N'écoutons donc pas les promesses d'un retour sur l'argent déboursé. Les sommes empruntées dont définitivement perdues ; seul objectif possible : reconquérir des parts de marché, alors oui, le sang, le labeur et la sueur retrouveront une signification pour LA solution ;
L'ETAT DEPENSE PLUS QUE CE QU'IL ENCAISSE,
Montant des dépenses en 1969 = 39% du PIB en 2020 = 62,1% du PIB
Les Français demandant toujours plus, possèdent eux aussi leur part de responsabilité, même si, du 1er janvier à la mi-juillet, ils ont travaillé pour le budget de l'Etat, ensuite, mais ensuite seulement pour eux.
Le paradoxe de cette situation l'épargne qui progresse : 2020 a été l'année de tous les records en matière de dépôts, le montant de l'épargne s'élèverait à plus de 5 000 milliards, deux fois le montant du PIB
Il y a donc quelque chose qui ne fonctionne pas dans la gestion de l'Etat.
Depuis 19774, aucun de nos budgets ne s'est jamais trouvé en équilibre.
Depuis 1974, nous comblons les trous en ayant recours à l'emprunt. Résultat : la France devait l'année dernière = 2 739 milliards alors que le montant de son PIB ne s'élevait qu'à 2 285,6 milliards
Rappelons que les dettes se règlent avec le budget (478,5 milliards) pas avec le PIB.
La France est-elle en mesure de rembourser quoi que ce soit ?
Budget de 2020 = un déficit de 95,06 milliards, auquel il faut ajouter le déficit social (38,6 milliards) celui de la balance des paiements (80 milliards) et le remboursement de la dette, auquel nous nous sommes engagés (136 milliards).
Non seulement la France ne peut rien rembourser, mais elle doit emprunter pour faire tourner la machine. Et si nous ne trouvions plus d'argent sur les marchés ?
La situation dans laquelle nous nous trouvons, aurait déjà tué une entreprise, installée un ménage dans une situation de surendettement, mis un Etat en défaut :
- 2020 le déficit public, résultat de la politique menée en 2020, s’élève à 211,5 milliards soit 9,2% du PIB
- Les dépenses publiques s'élèvent à 1434 milliards soit 62,1% du PIB
- Les prélèvements obligatoires s'élèvent eux à 1144 m soit 44,7% du PIB (Les recettes = 1211,4 milliards ont baissé de 63,1 milliards)
- Le budget de l'Etat présente ainsi un déficit de 211,5 milliards
- Par ailleurs, la dette arrivée en échéance s'élevait à 136 milliards, il a fallu emprunter pour rembourser notre engagement.
C'est donc 347,5 milliards qu'il a fallu emprunter ce qui a fait passer le montant de la dette publique à 2 650 milliards = 115,79% du PIB
Peut-on rembourser 2650 milliards avec des recettes de 1211 milliards et en faisant fonctionner la maison France ? La réponse est bien évidemment NON
Pourra-t-on rembourser les 347,5 milliards que nous empruntons avec un budget de 478,5 milliards, la réponse est bien évidemment NON.
Mis devant le fait accompli, il va pourtant falloir envisager une solution, raison pour laquelle, Messieurs Jean Louis Debré ancien Ministre, ancien Président de l'Assemblée nationale et Jean-Michel Naulot ancien banquier, ancien membre de l'autorité des Marchés Financiers, ont lancé un appel pour que soit établi un CONTRAT PRESIDENTIEL de redressement concernant essentiellement les finances publiques. Ils reprennent une vieille idée de Pierre Mendés France, qui avait, en son temps, proposé un contrat de législature.
Le constat est simple, la France ne va pas bien, elle accumule les déficits et entasse les endettements. QUE FAIRE ?
Ce Contrat Présidentiel et celui de législature devront : D'UNE MANIERE OU D'UNE AUTRE et QUOI QU'IL EN COUTE, mettre un terme
- à ce taux de croissance nettement insuffisant
- à l'accroissement régulier de l'endettement de la France
- au taux de chômage trop élevé
- au déficit tragique de la balance commerciale
- à la dépense publique excessive et mortelle
- à la disparition de notre tissu industriel
Or, la croissance est ralentie depuis 1974, la cause : l'application inconsidérée de l'article 110 du Traité de Rome (qui favorise le laissez fairisme et abandonne toute forme de protection). Cette croissance a aussi été freinée pour le PIB par tête (Maurice Allais : l'Europe en Crise que faire ? Comparativement aux Etats-Unis, il a perdu 50% de son montant, nous avons perdu en moyenne 2,4% de croissance chaque année - 47 ans à 2,4% de moyenne = une perte de 112,8%,
Le PIB de l'Etat en 2020 devrait s'élever à : 4 845,4 au lieu de 2 285,6 milliards
Voilà ce qu'il en coûte d'avoir laissé notre industrie se délocaliser où disparaître. Elle est passées de 24 à 10% du PIB, de 571,4 milliards de PIB à 228,5 milliards – Nous perdons chaque année = 342,9 milliards de PIB, sans compter la sous traitance, les services attachés, délocalisés eux aussi.
Voilà ce qu'il en coûte de laisser nos politiques signer un peu vite et seuls, les traités internationaux qui oublient la sécurité, la protection sociale des travailleurs et qui sublime le moins demandant en matière de fiscalité-
Avec ces traités et accords : Le règne du PARADIS FISCAL est arrivé.
Et puis il y a l'épargne, qui dort, ne finançant plus le secteur productif Ainsi l'investissement hexagonal n'est plus suffisant pour répondre aux besoins de la nation. Nous survivons grâce aux investissements dans le secteur productif des années 60.
Alors ne nous étonnons pas que les cies étrangères achètent nos fleurons. Notre épargne ? Elle ne sert que de garantie aux fonds étrangers comme recours pour le cas où - Que d'erreurs ont été commises,
Les partis politiques français n'ont rien compris confondant LIBERALISME et LAISSEZ FAIRISME : liberté d'entreprendre et loi du plus fort. Giscard, le libéral, a ouvert la route dans laquelle Mitterrand, le socialiste, s'est enfoncé avec délectation
Aussi sommes-nous endettés à cause de la baisse de nos productions alors que nos politiques ont accentué la croissance des dépenses
Dans ce monde néo libéral enfanté par nos politiques depuis le départ du Général, ce qui prime : la concurrence libre et non faussée OR :
Pour compenser les pertes, l'Etat prélève 48,4% du CA, alors que nos partenaires européens ne prélèvent que 40,3%.
Par contre lorsque nous exportons 30,9% de notre PIB nos partenaires européens exportent pour 43,2% du leur.
Pour l'industrie, nous sommes plus de 7 points sous la moyenne européenne, alors que pour les dépenses sociales plus de 8 points au-dessus. Comment être compétitifs ? pour ce qui concerne la dépense publique, nous dépensons le double de nos grands partenaires européens. (Document Claude Sicard : économiste)
Mais comment, nos élites ont-elles pu aduler, jean Fourastié le grand responsable de nos faillites ? Pour lui, une grande nation devait vivre des services et non plus de l'industrie. La société, il l'a souhaitait tertiaire et malheureusement il a été écouté. Il préconisait des semaines de travail de 30 h et 35 années seulement d'activité.
Fourastié s'est mis au service de Jean Monnet, autre destructeur de la nation et dirigea l'enseignement de l'économie avec son européisme béat et son libéralisme laisser fairiste, ne nous étonnons pas des résultats
Autre malfaisant : Milton Friedman qui pensait que l'unique responsabilité sociale des entreprises était d'accroître leurs profits et que les dirigeants de Wall Street étaient des pantins dominés par d'obscures forces socialistes.
Ces gourous ont laissé une société conflictuelle, loin de la société apaisée ou chacun devait trouver sa juste place : la participation qui devait réunir capital et travail, n'a pu émerger tant ce mur de l'argent et ses serviteurs zélés, comme nos deux ouistitis se sont élevés contre elle.
Nous avons, suite à ces erreurs, la population active la plus faible : 52 ,2% en Allemagne 45,7% chez nous. Notre PIB par tête est 15% plus faible qu'en Allemagne ce qui oblige l'Etat à subvenir aux besoins d'un certain nombre, et obtenir ainsi un record en matière de dépenses sociales : 34,1% du PIB pour 25,1% en Allemagne et 16,7% aux Pays Bas. 20,1% de moyenne pour les pays de l'OCDE.
Pour financer des dépenses, il faut des recettes, et ce sont les prélèvements obligatoires qui augmentent : 48,4% en France. Différence avec l'Allemagne ; 8%.
Lors des 10 dernières années la France a subi 40 milliards de désinvestissement industriel ; Sur ces 10 années, 2 ont été occupées par Emmanuel Macron au ministère de l'économie et 4 par le même Emmanuel Macron à l'Elysée. Peut-on croire à son plan d'investissements à destination des « champions de demain » ?
La production industrielle par tête est, en, Allemagne presque le double qu'en France, 12 400 dollars pour 6 900 chez nous
Pour ce qui concerne les dépenses sociales, elles se montent à 34,1% du PIB en France pour 16,7% aux Pays Bas et 25,1% en Allemagne (moyenne OCDE 20,1%).
Le point noir : les dépenses publiques. France 62,1% du PIB pour 54,1% dans la zone euro. Nos prélèvements obligatoires sont passés de 30 à 48,4% du PIB, ceci peut expliquer nombre de délocalisations d'entreprises.
Autre responsable : Un Président, peut-être Socialiste, qui a tué le Colbertisme qui avait installé la France sur les plus hautes marches du Podium pendant des siècles. Politique qui avait permis au Général de Gaulle de sortir la France de la misère dans laquelle l'avaient plongé Guerre et Partis politiques. Giscard a limogé le colbertisme pour le remplacer par un libéralisme Anglo saxon, Mitterrand a assassiné le Plan.
Il fallait tuer l'histoire, nos deux Présidents ont tenté de tuer la France pour exaucer leur rêve l'Européanisme béat et de mondialisme débridé. C'est pourtant à l'Etat qu'il incombe de développer la richesse nationale et c'est à la nation de tout entreprendre pour obtenir ce résultat –C'est aussi à l'Etat qu'il appartient de réguler, de redistribuer.
La règle doit être fixée par la nation, non pas par les marchés apatrides, C'est le contraire qui a été mis en place : nos politiques, en plus du Plan, avaient supprimé le ministère de l'industrie. Heureusement que nos combats ont fait réapparaître un ministère délégué à l'industrie.
Etat, Capitaines d'entreprises, autorités nationales aux frontières – de la qualité, de la solidité, des productions qui répondent aux besoins et aux désirs des citoyens. Et surtout n'oublions pas la vente, métier ignoré des Français, j'ai lancé le mois dernier Monsieur Le Floch Prigent sur le sujet, capitaine d'entreprise, il a reconnu que la vente était notre point faible.
Des politiques menées depuis quelques décennies, résulte un énorme problème : l'endettement de la France, lié à la désindustrialisation.
L'impôt de production, même diminué représente encore 3,2% du PIB, pour 0,47% en Allemagne. (Clause Sicard revue Parlementaire) il évoque un différentiel de charges de 80 milliards entre les entreprises allemandes et françaises. Peut-on lutter ?
Dépenses publiques : 250 milliards de trop pour ce PIB de 2 285,6 milliards. Il faudrait réduire les dépenses de l'Etat et des collectivités territoriales de 60 milliards, les dépenses sociales de 200 milliards (-22%)
Est-ce possible ? LA REPONSE EST NON, l'Etat dépense-t-il trop ? Par rapport à son PIB OUI - Par rapport à ses besoins NON
La dépense publique est l'instrument de l'action publique qui s'exerce à différents niveaux de l'Etat. Il ne s'agit donc pas de diminuer l'action publique, mais de mieux la gérer. Il s'agit surtout de favoriser la croissance
Certaines dépenses peuvent être comprimées ; voir pour certaines supprimées – reprenons les propositions de Jacques Myard : Union européenne, mille feuilles etc.
Peut-on aussi, supprimer le montant l’investissement de l'endettement ?
C'est sur le côté recettes PIB qu'il faut agir : vendre autant que l'on achète et voilà 100 milliards d'économisés : plus des gens au travail =recettes supplémentaires pour l'Etat, les caisses sociales etc. Formons des vendeurs, nous manquons de produits hauts de gamme, le moyen de gamme, d'autres le font à meilleurs prix que nous
Donc priorité des priorités : relancer l'économie et surtout l'industrie. Si la production, donc les recettes augmentent les dépenses baissent automatiquement en pourcentage. Arrêtons aussi les fausses idéologies : celle de la main invisible qui devait réguler le marché, qui n'est régulé que par la recherche du profit rapide et répétitif. La concurrence ne peut être la loi d’airain gouvernant la société, elle mène à l'affrontement, or le rôle de l'Etat n'est pas d'entretenir la confrontation, mais de favoriser l'Union, la solidarité entre les gens, entre les générations
Pour réussir, il faut un coordinateur, le retour au COMMISSARIAT AU PLAN Où allons-nous, comment y allons-nous ? Déterminer le potentiel des prospects, connaître leurs besoins leurs désirs –
Il faut surtout, ramener la confiance qui incite l'épargnant à se diriger vers le secteur productif. Notre épargne nr finance que très peu les industries, elle fragilise les investisseurs institutionnels et ne profite plus à personne.
Le monde frôle les 80 000 milliards de dollars de dettes, que fait-on ?
La première chose à réaliser : renégocier un second Bretton Woods. La société mondiale a muté. Nous devons adapter l'économie et la finance à ces nouvelles donnes et d'abord mettre un terme à la domination du dollar sur les autres monnaies. Dollar= extraterritorialité américaine, dictature cachée, mais réelle, qu'il faut faire cesser.
Deux écoles : rogner sur les dépenses, où augmenter la croissance.
La Ière conduit à l'appauvrissement de l'Etat. La 2ème demande : de maintenir pour le moins les dépenses et d'accélérer la croissance, c'est celle qui doit être privilégiée
Un retour d'une inflation modérée sera de mise, nul Etat n'a jamais réussi à rembourser ses dettes sans elle. Paul Volker a mis en place une politique pour la combattre, il a eu raison car l'inflation frôlait les 20%, mais comme d'habitude, nous avons continué avec cette politique, une fois l'inflation guérie ; attention, trop d'inflation tue l'économie, pas assez l'anesthésie
Autre élément de réflexion : à force d'acheter des créances le bilan des banques a été multiplié par 3,4 voir même 5. Ne serait-il pas judicieux d'installer une partie de ces créances dans ce que nous appelons des mauvaises banques, car les banques commerciales vont crouler sous les dettes et la confiance va disparaître
Qu'on ne dise pas trop de contre vérités, le remboursement de la dette freine l'investissement, sans investissement peu d'avenir, Il va falloir de la compètence pour relancer la machine, à l'électteur de demander plus de compètence que d'idéologie.
*Henri Fouquereau Secrétaire général du Forum Pour la France et du CNR présidé par Jacques MYARD
© 01.09.2021