DE GAULLE, L’ÉTERNEL !
« C’est d’abord l’idée de résistance ! »
« Nous sommes un peuple qui est fait pour vivre, si nous avions dû périr, ce serait fait déjà depuis longtemps, et pour cause ! qui doit vivre avec une grande vocation. Quelques fois, on dit, voilà le général De Gaulle qui parle encore de la grandeur ! Oui, c’est bien vrai ! La France a besoin de cela.Nos pères, de tout temps, n’ont pu faire quelque chose de valable, de fort, qu’à condition de vouloir que ce soit grand. Eh bien, nous en sommes encore là aujourd’hui. D’ailleurs, ce n’est pas la politique la plus coûteuse. La politique la plus coûteuse, la plus ruineuse, c’est d’être petit, c’est de demander quelque chose à tout le monde pour ne jamais l’obtenir. » (Charles De Gaulle.)
Dans les profondeurs de l’abîme, les Français percevront une lueur d’espoir, si la plupart d’entre eux n’a pas entendu l’appel du 18 juin 1940, tous ne voulaient pas voir la France sombrer aux mains destructrices de l’Allemagne.
La voix du général, symbole d’espérance.
Le message est clair, continuer le combat par tous les moyens. Cette voix sortie des ténèbres va pénétrer l’esprit de chacun et réveiller les consciences, de cette communion miraculeuse, se bâtira l’avenir. Au fond des cœurs, va naître le refus d’une quelconque collaboration avec l’ennemi.
Mais ce 17 juin 1940, veille du célèbre appel, à quoi songeait le général De Gaulle, lors d’un déjeuner avec le général Spears représentant le gouvernement britannique ? « Pour moi, ce qu’il s’agissait de servir et de sauver, c’était la nation et l’état. » écrira le général dans ses Mémoires de guerre. L’appel du 18 juin, prononcé à la BBC, sera l’acte décisif vers la libération du pays. De son côté, Winston Churchill avait compris l’enjeu de cette guerre aussi périlleuse pour la France que pour l’Angleterre. « Le succès n’est pas définitif, l’échec n’est pas fatal. Ce qui compte, c’est le courage de continuer. » écrira-t-il.
Un chemin vers la libération semé d’embûches.
Dès lors, le général De Gaulle se trouvera très seul entre un ennemi omniprésent et des Alliés causant de nombreuses difficultés au chef de la France libre. « La mission que j’ai confié à Passy et Brossolette était vitale et elle était périlleuse. Ils s’en sont acquittés avec brio et avec un total mépris du danger. Grâce à eux, l’union des Français face à l’envahisseur a fait un grand pas en avant. » dira le général De Gaulle. De même le préfet Jean Moulin, héros national, d’une fidélité sans faille, missionné par le général De Gaulle pour unifier la résistance intérieure, réfléchissait aussi à l’idée de ce qu’il adviendrait de la vie des Français au moment de la liberté retrouvée. L’unité de la résistance se réalisa, à l’instigation du général De Gaulle, par la création du conseil national de la résistance, dont le programme deviendra le socle de sa politique sociale.
De Gaulle n’avait que les mots.
Les mots du général vont toucher le patriotisme, les braises vont devenir flamme. « C’est en élevant les âmes, qu’il a trouvé son chemin. » dira Pierre Lefranc qui n’avait lui-même pas entendu l’appel du 18 juin 40. Il s’exprimera ainsi lors d’un entretien, « Je suis devenu gaulliste en écoutant la partie la plus intransigeante de ma conscience. Doit-on céder à la force ? Les plus beaux moments de l’histoire de notre communauté sont ceux du refus de la domination. Lorsque l’on est jeune, cette voix exprimant un sentiment simple et pur est plus forte que celle qui prêche les renonciations. On devient gaulliste par idéal, en écoutant une voix qui vient du plus profond. » Fidèle au général De Gaulle et à l’histoire, Pierre Lefranc écrira plus tard sur cette période dans une tribune en 2007 :« La France nourrit les rêves et bat dans le cœur des combattants qui, à l’appel de De Gaulle, risquent leur vie pour la sauver de la honte en Erythrée, en Lybie, au Tchad, en Tunisie, en Italie, dans le maquis, les réseaux, sur les plages de débarquement, dans les Alpes et jusqu’au cœur de l’Allemagne. La France, elle marche avec De Gaulle pour la descente des Champs-Elysées, et jugera librement les mauvais bergers qui ont suivi Pétain dans la voie du renoncement et du déshonneur. Enfin, terme de son rude cheminement, elle sera présente le 8 mai 1945 à la table des vainqueurs. » En 1940 comme en 1958, le général De Gaulle jouera un rôle capital dans ces deux épreuves majeures pour sauver la France du péril.
Une France unie pour sa prospérité.
Une nation est forte quand elle est incarnée par celui qui a la volonté de l’unifier, le général De Gaulle avait cette volonté et une vision pour la France à travers son développement économique, son patrimoine naturel, historique, son rayonnement culturel à travers le monde.
Jusqu’à son départ le 27 avril 1969, le général De Gaulle continuera de s’exprimer auprès des Français en les assurant lors de sa dernière allocution de la continuité de son action pour la France, « je continuerai avec votre appui de faire en sorte quoiqu’il arrive que le progrès soit développé, l’ordre assuré, la monnaie défendue, l’indépendance maintenue, la paix sauvegardée. »
Du général De Gaulle à Philippe Séguin ou Jean-Pierre Chevènement, l’esprit du CNR est toujours là, sa fibre sociale et gaulliste demeure intacte. Le gaullisme est une histoire jamais finie, tant qu’une seule âme vivra pour les idées d’indépendance, de souveraineté, de politique familiale, sociale, ce n’est pas une question de reconnaissance, mais de persévérance, une certaine idée de la France pour toujours !
Au-delà de tout, le seul engagement qui vaille est celui au service de notre pays, fidèles à nos convictions forgées par l’esprit de résistance hérité d’hommes et de femmes hors du commun dont nous devons être à la hauteur de leur sacrifice pour notre liberté. L’écrivain Jean-Christophe Notin illustre très bien l’esprit de résistance dans la deuxième guerre mondiale à travers son dernier et magnifique ouvrage « Dans l’honneur et par la victoire, une année avec les Compagnons de la libération » préfacé par Hubert Germain, le dernier des Compagnons de la libération qui vient de nous quitter le 12 octobre dernier, auquel nous rendons un hommage fort pour son courage, sa fidélité au général De Gaulle et à la France.
Dans tous ses déplacements, sillonnant le pays, le général De Gaulle suscitait une ferveur populaire incomparable, les Français l’ont tant aimé et surtout ils ne l’ont jamais oublié. Au fond des cœurs, le général est toujours là, son esprit et sa pensée dominent la politique de la France, qu’on le veuille ou non, à travers lui, un sentiment d’éternité plane sur la France !
*Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.
© 01.11.2021