D’un De Gaulle à l’autre, le souci des autres ! Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
Président-fondateur Jacques DAUER
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         D’un De Gaulle à l’autre, le souci des autres !
         
« En notre temps, la seule querelle qui vaille, est celle de l’homme.
C’est l’homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre et de développer. »
           
(Charles de Gaulle)
par Christine Alfarge
De Charles à Geneviève De Gaulle, il y a le souci de l’homme. Témoins de leur temps, ils mettront toute leur force et leur courage au service de la France. Ils combattront l’ennemi nazi pour libérer leur pays. Au-delà de la souffrance que Geneviève De Gaulle aura vécu dans sa propre chair, ayant connu l’humiliation et le dénuement lors de sa déportation à Ravensbrück, elle n’aura de cesse de se tenir auprès des plus démunis jusqu’à la fin de sa vie.
Son combat pour la survivance et la dignité est alors engagé pour agir en faveur de ceux qui n’ont plus rien que l’espérance. Quant à son oncle Charles, l’homme du nord a toujours été conscient depuis sa jeunesse des problèmes sociaux et de la condition de l’homme, la guerre n’effacera pas ce souci permanent des autres. Pendant la deuxième guerre mondiale, il s’exprimera sur le machinisme animé par un capitalisme tout puissant. Malgré la pression des événements de 1940 à 1945, le général De Gaulle fera part avec une grande conviction de ses préoccupations face à ces problèmes. Dans une allocution prononcée à Oxford le 25 novembre 1941, alors que la guerre se déroule, il déclare que : « la victoire des démocraties doit s’accompagner d’une évolution face aux conditions de vie engendrées par la machine, qui bat en brèche les libertés   de chacun. »  
Le 20 avril 1943, dans un discours diffusé à la radio britannique, il précise sa vision d’un régime économique où « les libres groupements de travailleurs et de techniciens soient associés organiquement à la marche des entreprises, telle est la féconde réforme dont le pays renouvelé voudra consoler ses enfants. »
Chaque époque a ses crises de nature différente sur fond de liberté, d’égalité.
Le temps du chacun pour soi et de l’indifférence aux autres sont revenus dans les esprits, est-ce de la résignation ou une crise de société due à des mutations sociales importantes, des déceptions voire de la défiance vis-à-vis des politiques, le tout sur fond de crise économique et sanitaire ? Si certaines caractéristiques de notre nation peuvent s’expliquer par l’histoire, des lignes de fractures nouvelles sont à regarder de près dans notre pays en manque de repères, où règne un comportement quotidien de l’incivilité propice à des affrontements pouvant être redoutables, voire mortels, heureusement un pays capable aussi de surmonter ses divergences quand il doit faire face aux menaces de toute nature. Tout cela doit nous interroger sur la place que nous laisserons aux générations qui vont suivre tant sur le plan de la sécurité des personnes que de la cohésion sociale, les deux étant indissociables pour une vie meilleure. « L’enjeu est capital car c’est dès l’école que se construit la cohésion sociale » écrivait Geneviève De Gaulle.
Geneviève De Gaulle, l’étendard de la lutte contre l’exclusion.
Le15 avril 1997, Geneviève De Gaulle s’exprime au nom du Conseil économique et social lors de l’ouverture à l’Assemblée nationale du débat parlementaire sur le projet de loi d’orientation relatif au renforcement de la cohésion sociale.
« A l’honneur de la France, cette volonté de concevoir la lutte contre la grande pauvreté comme un combat pour les Droits de l’homme n’est plus aujourd’hui isolée. » …« Comment espérer garantir l’accès de tous aux droits de tous si on ne demande pas en permanence ce qu’il advient du plus exclu. » … « Un tel engagement contre la grande pauvreté s’impose d’autant plus que, en France comme en Europe, de plus en plus de personnes et de familles rejoignent la grande exclusion en perdant l’accès aux droits de tous. » « Avec un engagement solennel de la nation autour des principes et des domaines d’action à retenir, ceux-ci deviendront incontournables car vous les aurez tous validés, l’octroi des moyens humains et financiers devra suivre. » … « Alors, les déchirures du tissu social qui ne cessent de s’aggraver malgré les efforts importants accomplis par notre pays, cesseront de menacer notre démocratie. Après les terribles épreuves que lui ont fait subir l’oppression nazie et celle de ses complices de Vichy, la France a resouscrit un pacte avec les valeurs républicaines. Elle ne les a pas seulement réaffirmées, mais a souhaité leur donner un nouvel élan : ce fut en particulier le programme du Conseil national de la Résistance.
Vivre dans la dignité est un droit humain. L'extrême pauvreté et l'exclusion sociale sont une violation de la dignité humaine. La réduction, voire la fin de la pauvreté, ne doit pas devenir une utopie mais un des objectifs prioritaires de notre société. Cependant, il faut faire la distinction entre une grande pauvreté et des inégalités qui s'aggravent depuis quelques dizaines d'années, le sentiment d'injustice qu'elles font naître ne peut conduire qu'à l'extrême violence, la pauvreté entraîne la révolte. Il ne faut pas confondre assistanat et exclusion.
Il n’y aura ni paix ni développement sans justice sociale !
Dans le même esprit que sa nièce Geneviève, le général De Gaulle et sa profonde connaissance de l’histoire, a su élaborer puis développer les questions essentielles contribuant à l’essor de notre pays. La question d’ordre social était surtout d’agir pour préserver la cohésion entre les Français. Jacques Dauer écrivait à ce sujet, « Pour le général De Gaulle personne ne devait être laissé sur le bord de la route. J’ai tout de suite adhéré au projet du Général touchant la Participation, si ce projet avait été accepté et défendu par la classe politique et notamment par ceux qui se réclamaient de lui, non seulement les entreprises seraient   plus florissantes mais les syndicats auraient eux-mêmes retrouvé le service d’une action légitime et positive au profit du peuple des travailleurs. Non seulement la Participation libère l’homme mais elle lui rend sa dignité, elle renforce le lien social. »
L’association capital-travail de 1947 à 1955.
« Des groupes de réflexion au sein du RPF y ont sérieusement travaillé, abordant les complexités d’une telle évolution. L’idée ne rencontrait alors que scepticisme et même hostilité des syndicats qui y voyaient le risque de perdre une partie de leur raison d’être, mais aussi du patronat qui craignait une amputation de son pouvoir souverain. Aucun parti politique d’alors ne s’est réellement intéressé à cette perspective révolutionnaire. » expliquera Pierre Lefranc lors d’un entretien.
Le général De Gaulle ne renoncera jamais, au lendemain de sa prise de fonction à l’Elysée, le 7 janvier 1959, il signe une ordonnance pour « favoriser l’association ou l’intéressement des travailleurs à l’entreprise. » Désormais, l’idée est présente dans tous les esprits incarnant la base d’un dialogue souhaité entre les salariés et les tenants du capital.
« Il n’est jamais trop tard pour se préoccuper de l’avenir. Battons-nous et comme à l’accoutumée, nous finirons par gagner, car nous avons le sens de la solidarité, du partage et de l’amour » écrivait Jacques Dauer. En mémoire de Jacques Dauer, Président fondateur de l’Académie du gaullisme, disparu le 1er septembre 2008.
       
      
       
                                                                                                                   *Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.
               

© 01.09.2022

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