Christine ALFARGE La France grandiose - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
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« Ils ont fait la France grandiose… »

« Nous devons notre liberté à des hommes qui ne plient pas, ne s’agenouillent pas, ne se soumettent pas » (Winston Churchill)
En abordant cette 21ème année du 21ème siècle, certains diront qu’il faut regarder devant nous mais ne risque-t-on pas de nous éloigner de notre histoire nationale ? Ce qui a enrichi, à travers nos grandes découvertes, est la réflexion d’esprits libres, « le premier bien des nations, c’est leur indépendance, leur existence politique » disait Napoléon.
Les stratèges de l’histoire qui ont relevé la France.
Au regard du contexte historique et politique, la France a rayonné grâce à des hommes exceptionnels. Etaient-ils des hommes providentiels ? Ils avaient avant tout une vision différente des autres hommes, qu’ils s’appellent Richelieu, Louis XIV, Napoléon ou Charles de Gaulle, ils étaient animés par l’idée de grandeur de la France. Selon qu’on les admire ou qu’on s’oppose à eux, il n’en demeure pas moins que le sens de l’Etat est le socle commun de leur notoriété.
Dans l’exercice du pouvoir, ces grands hommes d’Etat poursuivront leur action au-delà de l’esprit partisan, pour servir la France, incarnant la continuité de l’histoire. Maîtres du temps, fascinés par le progrès et la modernité, nous leur devons les réalisations les plus ambitieuses à leur époque, des bâtisseurs qui ont su sortir la France du chaos et lui redonner ses lettres de noblesse.
« En dépit de tout, sinon de tous, l’action du cardinal Richelieu conjuguée avec celle du roi Louis XIII avait été décisive pour l’avenir du pays, en l’engageant dans la voie qui allait faire de lui un état moderne. » Cet hommage du général de Gaulle, fait référence au ministériat, l’association purement politique entre Louis XIII et Richelieu, sans équivalent historique d’efficacité. Richelieu avait une très haute idée de la nation, il redressera la France par une politique fiscale, le prix de la grandeur pour laquelle il ordonnera notamment la reconstruction de la Sorbonne et fondera l’académie royale. La route est tracée pour Louis XIV, ses idées de grandeur et ses ambitions politiques qui conduiraient inévitablement un jour à une révolution. « C’est ce qui se dit, mais, à mon avis, tout ce qui est grand et d’abord le service de l’Etat, a commencé sous lui. » s’exprimait ainsi le général de Gaulle à une question posée lors de son voyage en Irlande en 1969.
L’Empire continue la révolution.
Nous connaissions déjà le stratège militaire d’exception mais Napoléon était aussi un homme politique éminent et un réformateur de premier plan. « L’honneur d’un souverain ne doit jamais être en contradiction avec le bonheur de son pays. » disait-il. Napoléon jurera de maintenir « l’intégrité du territoire de la République, de respecter et faire respecter l’égalité des droits et l’irrévocabilité des ventes des biens nationaux. » lors de son sacre le 2 décembre 1804. Il confortera les acquis de la révolution, la noblesse d’Empire n’aura pas de privilèges. « Rien ne saurait désormais détruire ou effacer les grands principes de notre Révolution… Et cette ère mémorable se rattachera, quoiqu’on ait voulu dire, à ma personne, parce qu’après tout j’ai fait briller le flambeau, consacré les principes, qu’aujourd’hui la persécution achève de m’en rendre le Messie. » proclamera-t-il à Saint Hélène.
La république, fille de la révolution.
En 1941, le Chef des Français libres déclarait : « nous disons liberté, égalité, fraternité. » Le cheminement de sa pensée était avant tout basé sur l’étoffe d’un grand chef en temps de crises ou de guerres. A travers son ouvrage « Vers une armée de métier » publié en 1934, le général y développait notamment toute sa théorie de la nécessité de grandes unités blindées et motorisées basées sur le progrès technique et scientifique afin d’empêcher que le destin de la France ne soit définitivement scellé par l’agression venant de l’Est et du Nord.
« Ce qu’est pour nous la république, nous ne l’avons jamais si bien compris que pendant les années d’occupation…En un temps où pour tous les peuples d’Europe, la France trouvait dans la révolution sa nouvelle mission, je me suis appelée la révolution. J’étais le courage, j’étais la justice, j’étais l’espoir. A Jemmapes comme à Rivoli et encore obscurément dans les bois d’Austerlitz. » (André Malraux avant le discours du général de Gaulle le 4 septembre 1958.)
C’est en un temps où il lui fallait se réformer ou se briser que notre peuple, pour la première fois recourut à la république…En 1792, révolutionnaire et guerrière, elle a renversé les trônes et les privilèges, pour succomber huit ans plus tard dans les troubles et dans les abus qu’elle n’avait pu maîtriser. En 1848, on l’a dit s’élever au-dessus des barricades, se refuser à l’anarchie, se montrer sociale au-dedans et fraternelle au dehors. Et puis s’effacer bientôt, faute d’avoir accordé l’ordre avec l’élan du renouveau. Le 4 septembre 1870, au lendemain de Sedan, on la vit s’offrir au pays, pour réparer le désastre. De ce fait, la République su relever la France, …si bien qu’au jour de la première guerre mondiale, elle eut la gloire d’assurer notre salut et notre victoire. » (Extrait du grand discours du 4 septembre 1958 du général de Gaulle sur le projet de Constitution adopté et soumis par voie de référendum le 28 septembre suivant.)
Au-dessus de la loi de la république, il y a la loi de la conscience.
C’est la foi en l’homme et l’instinct de vaincre qui sauvèrent notre pays du chaos, la conscience qui a fait se lever tous les résistants, comme en 1940, au cœur de la tourmente où un esprit fort surgit en montrant le chemin de l’espérance vers notre République. « Espérer pour la France », tel est le message qui demeure, empreint de force et d’humanité, du dernier Compagnon de la libération, Hubert Germain.
Résurrection nationale ou effacement de notre pays ?
« La faiblesse du pouvoir suprême est la plus affreuse calamité des peuples. » disait Napoléon. Alors comment redonner l’espoir en ces temps si troublés ? Notre pays éprouve un sentiment profond de vulnérabilité et d’impuissance, la tentation des extrêmes n’a jamais été aussi forte dans notre société, ne nous laissons pas glisser inexorablement dans l’abîme des heures les plus sombres de notre histoire.
Au regard des crises sociales, économiques, politiques, religieuses ou militaires, la France s’est toujours relevée. « Il faut qu’à la tête de l’Etat, un chef en manifeste la permanence » écrivait le général de Gaulle. Il comprenait mieux que personne le sens de l’histoire, en écrivant dans ses Mémoires de guerre « Quinze régimes s’étaient succédé depuis 1789, chacun s’imposant à son tour par la révolte ou le coup d’Etat, aucun ne réussissant à assurer l’équilibre, tous emportés par des catastrophes laissant après eux d’ineffaçables divisions », le général nous donnait à penser que par rapport aux malheurs qui avaient failli décimer la France en 1940, le pays ne pourrait rester uni qu’à travers la paix sociale établie et l’indépendance nationale. « Or, à mesure qu’il redevient libre, je constate avec chagrin que les forces politiques s’emploient à le disperser », écrivait-il après la deuxième guerre.
Aujourd’hui notre pays est de nouveau en proie aux divisions de toutes natures, appelant à un redressement profond pour conserver son rang de puissance sous peine que notre nation se dilue dans le temps abandonnant la raison essentielle pour laquelle elle s’est battue, la libération de la France, il y a 80 ans !
*Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.

© 02.01.2021

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