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par Christian de CISTERNES de VINZELLES
MAYOTTE,
tout ce que l’on oublie de nous dire...
Mayotte : océan indien, canal du Mozambique, entre Madagascar et le sud-sud-est de l’Afrique, archipel
des Comores, 101e département de la République française depuis mars 2011. Plus petit département
d’outre-mer (376 km2), officiellement 256.518 habitants en 2017 (un rapport de la commission européenne
évalue la population entre 350.000 et 400.000 habitants).
ayotte est rongée par la pauvreté,
l’insécurité et le désordre d’une grève
générale qui perdure et semble
incontrôlable.
- 84 % de la population vit sous le seuil de
pauvreté ;
- 30 % de l’habitat est illégal ;
- la moitié de ses habitants a moins de dixhuit ans ;
- 3.000 mineurs sont sans parents (parents
décédés ou expulsés).
- 70 % de la population n’a aucune
qualification.
- un habitant sur trois n’a jamais été scolarisé.
Les Mahorais sont excédés par les arrivées régulières
et clandestines de Comoriens Ces derniers arrivent
en masse via par la mer dans des canots de fortune
sur lesquels ils ont payé fort cher une place (entre
300 et 1.000 euros pour une traversée d’environ 70
km) à des passeurs sans foi ni loi.
Cette immigration a complètement désorganisé la
vie sur l’île entraînant une très grande insécurité et
une hausse du coût de la vie (bien supérieur à celui
de la Métropole).
La conséquence est l’apparition de
groupes de défense autoproclamés et d’une
économie parallèle échappant à tout contrôle.
L’insécurité due à la clandestinité et au manque de
travail règne partout. A quotidien les Mahorais
subissent vols, attaques à main armée, pillages,
agressions violentes, vol à la tire, racket sur les
routes, etc.
Les jeunes clandestins, sans papiers et sans emploi,
s’attaquent aux élèves des établissements scolaires.
Les personnels des lycées ont exercé leur droit de
retrait, suivis des conducteurs de bus (les
« caillassages » de leur véhicule sont quotidiens).
Les Comoriens sont désignés par les locaux comme
étant les seuls responsables de cette situation
insoutenable.
Cet état de fait a entraîné nombre de familles de
Mahorais à quitter leur île pour celle de La Réunion.
Le risque est grand de voir cette dernières
déstabilisée par ces arrivées, n’oublions pas que le
taux de chômage y est déjà de 23 %.
Selon les élus locaux, plus de 52 % de la population
est en situation irrégulière.
Afin de se protéger, dans certaines parties de l’île,
des habitants se sont organisés en groupe
d’autodéfense. Ces sortes de « milices » organisent
des rondes de nuit pour intercepter les passeurs,
confisquer leurs embarcations et les conduire, ainsi
que leurs passagers, à la gendarmerie.
Ces derniers sont en général soit blessés, soit dans
un piteux état de santé.
Parmi eux beaucoup de
femmes enceintes.
M
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Page 10 - La Lettre du 18 Juin, « Mayotte... », par Christian de Cisternes de Vinzelles – juin 2018
Nos « justiciers » ne se contentent pas d’intercepter
des clandestins. Ils font, selon leur propre terme, du
« décasage ». C’est-à-dire qu’ils expulsent les « sanspapiers » de leur bidonville aidés en cela par
beaucoup de villageois excédés.
Expulsion illégale d’une population illégale habitant
une habitation illégale.
Ajoutons à tout cela que certains quartiers de l’île
sont contrôlés par des vendeurs de drogue à bas prix
transforment les utilisateurs en zombies.
Les questions qui viennent immédiatement à l’esprit
sont « Que font les autorités ? », Que fait la
police ? ».
Les moyens de lutte mis en œuvre sont à
l’image de ceux du désordre qui règne dans le
département : manque de moyens financiers,
matériels et humains. Peu de personnels formés aux
violences urbaines et à la lutte contre les trafiquants
de stupéfiants, manques de moyens logistiques,
manque de moyens financiers pour entretenir
bateaux et véhicules, etc.
La raison la plus importante de cet « envahissement » est qu’accoucher à Mayotte est un but
en soi. Avec un taux supérieur à 35 %, la maternité
de Mayotte est devenue la première d’Europe :
10.000 enfants nés en 2017. Selon une sage-femme,
« il naît chaque jour vingt-huit enfants, soit
l’équivalent d’une classe d’école primaire »
Dans ce département de la République française, la
scolarité des jeunes enfants ne semble pas une
obligation observée et réprouvée s’il y a
manquement. 42 % de la population est illettrée.
Le récent voyage de Mme Annick Girardin, ministre
des Outre-mer, amènera-t-il une amélioration de la
situation ?
« La question de la sécurité étant prise très au
sérieux par le gouvernement » a-t-elle déclaré.
Mme le Ministre, le problème de la sécurité est
lié à l’arrivée clandestine des Comoriens et là
comme ailleurs il faut appliquer les lois de la
République comme dans n’importe quel
département français.
Par ailleurs le problème de la maternité (il se pose
aussi en Guyane) doit être réglé par une loi
d’exception, quant à l’attribution de la nationalité
française, à appliquer à ces deux départements.
Les habitants confrontés depuis des mois à ces
problèmes attendent de M. Emmanuel Macron des
décisions claires et définitives. Si elles ne sont pas
rapidement prises, la situation deviendra
incontrôlable et aura des conséquences sur l’île de
La Réunion.