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ACADÉMIE DU GAULLISME
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Par Christine Alfarge
L’indépendance, entre souveraineté et liberté des peuples.
« Le peuple est le seul sur lequel nous puissions compter pour préserver notre liberté. » (Thomas Jefferson)

Charles de Gaulle écrivait :« Il n’y aurait aucun progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n’en profitaient pas moralement, matériellement, s’ils ne pouvaient s’élever peu à peu jusqu’au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. »
Le Général de Gaulle adaptait ses orientations politiques selon les circonstances, la vocation qu’il reconnaissait à la France, le conduisait dans deux directions, il disait : « Pour être elle-même, c’est-à-dire indépendante, elle devait garder les mains libres, mais pour être fidèle à elle-même, elle devait soutenir aussi une grande querelle ; son génie est d’éclairer l’Univers. » Ainsi, le cheminement de sa pensée en termes d’indépendance, développait à la fois l’idée de souveraineté de la nation et la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes.
« Placés devant l’élévation et la légitimité de ses motifs d’action, écrira pierre Lefranc sur le Général de gaulle, ses interlocuteurs même les plus coriaces, jugés par l’opinion publique, ne pouvaient que céder. Il en fut ainsi des affaires les plus sérieuses concernant le Liban et la Syrie en 1941, Saint-Pierre-et-Miquelon en 1942, Madagascar en 1943, finalement de la défense de la souveraineté nationale contre l’Amgot (Gouvernement militaire allié des territoires occupés) lors du débarquement de 1944. N’oublions pas aussi la défense de Strasbourg en 1945, et enfin fruit de sa constante rigueur, la présence de la France aux côtés des vainqueurs. »
La France, ardent défenseur de toutes les indépendances.
Contrairement à bon nombre de ses pairs, le Général de Gaulle n’a pas été un officier colonial. « Nous voyons naître des mouvements d’idées, de passions, d’intérêts, dont le but manifeste est la fin de notre domination », écrira-t-il dès 1934, il mesure à cet instant la force des nationalismes indigènes. Le Général de Gaulle aimait le continent africain avec lequel il a toujours entretenu de bonnes relations réciproques. Il organisera la France Libre à Brazzaville, le 29 octobre 1940, avant le transfert de son siège à Alger en 1943.
Le 30 janvier 1944, son célèbre « Discours de Brazzaville », annonce le prélude à l’autonomie et à l’indépendance de l’Afrique noire française. Il apparaît alors qu’à la fin du conflit mondial, le Général de Gaulle pense que le mouvement de décolonisation est inéluctable.
Le 4 mars 1953, alors qu’il n’est plus aux affaires françaises, le Général de Gaulle entamera une grande tournée des pays africains au Sénégal, Soudan, Guinée, Côte d’Ivoire, Togo, Dahomey, Haute-Volta, Niger, Tchad, Oubangui-Chari, Congo, Gabon et Cameroun, puis dans la même année Madagascar, La Réunion, les Comores, la Côte des Somalis, leur témoignant ainsi sa reconnaissance à l’effort de guerre, mesurant leur souhait en tant qu’anciennes colonies à marcher vers leur indépendance.
Dès son retour au pouvoir, il débutera, en août1958, une tournée africaine pour promouvoir l’idée d’une Communauté française régissant les rapports entre la République française et les Territoires d’Outre-mer, la France gardant les secteurs clé de décision (défense, politique étrangère, commerce extérieur et monnaie), un projet devant être soumis au référendum le mois suivant.
Que s’est-il passé en Indochine ?
En 1946, la décolonisation de l’Indochine aurait pu se faire sans heurts, par la négociation. Français et Vietnamiens n’ont pas réussi à éviter le conflit, la volonté du Général de Gaulle était de garder son « balcon sur le Pacifique ». Pour lui, la reconquête de l’Indochine était la dernière étape de la libération de la France. Il écrivait en 1951 : « La guerre où nous sommes engagés en Indochine est la guerre de la liberté… » Mais à partir de 1953, cette obstination allait faire place à une idée réfléchie, la reconnaissance qu’une autre politique s’imposait en Indochine et l’acharnement militaire ne menait à rien.
Quand les peuples s’unissent.
Face au vent de décolonisation qui soufflait, la guerre avait aussi donné l’espoir en Algérie que l’ordre colonial pouvait être renversé. Le 1er juin 1958, à la suite de la crise de mai et porté par les partisans de l’Algérie française, Charles de Gaulle revient aux affaires comme nouveau chef du gouvernement.
Mais, le 16 septembre 1959, une autre voix inattendue, celle de de Gaulle, devenu président de la République, sera entendue par tous : « Grâce au progrès de la pacification, au progrès démocratique, au progrès social, on peut maintenant envisager le jour où les hommes et les femmes qui habitent l’Algérie seront en mesure de décider de leur destin… Je considère comme nécessaire que ce recours à l’autodétermination soit aujourd’hui proclamé. »
Le cœur et la raison commandent alors d’aller dans le sens du Général de Gaulle laissant les Algériens choisir eux-mêmes leur propre avenir !
L’indépendance, clé de voûte de la pensée gaulliste.
Ce qui inspirait avant tout le Général de Gaulle dans son action extérieure comme dans sa vision historique de la France, c’était la certitude que la seule réalité, dans l’histoire et les sociétés, c’est la nation. La politique gaullienne est avant tout celle de la légitimité. Pendant onze années à la tête de l’Etat entre 1958 et 1969, la stratégie diplomatique reposera sur l’indépendance. D’où la nécessité de posséder une force de frappe nucléaire, de quitter le commandement intégrer de l’Otan et d’exprimer une voix différente, refusant la confrontation des blocs tout en restant fidèle à l’Alliance atlantique et à l’Occident. Cette politique initiée par le Général de Gaulle se situe dans le contexte de guerre froide pour lutter contre l’hégémonie des super puissances américaine et soviétique. Cela n’empêche pas la France de s’émanciper de la tutelle américaine tout en restant son allié lors de la crise de Cuba en 1962.
Dans ses « Mémoires d’espoir », le Général de Gaulle écrira au sujet de l’action internationale de la France : « Il est indispensable que ce que nous disons et ce que nous faisons, le soit indépendamment des autres ». « Durant la période présidentielle, les occasions n’ont pas manqué d’affirmer la France et son indépendance vis-à-vis de l’étranger, ainsi que la primauté du social face au conservatisme et au poids des corporatismes » dira fidèlement Pierre Lefranc lors d’un entretien journalistique.
Tout au long de sa vie, le Général de Gaulle a montré une politique cohérente qui est devenue plus qu’une référence, un équilibre stratégique guidé par les intérêts de la France, sans jamais soumettre l’autre, prônant la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, parlant d’égal à égal, qui lui vaudra cette admiration indéfectible partout dans le monde, marquée par un profond respect pour « l’homme du 18 juin 1940 ». Inlassablement, il aura toujours combattu pour la France, pour lui redonner une place de premier plan parmi les grandes puissances.C’était sa raison d’être.  

© 07.04.2018
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