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Croissance
torpillée et quinquennat miné
Par
Paul KLOBOUKOFF
En résumé
Sur la lancée d’une croissance revigorée
depuis l’automne 2016, le PIB a progressé de + 2,3% au cours de l’année 2017.
Une rupture est intervenue dès le début de 2018. Au cours de cette année, le
PIB n’a cru que de + 1%. Grâce à l’acquis de croissance à la fin de 2017, le
PIB de l’année 2018 a toutefois pu être supérieur de + 1,4% à celui de 2017.
Le refroidissement mondial et nos échanges
extérieurs ne sont pas responsables de ce ralentissement. Au contraire,
notre excédent commercial a apporté une contribution de + 0,7% à la croissance
du PIB entre 2017 et 2018.
Le déclin du rythme de croissance du PIB a
été entrainé par celui de la consommation des ménages. Les mesures fiscales, et
la hausse de + 1,7% du taux de la CSG au 1er janvier 2018, en
particulier, ont durement affecté les revenus de nombreux citoyens. Les
blocages des pensions ainsi que des salaires dans la Fonction publique, tandis
que l’inflation atteignait + 1,8% entre 2017 et 2018, ont aussi laminé les
pouvoirs d’achat. Les résultats n’ont pas tardé. Les comptes nationaux
trimestriels publiés en juin 2019 montrent que la consommation des ménages n’a
augmenté (en volume) que de + 0,6% au cours de l’année 2018… et qu’elle n’avait
cru que de + 1% au cours de l’année 2017.
Les ménages n’ont donc pas attendu 2018
pour « maîtriser » leurs dépenses de consommation et essayer de
maintenir la valeur de leur épargne financière. Très peu rémunérée, elle a aussi
été dépréciée par l’inflation. Ils ont anticipé les « coups durs » à
venir. L’avalanche des mesures prises ainsi que des annonces du nouveau
président et de son gouvernement ont vite provoqué de l’incompréhension, de la
méfiance et du mécontentement. Les péripéties vécues depuis, avec les gilets
jaunes et le Grand débat national, les « affaires », dont celles
touchant M Benalla et des personnages de l’Elysée, n’ont pas relevé le crédit
des « Autorités ». Maintenant, la méfiance envers l’exécutif actuel est
solidement ancrée. Et, ce ne sont pas les infos alarmantes sur le contexte
international ou celles distillées sur la réforme des retraites qui vont inciter les
citoyens à abandonner le « principe de précaution ».
De telles « performances » ne
justifient absolument pas les fanfaronnades dont le pouvoir et des médias
complaisants abreuvent nos sillons. En outre, avec 5 de ses réformes
« majeures », le chef de l’état a obéré les
capacités futures d’action du gouvernement. Il a décidé des diminutions de recettes
fiscales dont l’ampleur sur la durée du quinquennat est considérable : pas
moins de 235 Mds €. Ces réformes sont : - la transformation de l’ISF en
IFI ; - la création de la flat tax à 30% ; - la baisse par
étapes de l’impôt sur les sociétés jusqu’au taux de 25% ; - l’augmentation
et la pérennisation de l’aide aux entreprises dans la suite du
CICE ; - la suppression par étapes de la taxe
d’habitation. Plus des 2/3 de ce pactole sont offerts aux
entreprises. Pour quelles contreparties ?
Les comptes nationaux publiés en mai et en
juin ainsi que des projections récentes livrent des données sur des impacts
économiques et sociaux des décisions prises… et sur l’usage de faux-semblants.
Ainsi, l’accent est mis sur l’augmentation du pouvoir d’achat (global) des
ménages de + 1,2% entre 2017 et 2018. Sans préciser qu’elle bénéficie avant
tout aux plus riches et à des salariés du privé, tandis que les retraités
enregistrent des pertes sévères, pouvant dépasser - 3% de
leurs pensions, que les agents de la fonction publique sont aussi des perdants,
et que les classes moyennes font les frais des « réformes ». En
outre, il ne faut pas sous-estimer les pertes (absentes du calcul du pouvoir
d’achat) liées à la dévalorisation de l’épargne détenue en numéraire et sur des
comptes bancaires. Elles représentent environ - 1%du Revenu
disponible brut des ménages.
La rupture de la croissance en 2018 est
une conséquence des décisions de 2017. Malheureusement, le contexte
international apparait plutôt défavorable en 2019 et pour les années suivantes.
Les « gestes » consentis, sous la pression des
gilets jaunes, par Macron en décembre 2018 puis en avril 2019, après le Grand
débat, vont alimenter le pouvoir d’achat en 2019 et en 2020. Un pouvoir d’achat
qui sera écorné par une inflation ralentie, estimée à + 1% entre 2018 et
2019. Dans ses projections de juin à l’horizon 2021, la Banque de
France (BDF) table sur la remontée de la consommation des ménages : + 1,1%
entre 2018 à 2019 puis + 1,7% et + 1,5% les deux années suivantes. Cette remontée est une
condition sine qua non pour que la croissance du PIB puisse
« atteindre » + 1,3% en 2019 et + 1,4% les deux années suivantes. Car
les efforts des entreprises en termes d’investissement et d’emploi semblent
appelés à décroître, tandis que l’exécutif a épuisé les réserves pour soutenir
l’économie (plus que ce qu’il a décidé en 2017). A ce propos, le FMI juge
« qu’un fort ajustement serait adéquat pour reconstituer des
amortisseurs (en cas de crise) et ne pas mettre en retard l’atteinte à moyen
terme des objectifs budgétaires de l’UE ». Pour sa part, la BDF estime
que : « En l’absence de mesures supplémentaires de maîtrise des
dépenses publiques, le ratio de dette publique sur PIB ne baisserait pas sur
l’horizon de la projection ». Ce ratio est de 98,4% à fin
2018, et la dette se monte à 2 315,3 Mds €. Le FMI n’est pas
le seul à s’en inquiéter. De surcroît, la rapporteure spéciale de la
mission « engagements financiers de l’Etat » a alerté en août sur le
montant vertigineux atteint par les engagements hors bilan de l’Etat, 4 300
Mds € au 31 décembre 2018. Si on ajoute que l’endettement privé a
atteint 3 112 Mds € à cette date, on peut constater que
la coupe est pleine. Les limites de l’inacceptable ne sont-elles pas déjà
franchies ?
Les choses sont claires : inquiétudes
et méfiance des citoyens, croissance molle,
surendettement et politique d’austérité sont devant nous pour plusieurs années…
si les prévisions des oracles ne sont pas démenties, et si Trump enterre vite
la hache de guerre avec la Chine.
I - Une
pléthore de réformes précipitées coûteuses et douteuses
Peu après son accession au pouvoir en 2007, Nicolas
Sarkozy a eu à se battre contre une crise internationale financière puis
économique majeure. La France en souffrait encore lorsque François Hollande est
devenu président en 2012. Les critiques qui lui ont été adressées ne doivent
pas empêcher d’observer (à postériori) la reprise de la croissance en France au
3ème trimestre 2016 et l’amorce de « l’inversion de la
courbe du chômage » tant attendue. Ainsi, à son élection en mai 2017,
Emmanuel Macron a bénéficié d’une situation enviable, avec une croissance
retrouvée et des rentrées fiscales inespérées venant gonfler le gousset de
l’Etat.
Pensant peut-être la manne céleste
intarissable, désirant honorer des promesses de campagne (aux coûts mal
évalués), voulant remercier ceux qui avaient misé sur lui et/ou, en même temps,
mettre en pratique sa théorie des « premiers de cordée », il a pris
des décisions très onéreuses. J’ai alerté sur ces prodigalités dangereuses
dans un article de mai intitulé : « Plus de 233 Mds de cadeaux
fiscaux paralysent l’exécutif ».
Les 5
réformes au coût fiscal d’au moins 235 Mds € pendant le quinquennat
La transformation de l’ISF en IFI : son coût a été évalué dans le Programme de
Stabilité 2019-2022 (PS 19-22) à 3,2 Mds € en 2018. Ce cadeau étant maintenu
pour les 4 années suivantes, la perte de recettes fiscales sera d’au
moins 16 Mds € sur la durée du quinquennat, et plus si les
patrimoines financiers des plus riches continuent d’augmenter.
La création de la flat tax à 30% sur les revenus financiers. La perte de
recettes fiscales par rapport à 2017 qui lui est attribuée a été évaluée à 1,4
Md € en 2018, 2,2 Mds € en 2019 et à 1,8 Md € en 2020. En ajoutant (prévision)
1,8 Md € de pertes de recettes en 2021 et en 2022, le manque à gagner fiscal
serait de 9,4 Mds € pendant le quinquennat. Il pourrait être
bien supérieur si la flat tax rencontre le succès qui est espéré.
La baisse par étapes du taux de l’Impôt
sur les sociétés (IS),
de 33,3% en 2017 (ou de 28% pour les bénéfices inférieurs à 75 000 €) à
25% en 2022. D’après le PS 19-22, la perte fiscale par rapport à
2017 se monterait à 1,2 Md € en 2018, 2,0 Mds € en 2019 et 5,2 Mds € en 2020.
Compte tenu de la poursuite de la baisse du taux d’IS, si la masse des bénéfices
taxés ne diminue pas, la perte fiscale serait de l’ordre de - 8,4 Mds en 2021
et de – 11,6 Mds en 2022. Ainsi, la baisse de l’IS coûterait aux finances
publiques pas moins de 28,4 Mds € d’ici 2022.
Le maintien et l’augmentation de l’Aide
annuelle aux entreprises sous la forme du Crédit d’impôt
compétitivité emploi (CICE). Son taux a été relevé de 6% à 7%, portant
le montant de l’Aide à 21 Mds € en 2018. Puis, transformée en baisse
pérenne des charges sociales des entreprises (et comportant un allègement
supplémentaire des cotisations sur les salaires inférieurs à 1,6 SMIC
applicable à partir d’octobre), elle coûtera 21,4 Mds € en 2019 et
autant en 2020. A « stratégie » et cadeau annuel inchangé
en 2021 en 2022, cette Aide se montera à 106,6 Mds de 2018 à 2022. A cette
somme, il convient d’ajouter le coût de la « bascule » du
CICE en baisse pérenne des charges, évaluée dans le PS 19-22 à 20 Mds en 2019,
puis encore à 6,9 Mds en 2020. Au total, le CICE et son prolongement devraient
ainsi coûter la bagatelle de 133,5 Mds € d’ici
2022. Un tel pactole représente plus de 2,3 fois le montant de 56,3
Mds € du Grand Plan d’Investissement 2018-2022 annoncé le 25 septembre 2017.
Pour quels résultats ?
La
suppression par étapes de la taxe d’habitation (TH). Macron avait d’abord promis qu’elle
interviendrait rapidement pour les 80% des ménages les plus modestes et d’ici
2020 pour tous. Mais, rétropédalage pour les 20% des ménages dont les revenus
imposables annuels « fabuleux » de 2017 ont dépassé 27 000 €
pour un célibataire, 43 000 € pour un couple et 49 000 € si ce couple
a deux enfants. En septembre 2019, leur sort est encore incertain.
Les 80% des
foyers modestes ont eu droit à un dégrèvement de 30% de leur TH en novembre
2018. La LDF 2019 prévoit que le dégrèvement sera de 65 % en 2019 et de 100% en
2020. Les coûts correspondants par rapport à 2017 seront de 3,2 Mds € en 2018,
7,0 Mds € en 2019 et 10,1 Mds € en 2020. Après, le manque à gagner fiscal sera
de 10,1 Mds € en 2021 et en 2022. Le coût de ces dégrèvements atteindra
ainsi 40,5 Mds € pendant le quinquennat.
Reste à venir le dégrèvement pour les 20%
de « riches ». Le montant annuel de TH concerné serait de 7 Mds €. Si
le dégrèvement est repoussé à 2022 (après les élections présidentielles et
législatives), son coût pendant la durée du quinquennat sera de 7 Mds €. Et
le coût total de la suppression de la TH sera de 47,5 Mds €. Mais,
à ce jour d’autres combinaisons ne sont pas à exclure, et notamment celle de
réduire la TH par étapes. A partir de quand, comment ?
La suppression de la TH, « impôt
injuste », était un article d’appel électoral attractif dans la liste
des promesses du candidat En marche. Encore faut-il remplacer ces recettes qui
servent à financer des services locaux et qui ont été retirées aux
collectivités territoriales, dont l’autonomie financière a été considérablement
affectée. La solution pérenne de remplacement, toujours « à l’étude »,
semble passer par des dotations contrôlées par l’Etat, elles mêmes financées
par l’impôt (tel la TVA sur la consommation ?)… prélevé au
niveau national. Sain et logique ?
A côté du
caractère jugé injuste des décisions du « président ami des riches »,
de leur manque critiqué de consistance sociale (et écologique), ainsi que des
doutes sur leur efficacité, il faut souligner que les « dépenses »
fiscales ainsi engagées obèrent lourdement les capacités d’action du
gouvernement. Maintenant, la « reconstitution des amortisseurs
(en cas de crise » recommandée par le FMI dans son rapport annuel
parait une gageure.
Nous avons vu
l’exécutif « tirer le diable par la queue » pour donner une réponse
aux gilets jaunes, jugée très insuffisante par ses bénéficiaires. Il restreint
les revalorisations aux seuls ménages les plus modestes,
et généralise
la discrimination
à l’égard des foyers des classes un peu plus aisées. Avec les retraités,
ceux-ci sont les principales victimes de la redistribution que
l’exécutif est en train d’installer dans tous les domaines. Quand les
ressources manquent pour donner plus, prendre aux uns pour redistribuer à
d’autres est un palliatif peu onéreux !
II –
Rupture de la croissance en 2018 : constats et explications
Des
majorations fiscales fatales pour la consommation et la croissance
Insee
Première de mai 2019 (1), consacré aux comptes de la Nation annuels 2018,
a titré : « Le PIB ralentit nettement (+ 1,7% après + 2,3%), le pouvoir
d’achat ralentit peu ».
Cette
présentation masque la rupture du rythme de croissance intervenue au début de
2018. Les comptes de la Nation trimestriels (2) indiquent
qu’au cours de l’année 2017 (entre le 4ème trimestre 2016 et le
4ème trimestre 2017, pour être précis), le PIB a
cru de + 2,3%. Puis, il n’a augmenté que de + 1% au cours de l’année
2018.
Quant au pouvoir d’achat (du revenu
disponible brut) des ménages, il aurait augmenté de + 1,4% entre 2016 et 2017,
puis de + 1,2% entre 2017 et 2018.
Les
majorations fiscales ont
réduit les revenus de nombreux ménages dès janvier 2018 et les ont poussés à
ralentir leur consommation. Mais, anticipant des effets défavorables de mesures
annoncées, des ménages ont restreint leurs dépenses dès 2017. Aussi, après
avoir progressé de + 1,8% entre 2015 et 2016, la consommation des ménages a cru
de + 1,4% entre 2016 et 2017, puis de seulement + 0,9% entre 2017 et 2018. Plus
cruels, les comptes trimestriels montrent que la consommation des ménages n’a
augmenté que de + 1% au cours de l’année 2017 et qu’elle n’a
cru que de + 0,6% au cours de l’année 2018… soit de +
0,3% par personne en moyenne. Une misère !
Pour sa part, la générosité envers les
plus riches et les entreprises n’a pas stimulé les investissements. Leur
croissance a faibli. Entre 2017 et 2018, ceux des entreprises n’ont cru que de
+ 3,8%¨et ceux des ménages, de + 2%.
L’économie de la France s’est ainsi trouvée privée du soutien
de la demande intérieure, sans lequel il ne peut y avoir de croissance
vigoureuse du PIB. Le taux de + 1,7% n’a pu être atteint que par une réduction
du déficit des échanges extérieurs, qui a apporté une contribution de + 0,7% à
la croissance du PIB.
La hausse de
la CSG a plombé les revenus des ménages
La hausse du taux de la CSG de +
1,7% au 1er janvier 2018, normalement applicable à
tous sur tous les revenus, devait s’accompagner de compensations fiscales pour
les uns et pas pour d’autres. Les salariés du privé ont bénéficié de la prise
en charge par l’Etat de leurs cotisations chômage (taux de 2,40%) en deux
temps, en janvier 2018, puis en octobre, ainsi que de leurs cotisations maladie
(0,75%), en janvier. Pour les foyers pouvant bénéficier de la baisse de la taxe
d’habitation, les dégrèvements partiels dont venus en fin d’année 2018.
Associée à
une modeste progression des revenus, la hausse du taux de la CSG a
engendré une augmentation du montant de la CSG collectée de + 26%,
soit de + 25,9 Mds € (3). C’est
considérable, puisque cela représente 1,8% du Revenu disponible brut
(RDB) des ménages de l’année 2018, évalué à 1 421,2 Mds €.
La compensation partielle par la
réduction de la taxe d’habitation « pour 80% de la population »
a entrainé une baisse du montant de la TH collectée de - 3,0 Mds
€ (1). Mais, en raison des relèvements de la TH pratiqués dans le
pays, la baisse du montant total de TH payé par les ménages n’a été réduit que
de – 2,4 Mds €. L’impact sur leurs revenus en a été d’autant plus
faible que la taxe foncière acquittée par les ménages a augmenté de + 1 Md €.
Des restrictions ont aussi porté sur
d’autres prestations sociales en espèces : allocations logement (- 5 euros
par mois depuis octobre 2017), allocations familiales (conditions de
ressources), indemnités chômage, RSA…
Dans le flot
(et le flou) des changements, l’annonce de l’instauration de la Retenue à la
source de l’impôt sur le revenu a attisé des craintes, notamment par ses effets
dans les premiers mois d’application. La réforme est entrée en vigueur en
janvier 2019, non sans complications, et il faudra attendre la mi-2020 pour
qu’un bilan en soit dressé.
III –
Injuste, la politique des revenus a aussi refroidi l’économie
Les retraités
au pilori, les salariés du privé favorisés
De pair avec les hausses de la CSG, le
blocage et la désindexation des pensions ont été des armes fatales
utilisées contre les retraités. D’avril 2013 à fin 2018, les pensions
de retraites de base et de la Fonction publique n’ont été revalorisées
que de + 0,1% au 1er octobre 2015, puis de + 0,8% au 1er octobre
2017. Or, l’Indice des prix à la consommation (hors tabac) de l’INSEE a
augmenté de + 1,8% d’avril 2013 à septembre 2017, puis encore de + 1,7% de
septembre 2017 à décembre 2018. Le pouvoir d’achat de ces pensions a ainsi
reculé de – 2,6% d’avril 2013 à fin 2018. De leur côté, les valeurs des
points d’indices des pensions AGIRC et AARCO sont restées bloquées
d’avril 2013 à octobre 2018. Leur perte de pouvoir d’achat a alors atteint -
3,6%. Leur revalorisation de + 0,6% au 1er novembre 2018, a
ramené la perte par rapport à avril 2013 à environ – 2,9% pendant les deux
derniers mois de l’année 2018.
Quant à la
revalorisation moyenne des pensions entre 2017 et 2018, elle, est
(estimation) de l’ordre de + 0,3%, tandis que l’inflation a atteint
+ 1,8%. Du seul fait de l’inflation, la perte des pouvoir d’achat
moyenne des pensions a ainsi été d’environ – 1,5%.
D’ailleurs,
entre 2017 et 2018, le montant total des pensions versées n’a augmenté que de +
2,2%. Pendant ce temps, le nombre des retraités (du régime général) a cru de +
1,8%. Aussi, en tenant compte de l’inflation, en termes réels, le montant
moyen des pensions a diminué d’environ - 1,4%. En réalité, la perte de
pouvoir d’achat des personnes déjà à la retraite a été plus forte car l’effet
de « noria » (arrivée à la retraite de personnes aux pensions
supérieures à celles des générations précédentes) a continué à relever le
niveau moyen des pensions.
Pour des
millions de retraités, s’est ajoutée la perte due à la majoration de +
1,7% du taux de la CSG sans
compensations. En un an, leurs pensions ont pu perdre environ - 3% de leur
pouvoir d’achat.
Sous la pression des mesures restrictives à l’encontre
des autres « prestations sociales », le montant total de
ces prestations n’a cru que de + 2,3% entre 2017 et 2018. Compte-tenu de
l’inflation et de l’augmentation des effectifs des ménages concernés, aucune
amélioration du pouvoir d’achat n’est venue de ces prestations.
Par contre, la masse des salaires et des
traitements bruts a augmenté de + 2,9% (4), à un rythme un peu supérieur à
celui du PIB en valeur, qui a été de + 2,5%. La hausse a été plus forte
pour les salariés du privé, qui ont bénéficié de la prise en charge
par l’Etat de leurs cotisations chômage et maladie. Ces « coups de
pouce » ont permis d’accroitre de façon significative leur pouvoir
d’achat. Les agents de la fonction publique n’ont pas
bénéficié d’une telle sollicitude. Pour l’exécutif, la « maîtrise » des
dépenses publiques repose, en effet, pour beaucoup sur le freinage
des rémunérations. La multiplication et l’intensification des revendications en
portent le témoignage.
Les
agriculteurs à la merci du climat et des aides « européennes »
Pour les agriculteurs, les conditions
climatiques avaient rendu l’année 2016 catastrophique.
Leurs revenus avaient reculé de l’ordre de - 30%. 2017 a vu une remontée
chiffrée à + 22%. Mais avec de fortes disparités, près du tiers d’entre eux
gagnant moins de 350 € par mois. En 2018, le revenu moyen aurait encore
augmenté d’environ 10%. Les périodes de canicule répétées de mai à août 2019,
la sécheresse persistante, ainsi que les autres intempéries (orages, grêle,
inondations…) ont à nouveau rendu la situation intenable
pour des cultivateurs et pour des éleveurs sur presque tout le territoire, y
compris dans des régions rarement aussi gravement touchées. Les aides
« européennes » (financées par la France) méritent d’être mieux
adaptées à de telles catastrophes.
Flambée des
dividendes, autres placements financiers très peu rémunérés
Entre 2017 et 2018, le montant des
dividendes reçus par les ménages a bondi de + 7,2 Mds € (+
24,1%) et atteint 37,1 Mds €. Les résultats des entreprises
et les bienfaits de l’exécutif en 2018 ne sont pas étrangers à ce
bond. Mais le coup de pouce apporté par la création de la flat tax à
30% a aussi incité des entreprises (des PME, notamment) à rémunérer des
salariés davantage par des dividendes que par des hausses de salaires.
Au contraire, les autres
placements financiers (comptes, livrets et plans d’épargne…), pour la
plupart rémunérés à des taux nettement inférieurs à l’inflation, n’ont cessé de
« s’effriter ». Le montant des intérêts reçus par les ménages n’est
plus que de 14,3 Mds € en 2018. La pression à la baisse sur
les taux d’intérêt et l’inondation de liquidités par la Banque centrale
européenne font plaisir au gouvernement, qui peut même endetter la France
« gratuitement ». C’est malsain et dangereux ! Les très bas taux
d’intérêt des prêts immobiliers (si l’on ne compte pas les coûts des assurances
crédit associées) sont aussi une aubaine pour les ménages acquéreurs de
logements… qui n’empêche pas les prix de flamber dans les villes dynamiques et
« prometteuses » en termes d’emploi.
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Pouvoir
d’achat en trompe l’œil, recul pour une grande partie de la population
Le taux (global) d’amélioration du pouvoir
d’achat de + 1,2% entre 2017 et 2018, soit de + 17
Mds €, est un trompe-l’œil, un leurre, les gains ou les
pertes étant très différenciées selon les catégories sociales.
Au total, avec les « réformes »
passées en revue, les impôts sur le revenu et le patrimoine des ménages ont été
majorés de + 18,9 Mds € entre 2017 et 2018. Mais pour les ménages qui
n’ont pas (ou très peu) bénéficié des - 4,6 Mds € de cadeaux aux
plus riches (ISF à IFI et flat tax)
(1), la note a été plus salée, de l’ordre de + 23,5 Mds €. Sans
compter les hausses des taxes sur le tabac et celles, contestées, des taxes
liées aux prix des hydrocarbures.
Les plus
riches ont profité de ces 4,6 Mds € de
cadeaux, ainsi que d’une grande partie de la majoration de 7,2 Mds € des
dividendes, soit de près de + 11,8 Mds € de revenus et presque autant de pouvoir d’achat
supplémentaire.
Autres gagnants, les salariés du
privé ont eu leur rémunération majorée de plus de + 3 % en
moyenne, et leur pouvoir d’achat s’est accru d’au moins +
1,2%
Mais, la plupart des catégories sociales
ont subi des baisses plus ou moins fortes de leur pouvoir d’achat : les
retraités, les agents de la Fonction publique et les personnes dont des
prestations sociales constituent une partie importante des revenus (chômeurs,
titulaires du RSA et d’autres minima sociaux…). Les manifestations et les
revendications des gilets jaunes n’ont pas pris naissance et ne perdurent pas
fortuitement.
Cette répartition très particulière (macronienne) des « fruits de la croissance » fait partie des causes majeures du
mécontentement ambiant, ainsi que de la faiblesse de la consommation des
ménages.
Dévalorisation
des avoirs financiers des petits épargnants
Le calcul par
l’INSEE du pouvoir d’achat du Revenu disponible brut (RDB) des ménages ne tient
pas compte de la dévalorisation des avoirs en numéraire et sur les
comptes bancaires provoquée par la persistance de taux d’intérêt
anormalement bas tandis que l’inflation a atteint + 1,8%. D’après
les données de la Banque de France, l’encours de ces avoirs au 1er trimestre
de 2018 se montait à 1 513 Mds €. Il comprenait : - 534
Mds € de numéraire et de dépôts à vue non rémunérés ; - 270 Mds € de placements sur des PEL rémunérés, en
moyenne, à 2,72% ; - 469 Mds € sur des Livrets A, des LDDS, des CEL et
d’autres comptes d’épargne réglementée, rémunérés à moins de 0,85%, en
moyenne ; - 240 Mds € sur des comptes à terme et des comptes sur livrets
ordinaires, très divers et mal rémunérés, sans doute à moins de 0,7% en
moyenne. Dans ces conditions, le montant des intérêts crédités sur ces comptes
en 2018 a avoisiné + 13 Mds €. Dans le même temps, l’inflation
(1,8%) a dévalorisé ces avoirs financiers d’un peu plus de –
27 Mds €. La perte de pouvoir d’achat de cette épargne a
ainsi été de l’ordre de – 14 Mds €. Les principales victimes
en ont été (et en sont toujours) des dizaines de millions de « petits
épargnants » et de ménages des classes moyennes. Nombre d’entre eux
redoublent d’efforts d’épargne pour compenser cette dévalorisation.
Les pertes
abyssales d’un couple (type ?) de retraités des classes moyennes
En 2018, le revenu imposable de ce couple a été de 44
800 € : 44 000 € de pensions et 800 € de revenus financiers.
La
revalorisation des pensions limitée à + 0,3%, alors que l’inflation a été de
1,8%, lui a fait perdre - 660 €.
L’augmentation
du taux de CSG de + 1,7%, sans
compensation, lui a coûté 748 €
La perte de pouvoir d’achat du couple a ainsi été de - 1 408 €, soit
- 3,1% du montant de son revenu imposable.
Son épargne financière, de 80 000 € (constituée
principalement de placements sur des Livret A et des LDDS), rémunérée à
0,8%, a « rapporté » + 640 €. L’inflation l’a dévalorisée de – 1 440 €. La perte nette a été
de - 1 000 €.
Le pouvoir d’achat du revenu
imposable et de l’épargne financière a ainsi été amputé de -
2 408 €, ce qui représente - 5,4% du revenu du
couple.
Les Autorités et les médias ne font
évidemment pas état de tels cas. Pourtant, les ménages de retraités victimes
expiatoires des mesures hostiles de l’exécutif se comptent en millions. En
effet, d’après les évaluations de la DREES, en 2015, sur les 14,4 millions
retraités, 40 % se trouvaient dans les quintiles de revenus les plus élevés,
dont les niveaux de vie moyens par personne étaient estimés
respectivement à 25 760 € et à 44 720.
IV –
Emploi, déficit public et dette : des déceptions !
+ 343 000 créations nettes d’emploi avaient
été décomptées en 2017. Avec + 183 000, celles de 2018
ont été très inférieures aux objectifs. L’emploi salarié privé a progressé de +
178 000, l’emploi non salarié, de + 15 000, et l’emploi public a
perdu - 10 000 postes (5). Le nombre de personnes en emploi a ainsi été
porté à 28,1 millions (Mi).
En 2018, la population active,
elle, a augmenté de + 156 000 personnes. Aussi, le taux
de chômage n’a que peu baissé, s’établissant à 8,8%.
Maîtriser les dépenses publiques apparait
difficile. Leur montant a augmenté de + 1,9% entre 2017 et
2018, soit moins que celui du PIB (+ 2,5%), et a atteint 1 318,6
Mds €. En raison du blocage du point d’indice et malgré les avancements
accordés, la masse de la rémunération des salariés a cru de + 1,3%,
c'est-à-dire moins que l’inflation. Les prestations sociales en espèces et en
nature ont cru de + 1,8%. Aubaine, les taux très bas ont permis de limiter les
intérêts de la dette à 40,3 Mds €. Seuls les investissements ont été
dynamiques, avec une progression de + 7%.
Après le record de 1 104,8 Mds €
atteint en 2017, le montant total des impôts et des cotisations
sociales a encore été majoré de + 2,6% pour
atteindre 1 133,3 Mds € en 2018. « Grâce » à la
hausse de la CSG, et malgré les « allègements » procurés par la
transformation de l’ISF en IFI et la création de la flat tax, les recettes des impôts sur le revenu et le
patrimoine ont augmenté de + 6,3%. Le relèvement du taux
du CICE (crédit d’impôt) et le dégrèvement partiel de la TH ont un peu modéré
la montée de la masse des impôts.
Compte-tenu de la hausse des prélèvements
un peu supérieure à celle des dépenses, le déficit des comptes publics a
été légèrement réduit, se chiffrant à – 59,5 Mds € en 2018,
soit à 2,5% de la valeur du PIB de l’année.
La dette publique a augmenté au même rythme que le PIB et a
atteint 2 315,3 Mds € à la fin de 2018, soit 98,4% du
montant du PIB. Et puis, il y a « l’autre
dette ». La sénatrice Nathalie Goulet, a sonné l’alarme le 12 août sur le
niveau des engagements hors bilan de l’Etat qui, après avoir
cru de + 170 Mds en 2018, a atteint 4 300 Mds € à la fin
de l’année. Ces engagements sont essentiellement des garanties très diverses,
dont la principale est la garantie de paiement des retraites de la Fonction
publique, évaluée à 2 287 Mds €. Mme Goulet souligne aussi, la nécessité
de remédier au manque de transparence de la prise en compte de ces engagements
(6). Au fait, à combien se monte la dette retraites du privé qui va également
être transformée en points sous peu, et qui la garantit ?
« Endettement privé. La
cote d’alerte ». La dette des entreprises et des ménages ne cesse de
grimper et a atteint 3 112 Mds € à fin 2018, soit 132% du
montant du PIB de l’année, selon les données de la Banque de France (7). Les
effets pernicieux des taux d’intérêt très bas sont soulignés, surtout sur le
gonflement des emprunts immobiliers.
Dans son
rapport annuel de l’été 2019 sur les pays, le FMI invite la
France à poursuivre son programme de réformes, mais est divisé sur les conseils
à lui donner (8). « Beaucoup » de ses directeurs
« jugent qu’un fort ajustement serait adéquat pour reconstituer des
amortisseurs (en cas de crise) et ne pas mettre en retard l’atteinte à moyen
terme des objectifs budgétaires de l’UE ». Ses prévisions de déficit
public sont de 2,3% du PIB en 2020, contre 2,1% pour celles du gouvernement
français. Il appelle à s’attaquer avec vigueur aux « défis
structurels », pointant le haut niveau
des dépenses publiques et
estimant : - le niveau de la
dette publique inquiétant ; - le chômage structurel toujours élevé ; - la croissance
de la productivité morose.
V – Une
croissance molle, la méfiance et l’austérité pour les années à venir
Optimiste, le Programme de stabilité 2018 -2022
d’avril 2018 prévoyait une croissance du PIB de + 1,9% entre
2018 et 2019, puis + 1,7% pour chacune
des 3 années suivantes. Un an plus tard, le PDS 19-22 d’avril 2019 a donné des
prévisions plus pessimistes : + 1,4% de
croissance du PIB par an de 2019 à 2022.
S’appuyant sur les infos plus récentes des
comptes nationaux annuels et trimestriels, ainsi que sur ses propres enquêtes
de conjoncture, la Banque de France (BDF) a produit en juin des prévisions économiques
portant sur les années 2019, 2020 et 2021 (9). Pour elle, la croissance du PIB
ne sera que de + 1,3% entre 2018 et 2019, puis de + 1,4% chacune
des deux années suivantes. En cela, la BDF est en accord avec le FMI
pour 2019 et 2020.
Grande déconvenue, la
consommation des ménages ne croîtrait que de + 1,1% entre
2018 et 2019. Par contre, « les gains de pouvoir d’achat très
significatifs depuis fin 2018 (pour l’instant largement épargnés) devraient
fortement soutenir la croissance de la consommation des ménages », qui
bondirait de + 1,7% en 2020 et de + 1,5% en 2021.
Sans ce
rebond, atteindre le taux de croissance du PIB de + 1,4% en 2020 et
2021 serait problématique, car : - le gouvernement a épuisé ses capacités
de « soutien de l’économie » et sera d’autant enclin à pratiquer l’austérité que
la Commission de Bruxelles est attentive à nos déficits ; - les taux de
croissance des investissements des entreprises (viles ingrates !) sont
appelés à décliner de + 2,7% en 2019, à + 2,4% en 2020 et + 2,1% en 2021 ;
- la Banque de France n’attend pas de contribution positive de notre commerce
extérieur à la croissance. Elle serait nulle en 2019, et légèrement négative en
2020 et 2021.
Les créations
nettes d’emploi baisseraient de + 184 000 en 2018 à + 149 000 en
2019, + 143 000 en 2020 et + 126 000 en 2021. Le chômage ne
descendrait pas en dessous de 8,6% en 2019, 8,3% en 2020 et 8,1% en 2021.
La BDF estime
aussi que : « En l’absence de mesures supplémentaires de maîtrise
des dépenses publiques, le ratio de dette publique sur PIB ne
baisserait pas sur l’horizon de la projection ».
On peut donc
supputer que les contribuables des classes moyennes sont condamnés à payer encore
et encore pour financer les dons « improductifs » aux entreprises et
aux plus riches octroyés en 2017.
Le rebond de la consommation des ménages serait donc la bouée de sauvetage de
la croissance. Des gains prodigieux de pouvoir d’achat (du Revenu disponible
brut), estimés à + 2,3% entre 2018 et 2019, puis à + 1,5% l’année suivante,
sont censés réveiller l’appétit des consommateurs. Or, ces hausses
« globales » du pouvoir d’achat ne vont pas forcément à ceux qui en
ont le plus besoin et/ou qui sont les plus disposés à dépenser pour consommer.
De plus, les Autorités et ceux qui les
conseillent ne semblent pas avoir pris conscience que la majorité des Français
n’ont pas confiance dans la conduite des affaires économiques et sociales de la
France par l’exécutif. C’est une conséquence des mesures injustes, d’une
avalanche de réformes (dont l’urgence ne saute pas aux yeux) dont les résultats
sont loin d’être probants, ainsi que d’annonces floues et/ou inquiétantes.
Malgré la « communication » intensive, la méfiance n’a fait que se
renforcer depuis 2017, et les critiques abonder. Les gilets jaunes ont ouvert
les yeux de citoyens sur des réalités du pays et de sa gouvernance. Le Grand
débat et ce qui en est sorti ont été largement vus comme des manœuvres pour gagner
du temps. L’espoir d’un véritable changement de cap a disparu.
Ce n’est pas la « réforme des
retraites » qui va remettre du baume au cœur des retraités actuels, de
ceux qui le seront d’ici 2025 et de tous les actifs dont les perspectives de
retraite, les cotisations et les futures pensions seront bouleversées,
déstabilisées. En outre, d’après les infos « distillées » et les
analyses du COR, cette réforme va conduire à ponctionner sévèrement les revenus
des travailleurs sans pour autant garantir la viabilité du système.
Entre les Etats-Unis et la Chine, la
« guerre » commerciale, douanière et monétaire sévit. Non sans
retombées néfastes pour l’UE, la France et le reste du monde. Au Moyen-Orient,
le durcissement du conflit avec l’Iran vient s’ajouter aux oppositions
traditionnelles et aux guerres « civiles » et/ou militaires qui se
perpétuent en Syrie, en Irak, au Yémen, en Afghanistan… Sans parler des
attaques des terroristes islamistes dans les pays du Maghreb et d’Afrique
subsaharienne, ainsi que les menaces d’attentats qui pèsent sur notre
pays.
Le Brexit, dur ou doux, avec toutes les
calamités qu’il est censé porter, n’est toujours pas consommé. Les incertitudes
et les inquiétudes demeurent. L’UE fait montre d’une désespérante
obstination : l’accord de libre échange avec
le Canada (le CETA) va s’appliquer, malgré les dégâts attendus et dénoncés. Le
Mercosur (accord avec quatre pays d’Amérique latine), également précédé de
craintes et d’oppositions impuissantes, était sur les rails… jusqu’au 23 août, veille du G7 de
Biarritz, où Macron, en délicatesse avec le président brésilien JairBolsonaro, a annoncé l’opposition (surprise) de la
France au traité « au moment où l’Amazonie est ravagée par les flammes ».
Dans un tel climat français, européen et
mondial, peut-on sérieusement imaginer que de très nombreux ménages renonceront
à épargner et se précipiteront dans les magasins ou sur Internet pour consommer
plus ? N’est-il pas temps de changer de politique économique et
sociale, de revenir sur des décisions malencontreuses prises ?
Sources et
références :
(1) Insee Première N°
1754 Mai 2019 Les Comptes de la Nation en
2018
(2) Comptes nationaux trimestriels au 4e trimestre
2018 - Insee Résultats 26 mars 2019
(3) Impôts en 2018 Insee insee.fr/fr/statistiques/2381408/tableau… 29
mai 2019
(4) Compte des ménages 2018 Insee le 21 juin 2019
(5) Les 5 chiffres à retenir sur l’emploi
en
2018 lefigaro.fr/social/les-5-chiffres… le 02 juillet 2019
(6) Une parlementaire alerte sur « l’autre dette de
l’Etat » lefigaro.fr le
13 août 2019
(7) Endettement privé. La cote
d’alerte letelegamme.fr/France/endettement… le 01 juillet 2019
(8) Le FMI conseille à Macron de faire
plus d’efforts lefigaro.fr/conjoncture/le-fmi… le 24
juillet 2019
(9) Projections macroéconomiques – juin
2019 Banque de France
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