Gouverner par la confiance ! Christine Alfarge - Académie du gaullisme

Académie du Gaullisme
Président Jacques Myard
Secrétaire générale Christine ALFARGE
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Gouverner par la confiance !                 
Le général de Gaulle, le 8 janvier 1959, à l’Elysée

« Jamais las de guetter les lueurs de l’espérance »
(Charles de Gaulle)
  
Combien l’action du général de Gaulle fut incommensurable au regard du péril que la France connaîtra dans son histoire. Doté d’un sens inné politiquement et militairement, le général de Gaulle avait surtout une grande volonté et un esprit courageux, il n’abandonnera jamais son pays. Son ambition pour la France sera au rendez-vous avec l’histoire qu’il honorera malgré les embûches, le chaos et le renoncement de ceux qui avaient montré leurs incapacités à agir, cherchant une issue en accordant les pleins pouvoirs à Pétain.
 
Les leçons de l’histoire.
 
Rien n’est jamais acquis dans la pensée du général de Gaulle, comment oublier les combats qui furent menés vers la victoire pour libérer la France ! Il savait que ce chemin héroïque appellerait d’autres lendemains plus insouciants où son esprit et sa lucidité joueraient un rôle capital comme par le passé.   
 
La force du général de Gaulle, dans sa vision globale des choses, est d’avoir mené une stratégie correspondant aux turbulences et aux priorités du pays au moment où il le fallait. Sa conception militaire d’abord à travers son livre « Vers l'armée de métier », l’appel du 18 juin 40, la résistance organisée, la libération du pays et sa reconstruction, l’élaboration d’une nouvelle constitution pour une 5ème république, le redressement économique et social du pays dans une période pourtant pacifiée mais toujours en proie au retour à des ambitions de plus en plus grandes des partis politiques. « Demain, faute que la digue ait été bien cimentée, la marée pourrait emporter ce qui semble acquis aujourd’hui. » écrivait le général de Gaulle dans ses Mémoires.
 
Même plébiscité par la confiance du peuple, il pensait avec certitude que l’autorité suprême de l’état pourrait être contestée un jour. L’unité, la puissance, le rang de la France pourraient un jour à nouveau être menacés. L’état devait être solide et fort. « Cela exige qu’il ne redevienne pas la proie des fractions multiples, divergentes et dévorantes qui l’avaient dominé, abusé et paralysé si longtemps. » écrivait-il. Au regard des institutions établies avec l’agrément démocratique du peuple en 58, « comment douter cependant que cette profonde transformation, donnant à la république une tête qu’organiquement elle n’a jamais eu, serait bientôt battue en brèche par toutes les féodalités ? », pensait intuitivement le général.
 
De Gaulle face aux féodalités des partis.
 
A son époque, le général de Gaulle a été d’une clairvoyance inouïe à l’égard des partis, il voulait que tout soit réglé avant la fin de son septennat. Face aux drames de l’histoire, l’édifice institutionnel était fragile, l’incapacité des partis avait laissé une marque indélébile entre lâcheté et trahison entraînant la France dans le chaos et le déclin de 1940.  
 
Le chemin serait long depuis Bayeux en 1946 où le général de Gaulle préparait les esprits à une nouvelle constitution, il souhaitait qu’après son adoption, le chef de l’état soit élu au suffrage universel, tout était dans sa tête depuis longtemps, afin de gouverner la France pour qu’elle demeure prospère et solidifiée. « Quand la pratique de la constitution nouvelle aurait montré que l’élection suprême détenait l’autorité sans qu’il y eût dictature, il serait temps de proposer au peuple la réforme définitive. » écrira-t-il dans ses Mémoires. Selon ses propres mots, il savait ce qui l’attendait au sujet des partis : « leur querelle prendra pour cible les actions et les intentions du général de Gaulle. On peut prévoir que tous les fiefs politiques vont faire trêve à tout ce qui les divise et nouer une conjuration afin d’ouvrir une crise latente. » Ce n’était pas le destin de De Gaulle qui était en jeu mais l’avenir du pays. Le général de Gaulle devait réussir, la condition essentielle pour parvenir au but qu’il s’était fixé, lui était acquise depuis toujours auprès des Français, la confiance.
 
Tant que de Gaulle gouvernerait…
 
Face à l’hostilité de presque tous les groupes parlementaires, le général de Gaulle devait faire vite. « C’est un principe de base de la Vème République et de ma propre doctrine que le peuple français doit trancher lui-même dans ce qui est essentiel à son destin. » écrivait-il. Dans la perspective de menaces et d’atteintes à son intégrité physique de plus en plus graves, le général de Gaulle fit connaître à l’issue du Conseil des Ministres du 12 septembre 62 que « le général de Gaulle a confirmé son intention de proposer au pays par voie de référendum que le Président de la République sera élu, dorénavant, au suffrage universel. »
 
Le 20 septembre suivant, il s’adressera devant la France entière : « les institutions en vigueur depuis tantôt quatre ans ont remplacé, dans l’action de l’Etat, la confusion chronique et les crises perpétuelles par la continuité, la stabilité, l’efficacité et l’équilibre des pouvoirs » ; « personne ne doute que notre pays se trouverait vite jeté à l’abîme si, par malheur, nous le livrions de nouveaux aux jeux stériles et dérisoires d’autrefois » ; que « la clé de voûte de notre régime, c’est l’institution d’un Président de la République désigné par la raison et le sentiment des Français pour être le chef de l’Etat et le guide de la France. »
 
« Comme toujours, je ne peux et ne veux rien accomplir sans votre concours. Comme toujours je vais donc bientôt vous le demander. Comme toujours, c’est vous qui déciderez. »
 
Au nom du peuple français, le général de Gaulle aura livré un combat très dur pour doter la France d’institutions solides parce que rien ne lui aura été épargné jusqu’au danger permanent sur sa propre vie, rappeler fidèlement son action est une nécessité, un devoir hautement symbolique, au regard de notre souveraineté nationale appartenant au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
 
Une nation est forte quand elle est incarnée par celui qui a la volonté de l’unifier, le général de Gaulle avait cette volonté et une vision pour la France à travers son développement économique et social, son patrimoine historique, son rayonnement culturel à travers le monde.
 
Lorsqu’il revenait à Colombey, contemplant la nature, il était touché par une autre réalité rappelant l’homme à l’humilité, gardant toujours l’espoir que tôt ou tard, tout recommence toujours. « Soudain, le chant d’un oiseau, le soleil sur le feuillage ou les bourgeons d’un taillis me rappellent que la vie, depuis qu’elle parût sur la terre, livre un combat qu’elle n’a jamais perdu. » écrira le général de Gaulle dans ses Mémoires. Il gardera sa foi en l’homme et en l’avenir de son pays, veillant constamment sur l’honneur et le respect de l’Etat, son sens de la rigueur est inscrit dans l’histoire. Le cheminement d’une pensée haute et d’une volonté hors du commun ont bouleversé le destin de la France pour longtemps après lui !

*Christine ALFARGE Secrétaire générale de l'Académie du Gaullisme.

© 01.03.2021

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