Par
Paul KLOBOUKOFF,
En résumé
Même avec l’aide des 40 milliards
d’euros (Mds €) de subventions attendus du plan de relance européen, 100 Mds € pour
le plan de relance de la France, c’est beaucoup,
compte tenu de la situation des finances
publiques nationales, profondément affectées par la pandémie du coronavirus, le
confinement et les restrictions aux activités, ainsi que par les coûts des
réponses déjà faites pour limiter les effets immédiats de la crise.
La cuvée économique 2019 n’a pas été
un grand cru. Le PIB n’a cru que de + 1,3% et il a même baissé de - 0,1% au 4ème
trimestre. Demande intérieure mollassonne et déclin des exportations en ont été
des marqueurs. La dette publique a frôlé les 100% du PIB. En 2020, un
affaissement du PIB de - 8% à - 10% est prévu maintenant, porteur de
conséquences catastrophiques pour les comptes publics, notamment, avec le recul
des recettes fiscales, le bond des dépenses publiques, un déficit public évalué
à - 10% du PIB et une dette publique dépassant 115% du PIB.
Après un reflux des activités au
2ème trimestre un peu inférieur aux prévisions, puis un fort rebond,
un redressement durable est espéré. Le gouvernement table sur une augmentation
du PIB de + 8% en 2021 et sur un retour au niveau de fin 2019 dans le courant
de 2022. Un des gros points noirs est l’emploi. 825 000 emplois nets
seraient perdus en 2020 et seulement 125 000 seraient créés en 2021. Le taux de
chômage monterait de 9,1% en 2020 à 11,1% en 2021, puis serait de 9,7% en 2022.
Un autre point noir,
l’endettement des entreprises. Celui des sociétés non financières
a atteint 1 885 Mds € en juillet, soit 160% de leur valeur ajoutée. Les
trésoreries sont exsangues, les échéances sont très difficiles à assurer. Un
« mur de la dette » commence à se dresser. Des faillites en série d’entreprises
sont redoutées, en particulier dans la restauration, l’hôtellerie, les
spectacles… très « encadrés ». Les dépenses des ménages ont aussi été
entravées. Leur épargne, en partie forcée, a gonflé. Vu les obstacles à
l’exportation, la relance sera tributaire de leur « appétence »
pour la consommation et l’investissement. En la matière, la confiance est primordiale.
Depuis des mois, elle est au plus bas. Pour ne pas empirer la situation, au
moins deux « maladresses » de taille sont à éviter par le pouvoir : -
augmenter les impôts, contrairement à la promesse faite ; - remettre sur
le tapis la réforme des retraites, épouvantail et chiffon rouge pour une grande
partie de la population.
Pour le plan d’urgence,
l’exécutif a annoncé « mettre sur la table » 460 Mds €. En réalité,
327 Mds € ont été réservés à la garantie par l’Etat de prêts des institutions
financières à des entreprises pour restaurer leur trésorerie. A la fin août,
ces prêts garantis par l’Etat (PGE) ont atteint 116,6 Mds €. Une autre enveloppe
de 76,5 Mds € a été prévue pour des avances et des prêts aux entreprises…
remboursables, « sans impact sur nos
finances publiques », sauf en cas de faillites. En fait, l’Etat a
dépensé 57 Mds € « à fonds perdus ».
31 Mds € financent le chômage partiel, 8 Mds € sont alloués aux commerçants et aux
professions libérales, 8 Mds €, à des dépenses de santé « exceptionnelles », 3 Mds €, à des
entreprises de tourisme. Ces 57 Mds € représentent 4,3% du total des dépenses
publiques de 2019. C’est beaucoup plus pour l’Etat qui en assume la majeure
partie… et dont les ressources ont été asséchées.
C’est sans
doute pourquoi le plan de relance s’est fait attendre et est arrivé à pas
comptés avec des engagements financiers assez limités à court terme. Le
ministre de l’Economie
a, en effet, indiqué le 17 septembre que sur les 100 Mds € du
plan de relance, « un tiers doit
être dépensé en 2021 ». Entre 1,2% et 1,5% du montant du PIB de 2019, c’est peu pour « relancer » vigoureusement
l’économie … qui s’affaisse de - 8% à - 10% en 2020.
Sur ce « tiers », 10 Mds €
doivent servir à diminuer les impôts de production pour améliorer la
compétitivité des entreprises. De 2017 à 2020, le Crédit d’impôt compétitivité
emploi (CICE) suivi de sa transformation en réduction pérenne de charges
sociales aura coûté pas loin de 100 Mds €. L’expérience a montré que ce type
d’allègement ne se traduit pas automatiquement en investissements et en
embauches supplémentaires par les entreprises. Aussi, les dépenses de l’Etat
qui vont effectivement servir à la relance en 2021 risquent d’être inférieures
à ce « tiers ».
D’autant plus
que « Ce plan de relance a pour
objectif de soutenir les entreprises, l’emploi et les services publics à court
terme et de préparer l’économie française de 2030 : une économie plus
verte, plus compétitive, plus souveraine et plus solidaire »… « Au-delà de son rôle conjoncturel pour le soutien de l’économie, le plan
de relance revêt un rôle structurel, par les moyens accordés à l’accélération
de la transition écologique et numérique, bla, bla… ». Les moyens du plan sont donc partagés entre
des objectifs à court et à long terme. Ainsi, une partie du quatrième programme
d’investissements d’avenir (PIA 4) a été intégrée au plan de relance, à hauteur
de 11 Mds € en 2021-2022. Ce PIA de cinq ans est destiné à « soutenir l’innovation et en particulier
l’investissement dans les technologies d’avenir ». « A la différence des trois premiers
programmes, le nouveau PIA4 a fait le choix de l’agilité et de la simplicité.
L’objectif : permettre à l’Etat de définir ses stratégies d’investissement
prioritaires tout au long de la durée du programme et de les adapter dans le
temps afin de faire face aux défis que nous ne connaissons pas encore
aujourd’hui ». Ce ne sont pas
les seules mesures du plan encore à définir. Il reste du pain sur la planche pour
un Haut commissariat au plan.
Les 100 Mds € du plan sont
répartis entre trois priorités, à raison de 30 Mds pour l’accélération de la
transition écologique, 35 Mds pour le renforcement de la compétitivité et de la
souveraineté économique et 35 Mds pour le soutien aux compétences et à la
cohésion sociale et territoriale. Le nombre total de mesures entre lesquelles sont distribués les fonds
dépasse la centaine et révèle un saupoudrage de sommes très inégales entre
« objectifs », cibles et bénéficiaires. Ainsi, par exemple, 50
millions (Mi) € sont inscrits pour les « internats d’excellence », 50
Mi le sont aussi pour le « renforcement de la résilience des réseaux
électriques », tandis que 20 Mds € le sont pour la réduction des impôts de
production payés par les entreprises aux collectivités territoriales. Avec ces
20 Mds €, les principales affectations de crédits vont : - à la rénovation
énergétique de bâtiments, pour 6,5 Mds € ; - à la modernisation du réseau
ferroviaire, pour 4,7 Mds € ; - au développement d’une filière d’hydrogène
vert, pour 2 Mds € ; - au soutien à l’achat de véhicules propres, pour 1,9
Mds € ; - au renforcement des fonds propres des TPE, PME et ETI, pour 3
Mds € ; - au soutien de l’APLD, pour 6,6 Mds €, et du FNE-Formation, pour
1 Md € ; - à différentes mesures d’aide à l’emploi des jeunes, pour 8,4
Mds € ; au plan santé, pour 6 Mds €. 3,1 Mds € sont également inscrits
pour le soutien aux collectivités territoriales avec un « filet de
sécurité » constitué par des avances remboursables. 37 Mds € vont à des mesures non définies
et/ou aux coûts plus modestes.
L’exécutif ne met pas le turbo
pour booster l’économie. Il lui faut compter sur son dynamisme spontané pour
remonter la pente. Il use et abuse de superlatifs pour « gonfler » le
plan de relance aux yeux du public. Il en est ainsi du « Ségur de la santé. « Plan massif
d’investissement en santé ». Une
partie en est à dépenser sur 3 ans et une autre sur 5 ans. Sur les deux premières années,
les crédits ouverts ne seront pas
de 6 Mds € mais de l’ordre de 2,8 Mds €, soit de 1,4 Md € par an en moyenne. Ces
montants sont presque marginaux au regard des 224 Mds € dépenses de l’Assurance
maladie en 2019, en hausse de + 5,6 Mds € par rapport à 2018.
En fait, le « plan
massif » avait déjà été quasiment arrêté, avec d’autres mesures nettement
plus coûteuses, lors des négociations du Ségur avec les professionnels de santé.
Le plus gros de l’effort financier de l’Etat va majorer les dépenses de
fonctionnement du système de santé de 9,1 Mds € annuels (essentiellement par des
hausses de rémunérations). Une reprise de 13 Mds € de dettes étouffantes des
établissements publics étalée sur 15 ans devrait
permettre, selon le gouvernement, d’alléger de 0,8 à 1 Md € par an des dettes
des hôpitaux. Avec ses 1,4 Mds € par an en 2021 et en 2022, le plan de relance
est bien le parent pauvre du Ségur de la santé. Nous verrons que des mesures
prises en exemple dans ce plan ne sont pas à la hauteur des besoins mis en
exergue par la crise.
Le président du syndicat
Samu-Urgences de France s’inquiète face à la menace de seconde vague. Les
soignants sont « épuisés »
et « désabusés ». « Partout prédomine, après le Ségur de la
santé, le sentiment de s’être fait rouler dans la farine, particulièrement dans
les services d’urgences. Je suis inquiet des réactions possibles à venir, car
en plus du Covid-19, nous nous attendons à voir défiler aux urgences tous ceux
que la crise sociale va broyer ». Il appelle le gouvernement à « prendre au sérieux cette nouvelle
vague » et à « s’assurer
que l’ensemble de l’hôpital est prêt ».
Effondrement
économique et financier, perspectives 2021-2022
Des impacts financiers immédiats de la crise du coronavirus
Durant les cinq mois de mars à
juillet 2020, la pandémie du coronavirus et les réponses qui lui ont été apportées
ont eu des effets contrastés sur les situations financières des agents
économiques. Un des plus remarqué (et parfois déploré) a été l’accroissement
de l’épargne des ménages, évalué en juin par la Banque de France (BDF) à
près de + 100 Mds €. Dans sa note du 4 septembre portant sur « L’impact de
la crise du Covid 19 sur la situation financière des
ménages et des entreprises » (1), la BDF a
revu à la baisse cette estimation, chiffrant à + 85,6 Mds € le flux net
d’épargne financière des ménages (y compris les entrepreneurs individuels) cumulé
de mars à juillet. Une épargne en partie « forcée » en raison des
mesures du confinement. Après s’être rétractés en mars et avril, les crédits
bancaires à la consommation et à l’habitat sont repartis nettement à la hausse
en mai, juin et juillet. A partir de mai, le flux mensuel d’épargne a diminué
de plus de moitié.
Du côté des entreprises,
la majoration des flux cumulés de crédits bancaires aux sociétés non
financières (SNF) de mars à juillet a été importante : près de + 120 Mds €, dont + 89,5 Mds de crédits
de trésorerie. Ces chiffres montrent la flambée des besoins de trésorerie des
entreprises, ainsi que des conditions jugées bonnes du financement par notre
système financier. Les SNF ont également eu recours à un surcroît de + 55,4 Mds € de titres de créances
(obligations…), majoritairement d’une durée de plus d’un an. Aussi, au cours de
ces 5 mois, leur dette brute cumulée a cru de + 175,3 Mds € et a atteint près de 1 885 Mds € en juillet 2020. Or, la Valeur ajoutée des
SNF a été de 1 268 Mds € en 2019. D’après les prévisions, elle ne devrait
pas dépasser 1 170 Mds € en 2020. Cela signifie que le taux
d’endettement des sociétés non financières est monté au dessus de 160%. Avec de grandes difficultés à rembourser leurs emprunts
aux échéances, elles s’inquiètent notamment d’un « mur de la dette ».
Leurs représentants demandent au gouvernement de pouvoir étaler leurs charges
et prêts sur 10 ans.
De bonnes nouvelles sur
la résistance des activités et de la consommation
Les premières estimations de la
chute de la croissance du PIB en 2020 situaient celle-ci autour de - 11%. Dans ses
« Projections macroéconomiques France » de septembre (2), les prévisions de la BDF sont de - 8,7% en 2020. En
fait, la chute du PIB au 2ème trimestre a été de - 13,8%, et non de
- 15%. Les activités marchandes et la demande intérieure ont mieux résisté que
prévu. Par contre, l’évolution du commerce extérieur a été très défavorable.
Dans sa note de conjoncture du 31
juillet (3), l’INSEE avait déjà évalué la baisse
du PIB à - 13,8% au 2ème trimestre et à - 12% celle de la demande
finale intérieure (consommation + investissements). Pendant ce temps, les
exportations ont chuté nettement plus que les importations, de - 28,5% contre -
17,3%.
Selon les
estimations de la BDF, le PIB reviendrait déjà au 4ème trimestre
2020 entre - 3,5% et
- 4% de son niveau à la fin 2019. Cette remontée plus rapide serait
« tirée » par la demande intérieure privée. La consommation privée retrouverait
au 4ème trimestre 2020 un niveau voisin de celui de la fin 2019…
pendant que le taux d’épargne des ménages diminuerait, avant de « se normaliser » courant 2021. Par
contre, les difficultés à l’exportation freineraient encore la croissance, particulièrement
dans les secteurs de l’aéronautique et du tourisme.
Sous des hypothèses de non aggravation de l’épidémie du
coronavirus et d’absence de perturbations liées au Brexit, notamment, « les années 2021 et 2022 seraient des
années de redressement net mais graduel » avec un retour au niveau
d’activité de fin 2019 au 1er trimestre 2022 (et non plus au 2ème).
Après un recul de - 8,7% en 2020, le PIB progresserait ainsi de + 7,4% en 2021
et de + 3,0% en 2022.
Pour la BDF, « le plan de relance annoncé le 3 septembre par le
gouvernement est de nature à soutenir l’activité mais avec une ampleur et
à un horizon qui restent à évaluer ». La projection n’a
intégré que certaines des mesures, qui ont un impact positif, « notamment la prolongation des dispositifs
d’activité partielle et une partie des mesures en faveur de l’emploi des jeunes
et du Ségur de la santé ». Logique !
Les nouvelles sont mauvaises du
côté de l’emploi et du chômage. 825 000 emplois nets
seraient perdus en 2020. Seulement 125 000
seraient créés en 2021… puis 600 000
en 2022. « L’emploi toucherait son
point le plus bas au 1er semestre 2021 ». En moyenne, le taux
de chômage serait de 9,1% en 2020, de 11,1% en 2021 et de 9,7% en 2022.
Prévisions : le
ministère des Finances a emboîté le pas à la BDF… avec prudence
Prenant acte de l’affaissement inférieur
aux prévisions de l’activité au 2ème trimestre ainsi que du rebond
de la consommation et de la production industrielle durant l’été, « Bercy
table sur une récession de moindre ampleur » selon un article de l’AFP du
17 septembre (4). Le gouvernement « table »
maintenant : - sur une chute du PIB de - 10% en 2020 ; - sur un
déficit public de - 10,2% du PIB en 2020 et de - 6,7% du PIB en 2021 ; -
sur une dette publique de 117,6% du PIB à la fin 2020 et de 116,2% du PIB à la
fin 2021.
Il table aussi
sur un rebond du PIB de + 8% en 2021, « tiré notamment par le plan de relance », selon le ministre de
l’Economie. « Fin 2021, l’économie
française ne sera plus qu’à 2,7 points du niveau de PIB de la fin 2019. Et
l’objectif est de retrouver d’ici à la fin de 2022 le niveau d’avant-crise. Ces prévisions macroéconomiques seront
transmises au Haut conseil des fiances publiques en
vue d’établir le projet de budget pour 2021 ».
On notera que
les projections du gouvernement sont plus « prudentes » que celles de
la BDF, peut-être en raison des « incertitudes » liées à l’évolution
de l’épidémie du coronavirus.
Du plan d’urgence
au plan de relance
Même s’ils sont
nettement inférieurs aux sommes affolantes affichées, les engagements de
dépenses budgétaires décidés dans l’urgence sont importants compte-tenu de la
situation et des perspectives que nous venons de voir. Visiblement, ils ont
poussé le gouvernement à restreindre les moyens financiers destinés au plan de
relance et, sans doute, à étaler les dépenses sur une plus longue durée.
Plan d’urgence face à
la crise : derrière les 460 milliards, une réalité plus mesurée
Avant d’examiner le Plan de
relance, un regard s’impose sur l’effort financier sans précédent fait par les
pouvoirs publics de mars au 10 juin 2020 (date de l’adoption par le Conseil des
ministres du 3ème projet de budget rectificatif pour l’année 2020)
pour soutenir l’économie française en difficulté. A grand renfort de
« communication », son montant colossal de 460 milliards d’euros (Mds
€) a été porté à la connaissance du public. Un article du 10 juin sur
bfmtv.com, « TOUT COMPRENDRE - L’Etat dépense-t-il vraiment 461 milliards
d’euros pour faire face à la crise ? » (5) explique
très bien la signification de cette somme.
La plus grande partie, 327 Mds €, soit 71%, est destinée à la garantie
par l’Etat de prêts (jusqu’à trois mois) des institutions financières à des
entreprises pour restaurer leur trésorerie. Au 10 juin, 500 000
entreprises en avaient bénéficié plus ou moins « largement » pour un
montant total de 95 Mds € (dont Air France pour 3 Mds €, Renault pour 5 Mds et
FNAC-Darty pour 0,5 Md). D’après une note de la Banque de France du 4 septembre
(1), le montant de ces Prêts garantis par l’Etat
(PGE) avait atteint 116,6 Mds € à fin août.
Une enveloppe de 76,5 Mds € d’avances et de prêts
a aussi été mobilisée en faveur des entreprises, comprenant : - 32,5 Mds € d’avances (remboursables
d’ici la fin de l’année) consenties entre mars et juin par l’Etat sous la forme
de reports des impôts et des cotisations ; - 23 Mds € de remboursements
anticipés de crédits d’impôts ; - 20 Mds € de prêts directs (dont 4 Mds à
Air France) et de recapitalisations. « Ce
sont des mesures à priori sans impact sur nos finances, sauf si les entreprises
font faillite et ne peuvent plus rembourser », a-t-on assuré à Bercy.
Finalement,
l’Etat a réellement dépensé 57 Mds €
« à fonds perdus » (pas pour tout le monde). Cette somme
recouvre essentiellement : - 31 Mds € consacrés au financement du chômage
partiel (jusqu’à 12 millions de bénéficiaires) ; - 8 Mds € pour le fonds
de solidarité en faveur des commerçants et professions libérales ; - 8 Mds
€ pour des dépenses de santé « exceptionnelles » (achats de masques,
d’équipements, de médicaments…) ; - 3 Mds € pour l’exonération totale des
entreprises de tourisme.
57 Mds €, c’est 2,4% du montant
du PIB de 2019 et probablement environ 2,6% du PIB attendu en 2020. Cette
dépense est évidemment loin d’expliquer à elle seule l’envolée du déficit
public à - 10% du PIB.
Pendant
que la France affichait un soutien à son économie de 460 Mds €, l’Allemagne
annonçait 1 170 Mds €, dont 820 Mds pour les prêts garantis et 350 pour
les mesures budgétaires, contre 133,5 en France (57 + 76,5).
Un plan de relance modeste
qui arrive à pas comptés
Ce plan arrive après une attente
de plusieurs mois. Certaines de ses mesures ne sont pas définies, d’autres
restent à préciser. Avant qu’elles soient mises en route, des projets devront
être sélectionnés (suivant des critères et des procédures qui ne sont pas
toujours arrêtés) et les crédits correspondants mis en place puis attribués. Une
partie de la manne annoncée ne sera pas mobilisée dans les premiers mois de
2021, voire au-delà. Il faudra d’ailleurs attendre fin septembre et sa
présentation avec la loi de finances 2021 pour avoir plus de précisions sur le
plan et son calendrier d’exécution. Cette apparente nonchalance permet de ne
pas accélérer l’ascension du déficit public et aussi d’étaler les dépenses sur
une un peu plus longue durée.
Le 17 septembre, le ministre de
l’Economie a, d’ailleurs, dévoilé à l’AFP (4) que
sur les 100 Mds € du plan de relance, « un tiers doit être dépensé en
2021 ». En 2021, entre 30 et 35 Mds € « soutiendraient » ainsi
l’économie. C’est peu : entre 1,2% et
1,5% du montant du PIB de 2019… qui va s’affaisser de - 8% à - 10% en 2020 d’après les
prévisions. Ce « tiers » comprend sans doute les 10 Mds de baisse des
impôts de production (en 2021) accordés aux entreprises. Un
somme qui ne sera pas dévotement consacrée à des embauches de personnels
et/ou à des investissements supplémentaires, si on se réfère aux retombées du
CICE et de sa transformation en réduction pérenne des charges des entreprises.
Avec les 20 Mds € par an de coût annuel de 2017 à 2020 et les 20 Mds € de coût de
la « bascule » en 2019, l’Etat aura dépensé pas loin de 100 Mds €. Pour
combien d’emplois créés ou « préservés ? Fermons la parenthèse et
retenons ici que le soutien du plan à
la relance en 2021 semble devoir être modeste et pas du tout à la
hauteur des annonces marchandes qui en sont faites.
Une usine à gaz, un
casse-tête budgétaire… et un droit d’amendement très réduit
Dans un article du 16 septembre (6), l’IFRAP explique que ce plan, incorporé dans la
loi de finances 2021, est une usine à gaz pour nos députés, un casse tête budgétaire. Car il sera composé de :
- dépenses budgétaires « classiques » ; - de mobilisations de
crédits des programmes d’investissement d’avenir (PIA) : des crédits
recyclés des PIA antérieurs inutilisés et d’une partie de ceux du nouveau PIA 4 ;
- de dépenses financées par des
subventions européennes, à hauteur de 40
Mds € : - de prêts ; - de garanties et de financements de fonds
propres ; - de 20 Mds de baisses fiscales locales, à compenser par
l’Etat ; - d’avances sur recettes fiscales aux collectivités
territoriales…
Pour amender le projet de budget
2021, particulièrement complexe, le gouvernement ne voulait donner que 2 jours
à la commission de l’Assemblée nationale. Après réclamation, il en a accordé 4.
Il y avait 6 jours en 2019 et 11 en 2018. « Cette année, le droit
d’amendement sera réduit à sa plus simple expression ». Sur un
projet de loi de finances, c’est une
atteinte grave à notre démocratie parlementaire… que fait observer avec
justesse et qu’exprime timidement le titre de l’article de l’IFRAP, « Plan
de relance : quand l’administration est seule à la barre… »
Des objectifs à court
terme et à 2030, des mesures qui serviront peu à la relance
Selon le Compte
rendu du Conseil des ministres du 3 septembre 2020 (7),
« Ce plan de relance a pour objectif
de soutenir les entreprises, l’emploi et les services publics à court terme et
de préparer l’économie française de 2030 : une économie plus verte, plus
compétitive, plus souveraine et plus solidaire »… « Au-delà de son rôle conjoncturel pour le soutien de l’économie, le plan
de relance revêt un rôle structurel, par les moyens accordés à l’accélération
de la transition écologique et numérique, bla, bla… ». Effectivement, bon nombre de mesures « structurelles »
ou non, serviront peu ou ne serviront pas à une relance keynésienne par la
demande à l’aide d’injections de dépenses publiques. C’est le cas, notamment :
- des 20 Mds € de réductions
d’impôts sur la production ; - du filet de
sécurité de 3,1 Mds € d’avances (de
trésorerie) aux départements sur les produits de leurs droits de mutation (13,3
Mds en 2019) ; - des 3 Mds € pour le
renforcement des fonds propres des entreprises ; - de la compensation du surcoût de
l’énergie dé carbonée par rapport aux énergies fossiles ; - de 3 Mds € du plan santé qui seront
dépensés après 2022..
Plus de cent mesures et de nombreux invités au partage du gâteau du plan
de relance
Le plan est
bâti autour de trois priorités,
entre lesquelles les 100 Mds € sont partagés, à raison de 30 Mds pour l’accélération de la transition écologique, 35 Mds pour le renforcement de la compétitivité
et de la souveraineté économique et 35
Mds pour le soutien aux compétences et à la cohésion sociale et
territoriale.
Sur les sites du gouvernement, deux
documents datés du 3 septembre informent sur le contenu du plan de relance. Un dossier de presse (DP) (8)
indique dans un tableau les 68
« mesures » du plan et leurs montants. Ces « mesures » sont
d’envergures et de montants très inégaux. Ainsi, en faveur des jeunes, 50 Mi €
sont inscrits pour les « internats d’excellence ». Une mesure prévoit
aussi 50 Mi € pour le « renforcement de la résilience des réseaux
électriques ». Une seule autre mesure, de 20 Mds €, résume la
« baisse des impôts de production » en faveur des entreprises. Le
Ségur de la santé est aussi présenté dans le tableau récapitulatif en une seule
mesure au coût de 6 Mds €. En réalité, une grande partie des dites « mesures »
comprennent plusieurs mesures… et le nombre total des mesures, relatives
à des sujets très variés, dépasse
largement les 100, ne cachant pas un saupoudrage
de la manne céleste du plan..
Le DP contient aussi un « FOCUS sur quelques mesures »
qui fournit des infos sommaires sur 18 « mesures », dont les
délimitations ne coïncident pas toutes avec celles du tableau récapitulatif.
Sur les 30 Mds € attribués à l’Ecologie,
le montant réservé aux 6 « mesures » décrites dans le focus se monte à 18,3
Mds €. Sur les 35 Mds €
dédiés à la Compétitivité, les 4 « mesures » du focus
mobilisent 25 Mds €. Sur les 35 Mds € dévolus à la Cohésion,
les 8 mesures du focus coûtent 26,2 Mds.
Au total, le focus « cible » ainsi des
mesures du plan à hauteur de 69,5 Mds €.
Ces mesures du focus dont le coût
total approche 70 Mds €, se retrouvent, à peu de choses près, dans le document « France
relance » présentant le plan (9). Elles
y sont plus détaillées et accompagnées d’explications sur leurs objectifs, leur
pertinence et/ou sur les bienfaits qui en sont attendus.
Contribution du 4ème
programme d’investissement d’avenir et adaptabilité des choix
Les deux documents laissent une
partie des mesures, dont le coût total avoisine 30 Mds €, sans autre information que leur intitulé. Une des
explications en est la participation du quatrième programme
d’investissements d’avenir (PIA 4) au plan de relance. Ce programme,
présenté sur gouvernement.fr le 11 septembre (10),
est destiné à « soutenir
l’innovation et en particulier l’investissement dans les technologies
d’avenir ». Il a une « taille
cible » de 20 Mds € sur 2021-25, et il mobilisera 11 Mds € pour le plan de relance en 2021-2022. « A la différence des trois premiers
programmes, le nouveau PIA4 a fait le choix de l’agilité et de la simplicité.
L’objectif : permettre à l’Etat de
définir ses stratégies d’investissement prioritaires tout au long de la durée
du programme et de les adapter dans le temps afin de faire face aux défis
que nous ne connaissons pas encore aujourd’hui ».
Les 11 Mds € sont répartis en 4
volets : - le développement des innovations et technologies vertes, 3,4 Mds
€ ; - la résilience et la souveraineté économique, 2,6 Mds € ; - le
soutien aux écosystèmes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation,
2,55 Mds € ; - l’accompagnement des entreprises innovantes à chaque étape
de leur développement, 1,95 Mds €. 8 des
68 « mesures » du plan font référence au PIA 4.
Les
« investissements » les plus substantiels du plan
Dans les 30 Mds € dédiés à
l’Ecologie, les postes de dépenses les plus importants sont : - 6,5 Mds pour la rénovation énergétique
de bâtiments privés, de bâtiments publics et de logements sociaux ; - 4,7 Mds pour
moderniser le réseau ferroviaire, dont « les projets sont nombreux et
répartis sur tout le territoire » ; - 2 Mds pour développer une filière d’hydrogène vert en France ;
- 1,9 Mds pour le soutien à l’achat
de véhicules propres. 5 Mds sont aussi partagés entre une douzaine d’autres
mesures concernant notamment la réhabilitation de friches industrielles, la
décarbonation de l’industrie, la réduction de l’usage, le recyclage et le réemploi
des plastiques, le développement des réseaux cyclables, le développement des
transports collectifs dans les zones urbaines denses.
Dans les 35 Mds € prévus pour
renforcer la compétitivité, le plat de résistance offert aux entreprises
est de 21 Mds € sur 2 ans, avec la
baisse pérenne de - 10,5 Mds € en 2021 des impôts de production. Ce cadeau sans
contrepartie (en termes d’emploi et/ou d’investissement) est une ponction sur
les ressources des collectivités territoriales, très mal vécue par les victimes
qui voient ce qui reste de leur autonomie financière laminé. Le gouvernement
s’est engagé à compenser cette baisse. Autre financement notable, les 3 Mds € destinés à renforcer les fonds propres des TPE, PME
et ETI, à l’aide de garanties publiques pour des placements financiers
labellisés « France Relance »
et d’un dispositif d’octroi de prêts participatifs par les réseaux
bancaires.
Dans les 35 Mds € de la
Cohésion : - 16 Mds €
doivent soutenir l’emploi et la formation, dont 7,6 Mds € pour financer le chômage
partiel et abonder le FNE - Formation + 8,4 Mds € pour aider à l’emploi des
jeunes (apprentissage, contrats de professionnalisation, primes à l’embauche,
accompagnement) et à la formation (internats d’excellence, métiers d’avenir,
formation professionnelle) ; - 9,5 Mds €
sont inscrits pour la cohésion territoriale. Mais deux réserves doivent être
faites. Cette somme comprend les 3,1 Mds € d’avances
(de trésorerie) aux départements sur les produits de leurs droits de mutation. Elle
inclut aussi 3 Mds € pour le « Plan de relance de la Banque des
territoires (contribution de logement social, foncières pour les petits
commerces ». Cette banque est une direction de la Caisse des Dépôts,
et le DG de cette institution a l’intention d’injecter plus de 26 Mds dans
l’économie dans les deux ans qui viennent à l’aide d’un plan de relance « vert, solidaire et territorial ».
Mais aucune information n’est donnée sur les 3 Mds € dans les documents du plan
de relance précités. Aussi l’apport financier non remboursable à la cohésion
territoriale du plan apparait nettement plus modeste. Vu la situation
sanitaire, le Ségur de la santé, « plan massif d’investissement en santé » de 6 Mds € mérite une mention spéciale.
« Plan massif d’investissement
en santé » : une goutte d’eau, en réalité
Dans sa
présentation du plan de relance (11), le
gouvernement brandit triomphalement les 6
milliards d’euros réservés à l’investissement dans le secteur sanitaire, le secteur médico-social et le numérique en santé.
Déjà arrêtée le
13 juillet à l’issue des négociations avec les professionnels de santé, cette « mesure »
prévoit :
. 2,1 Mds € sur
5 ans pour la transformation, la rénovation, l’équipement et le rattrapage
numérique dans les établissements médicaux sociaux
. 2,5 Mds € sur
5 ans pour l’investissement en santé dans les territoires à travers des projets
hospitaliers prioritaires et des projets ville-hôpital
. 1,4 Md € sur 3 ans pour la
modernisation des outils numériques en santé et le rattrapage du retard, dans
l’interopérabilité d’un système informatique à un autre, des acteurs de la
santé (transfert du dossier de santé d’un patient d’un centre de soin à un
autre).
En moyenne, les
dépenses du plan santé se monteraient ainsi à 1,39
Md € par an en 2021, 2022 et 2023, puis à 0,92 Md € par an en 2024 et en 2025.
Ces montants sont faibles, pour ne
pas dire « marginaux », au regard des dimensions du système de santé
et de l’acuité de ses problèmes, mise en relief avec la crise du coronavirus.
En 2019, le montant total des
recettes des régimes obligatoires de la Sécurité sociale pour la Maladie a été
de 215,7 Mds €, et celui des dépenses, de 218,7 Mds €, en hausse de + 5,6 Mds par rapport à 2018. Il était prévu que ces dépenses croissent
encore de + 5,4 Mds € en 2020 pour
atteindre les 224,1 Mds €, le fameux
ONDAM (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) ayant été fixé à
205,6 Mds €.
Ces maigres investissements s’ajoutent
à des concessions plus lourdes de l’exécutif lors des négociations du Ségur. Les
dépenses de fonctionnement du système de santé seront majorées de + 9,1 Mds € par
an à partir de 2021 : - 8,25
Mds € doivent servir à « transformer
les métiers et revaloriser ceux qui
soignent » , dont 7,6 Mds € principalement en faveur des métiers
non médicaux, mais aussi des aides-soignants, des infirmières… des
établissements de santé et médico-sociaux des secteurs public et privé ; -
884 Mds € sont alloués à des mesures
supplémentaires sur les métiers (51 Mi €), de financement des soins (260 Mi €),
sur les territoires (573 Mi €) (12) .
Une reprise de
dettes des établissements publics de 13
Mds € « pour leur redonner des
marges financières nécessaires à l’investissement du quotidien, et à
l’amélioration des conditions de travail (petit matériel… » a aussi été
inscrite dans les investissements du Ségur, mais ne figure pas dans le plan de
relance.
Cette reprise de dettes par la
Sécurité sociale avait été promise en novembre 2019 par l’ex Premier ministre
Gérard Philippe dans le cadre de son plan d’urgence pour l’hôpital. Elle
a été revue et amplifiée dans le Ségur de la santé en juillet. Les reprises
seraient conditionnées à la signature de contrats avec les Agences régionales
de santé (ARS) engageant les établissements bénéficiaires dans la mise en œuvre
des projets régionaux de santé destinés à accélérer la transformation
hospitalière. Un montant socle serait établi sous forme d’acompte à la
signature. Le solde serait étalé sur
15 ans, suivant une modulation au cas par cas. Selon l’exécutif, l’allègement du fardeau de
leur dette devrait permettre aux hôpitaux d’économiser 800 millions à 1 Md € par an (13).
Si on résume, l’effort financier annuel de l’Etat sera
consacré : - à la majoration des dépenses de fonctionnement
(essentiellement en rémunérations) pour 9,1 Mds € ; - à l’allègement des
dettes des hôpitaux, pour 0,8 à 1 Md € ; - au financement de 1,4 Md €
d’investissements dans le cadre du plan de relance.
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Dans un entretien au Parisien le
20 septembre (14), le président du
syndicat Samu-Urgences de France a fait part de ses inquiétudes face à une
menace pressante de deuxième vague. Il a précisé que les soignants sont « épuisés » et « désabusés »…
et que « Partout prédomine, après le
Ségur de la santé, le sentiment de s’être fait rouler dans la farine,
particulièrement dans les services d’urgences... ».
Nous pouvons aussi nous interroger
sur l’adéquation aux besoins des objectifs du plan de relance santé dans les
établissements médico-sociaux au vu des exemples de projets qui sont donnés :
rénovation de 65 000 places
d’EHPAD particulièrement vétustes à l’horizon 2025… + construction progressive
de nouvelles places pour atteindre l’objectif de + 30 000 à horizon
2030, avec de premières programmations en 2021 - 2025.
. Concernant
les rénovations : selon les témoignages qui ont été recueillis pendant
le confinement, les drames qui ont été vécus, les nombreux cas de
contaminations et de décès dans les EHPAD ont été
souvent liés à la vétusté, à l’inadaptation des aménagements et des
équipements, ainsi qu’au manque de moyens.
D’après les
chiffres clés 2019 de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA),
le nombre total de places pour personnes âgées dépendantes, y compris en
accueil temporaire, était de 609 319
en 2018 dans 7 532 EHPAD (15). En 10 ans, depuis 2008, ce nombre avait augmenté
de plus de 130 000, soit de l’ordre de 30%. Il est donc vraisemblable que le
nombre de places en EHPAD est de l’ordre de 630 000 à 640 000 en 2020.
En 2017, 51%
des places étaient dans des EHPAD publics, 26% dans des EHPAD privés à but non
lucratif et 23% dans des établissements privés commerciaux.
Les infos du plan santé ne disent
pas si les rénovations doivent porter sur les seuls EHPAD publics. Si c’est le
cas, l’objectif serait de rénover environ 20% des places du parc public actuel
en 5 ans. Si le champ des rénovations couvre également les établissements
privés à but non lucratif, qui remplissent aussi des missions de service
public, l’objectif serait de rénover environ 13% des places des EHPAD
concernés. Est-ce vraiment suffisant ? En tout état de cause, rénover
65 000 places en 5 ans, c’est rénover de l’ordre de 10% du nombre total de
places.
. L’objectif de construction
de 30 000 places dans les EHPAD à l’horizon de 2030 est très éloigné des 130 000 places
construites au cours des 10 dernières années… ainsi que des besoins associés au vieillissement de la population. D’après les projections à l’horizon 2070
réalisées par l’INSEE en 2016, d’ici 2030, la population des plus de 65 ans
devrait s’accroitre d’environ + 2 millions de personnes, et celle des plus
de 75 ans, de + 1,5 million de
« seniors ».
En conclusion, des
explications manquent cruellement sur les objectifs et la stratégie de l’exécutif
dans le domaine de la santé, en situation d’urgence, qui semble dominée par le
souci « maîtriser les coûts ». Les superlatifs utilisés pour
qualifier le Ségur de la santé, comme le plan de relance lui-même, paraissent
très superflus.
Paul KLOBOUKOFF Académie du Gaullisme Le 01 octobre 2020
Sources et références
(1) L’impact de la crise du Covid-19 sur la situation
financière des ménages et des entreprises banque-france.fr/sites/médias/documents/impact_crise_covid_aout.pdf le 04/09/2020
(2) Projections macroéconomiques France banque-france.fr/site/default/files/medias/documents/projections-macroéconomiques_2020-09.pdf
(3) Insee
Informations rapides
insee.fr/fr/statistiques/4638729 le 31/07/2020
(4) Bercy table sur une récession de moindre ampleur en
2020 finance.orange.fr/actualite-eco/article/bercy… le 17/09/2020
(5) TOUT COMPRENDRE - L’Etat dépense-t-il vraiment 461 Mds
d’euros pour faire face à la crise
bfmtv.com/economie/tout-comprendre… le 10/06/2020
(6) Plan de
relance : quand l’administration est seule à la barre… ifrap.org/budget-et-fiscalité/plan… le 16/09/2020
(7) Compte rendu du Conseil des ministres du 3 septembre
2020 Le plan de relance gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2020-09-03…
(8) Dossier de presse FRANCE RELANCE
gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2020/09/dp_france_relance_vf.pdf le 03/09/2020
(9) France RELANCE I Gouvernement.fr Présentation du plan de
relance
gouvernement.fr/France-relance
le 03/09/2020
(10) 4ème Programme d’investissements
d’avenir
gouvernement.fr/4eme-programme…
le 11/09/2020
(11) Ségur de la santé
Plan massif d’investissement en santé
economie.gouv.fr/plan-de-relance/segur-sante le 03/09 2020
(12) Ségur de la santé
dossier de presse juillet 2020
+ Ségur de la santé : l’annonce des mesures
non salariales -AG2R La Mondiale le
27/07/2020
(13) Hôpitaux : 13 milliards de reprise de dette… mais
des contreparties exigées…
lequotidiendumedecin.fr/hopital/politique-hospitali… le 17/09/2020
(14) Coronavirus :
« la seconde vague est là », prévient le président du syndicat Samu…
actu.orange.fr/France/coronavirus-la-seconde … le 20/09/2020
(15) Les
établissements et services médico-sociaux (ESMS) Les chiffres clés 2019
cnsa.fr/documentation/chiffres_cles_2019_cnsa.pdf
© 01.10.2020