A peine le temps d'une
génération est-il écoulé depuis la guerre de 14-18 que le monde s'embrase à
nouveau dans un commun désastre.
Adolf Hitler, chancelier
d'Allemagne, a voulu et préparé la guerre, une guerre de revanche, car pour
lui, le Reich de Guillaume II n' a perdu 14-18 qu'en
ayant reçu un coup de poignard dans le dos, le fameux Dolchstoss
et en désignant les juifs comme boucs émissaires.
Hitler s'adresse en ces termes
à ses généraux :
« Je ne vous demande
pas d'avoir raison, je vous demande d'être les plus forts ».
Le 1er décembre 1939 les
troupes allemandes envahissent la Pologne, les Soviétiques font de même, le
martyr des Polonais commence.
A l'Ouest, après une drôle de
guerre incompréhensible, la France est défaite, à terre.
Seule l'Angleterre tient et
résiste, après une formidable bataille aérienne où une poignée d'aviateurs de
la Royale Air Force met en échec la Luftwaffe de Goering.
« Jamais tant de gens
m'ont dû autant à si peu ».
«
Never was so much owed by so
many to so few » W.
Churchill.
Toute l'Europe continentale
plonge dans les ténèbres, c'est le temps où la nuit, chaque bruit est suspect,
les chiens hurlent à la mort et pressentent l'arrivée de la Gestapo.
Comme toujours lorsque la
Patrie est en danger, de Jeanne la Pucelle aux Sans-culottes de Valmy, des
hommes et des femmes de lèvent pour dire non !
« A chaque menace
d'asservissement, on verra toujours se lever le petit groupe de ceux pour qui
la Paix ne s'achète pas à n'importe quel prix ; l'éternelle poignée de
ceux qui, pour témoigner, sont prêts à se faire égorger. »
François Jacob, Prix Nobel , Chancelier de l'Ordre de la Libération, Discours à
l'Académie française.
Ils seront 1032 choisis par le
Général de Gaulle comme ses compagnons dans la cohorte de la France libre, la
France ETERNELLE.
Mais c'est aussi le temps où , comble d'ironie, retentissent les 4 notes de la
cinquième Symphonie de Beethoven qui annoncent les messages de la B.B.C.
Sa mère n'a pas entendu
l'appel de son fils Charles, mais tous très vite écoutent Franck Bauer.
« Ici Londres, les
Français parlent aux Français».
Ils entendent et notent les
messages :
« Il ne faut pas
désespérer, on les aura.
Il ne faut pas vous arrêter
de résister,
N'oubliez pas la lettre V,
Ecrivez-la,
Sur les murs et sur les
pavés,
Faites des V. »
Des noms jadis inconnus, des
clichés cinématographiques surgissent et frappent à notre mémoire.
- Dunkerque, l'épreuve de
la retraite
- Coventry, la martyre
- Londres et Saint-Paul
dans le blitz
- Dieppe, l'échec cuisant
- Stalingrad détruite,
mais premier recul de l'armée allemande défaite, Von Paulus prisonnier.
- Bir
Hakeim, le Valmy de la France libre qui sidère Hitler
lui-même
- El Alamein, victoire de
Montgomery dit Monty
- Monte Cassino,
l’héroïsme des Polonais du Général Anders.
« Passant, va dire à
la Pologne que nous avons péri obéissants à son service et au nom de notre
liberté et de la vôtre, nous, soldats polonais, avons remis nos âmes à Dieu,
nos vies à la terre d'Italie et nos cœurs à la Pologne. »
Inscription sur les colonnes
d'entrée du cimetière polonais au Mont Cassin.
Le 5 juin 1944, la B.B.C
diffuse :
« Les sanglots longs des
violons de l'automne
Blessent mon cœur d'une
langueur monotone ».
Il fallait un poète, Verlaine,
pour annoncer à la résistance française la bataille suprême.
"Paris outragé" est
libéré, mais les combats acharnés se poursuivent, c'est la poche de Colmar,
c'est le terrible hiver 44 des Ardennes.
Berlin tombe en avril 1945,
les soldats de la 2ème D.B. prennent le Berghof de
Hitler à Berchtesgaden.
Leclerc a tenu son serment de
Koufra du 2 mars 1941 de faire flotter nos belles couleurs sur Strasbourg.
Plus de 10 millions de soldats
alliés sont tombés au champ d'honneur pour notre liberté et plus encore pour la
dignité de l'Homme face à la barbarie.
Leur sacrifice suprême nous
oblige pour toujours.
En ce moment de recueillement,
unissons nos pensées en hommage à nos soldats qui se sacrifient au Sahel et
ailleurs pour combattre les terroristes fanatiques islamistes.
L'Histoire est-elle toujours
tragique ?
L'Histoire peut-elle se
répéter ?
Nous savons d'expérience de
notre histoire nationale que l'Histoire est toujours tragique et répétitive si
nous ignorons nos responsabilités collectives en nous enfermant dans un
individualisme forcené.
La guerre a un pouvoir
singulier mais indubitable.
Elle impose son pouvoir
égalisateur à tous, chacun est face à son propre destin dans le même enjeu, à
la vie, à la mort.
Il ne peut y avoir de salut
hors le sens collectif de l'action et de son exercice en toute responsabilité
de chacun pour tous.
Il en va de même aujourd’hui.
Puisse la situation de cette
pandémie nous faire prendre conscience que notre liberté individuelle n'est
assurée et n'est pérenne qu'en osmose avec notre liberté collective.
En matière de défense
nationale comme pour faire face à la pandémie, nous devons retrouver le sens de
l'action collective pour ne pas subir.
Vive nos Alliés,
Vive la République,
Vive la France !