Par Marc DUGOIS,
Il y a une quasi-unanimité à savoir que la corne d’abondance
n’existe pas et il n’y a pas vraiment de discussion à ce sujet. Mais il n’y a
pas non plus de vraie discussion sur la quasi-évidence que nous créons des
richesses. Dire ou écrire que nous n’en créons pas relève bien souvent du
blasphème tellement la création de richesse est devenue un dogme qu’il n’est
pas bon de remettre en cause. La nouvelle religion des fausses espérances a
créé son inquisition pour dissimuler sa fragilité. Les vaches produisent des
bouses, des veaux, du lait, de l’urine et du méthane. Les bœufs produisent de
la viande, de la traction et même à en croire la tradition populaire, de la
chaleur dans les crèches de Noël. Les taureaux, quand ils n’ensemencent pas,
sont surveillés pour ne pas produire de dommages. Les bovidés produisent donc
des biens et des déchets, des services et des dommages. Qu’est-ce qui
différencie toutes ces productions ? N’est-ce pas uniquement l’intérêt que
l’homme y trouve, le regard porté sur chacune de ces productions ?
Et comment s’exprime l’intérêt ou le désintérêt pour quelque
chose si ce n’est par l’énergie que nous sommes capables de déployer pour
acquérir ce à quoi notre regard a donné à tort ou à raison un prix, une valeur
?
La monnaie a rendu simultanés le donner, le recevoir, le
prendre et le rendre, l’énergie musculaire qui, dans une famille ou une tribu,
s’harmonisent sans aucune simultanéité par l’énergie cérébrale. Cette
simultanéité fait que c’est l’abandon d’argent qui distingue une richesse d’un
déchet et un service d’un dommage. Personne n’achète un déchet sauf s’il y voit
une richesse, personne n’achète un dommage sauf s’il y voit un service. Il n’y
a donc pas de création directe par l’homme de richesse mais une création de
production qui sera éventuellement reconnue comme richesse par son échange avec
une richesse préalablement reconnue comme l’or ou l’argent. C’est l’échange qui
constate une richesse, la création se limite à une production qui peut être un
déchet. Même l’enfant que l’homme crée quand il s’accouple normalement, n’est
richesse que s’il est échangé avec une énergie accueillante d’amour. Sans cet
échange, il n’est que déchet qu’officialise l’avortement et que nous tentons
d’équilibrer par la survalorisation un peu grotesque de celui qui est passé au
travers des mailles du filet.
Nous avons glissé de la réalité d’une richesse constatée par
son échange avec une autre richesse préexistante comme l’or, l’argent, la
monnaie ou l’amour, vers le rêve dogmatique, impératif et bien sûr totalement
irréaliste, d’une richesse directement créée par l’homme comme s’il était un
dieu (voir si souhaité le développement sur ce sujet ici).
Pour réussir ce tour d’illusionniste, nous avons fabriqué un
rêve totalement utopique et avons construit en même temps un verbiage assez
sophistiqué et abscons pour faire croire que ce rêve était réalité. Le verbiage
consiste en un chiffrage qui rend tout crédible (cela existe puisque c’est
chiffrable !) et en un nom, le PIB, qui additionne les échanges passés en les
présentant astucieusement et mensongèrement comme une nouvelle création de
richesse évidemment mal répartie puisqu’elle n’existe pas. Comme très peu de
gens prennent la peine de s’en rendre compte et que l’immense majorité se
contente de dire qu’elle ne comprend rien à l’économie ou pire, qu’elle croit
comprendre, on peut mettre en place le rêve d’un renversement du temps.
Jouissons aujourd’hui de richesses que nous créerons demain puisqu’on nous dit
à la fois que nous les avons créées hier par le PIB et que nous les créerons
demain par un nouveau PIB qui remboursera nos emprunts.
La réalité est bien sûr que toute cette montée de jouissance
sans travail, sans dépense volontaire d’énergie humaine, est alimentée par la
dépense forcée d’énergie humaine que sont tous les esclavages qui augmentent de
partout, esclavage dans le temps qu’est la dette, esclavage dans l’espace
qu’est le mondialisme, esclavages ici et maintenant que sont la paupérisation
des classes moyennes, le chômage et l’immigration. Bien sûr l’intelligence,
caricaturée par le couple Taubira Chirac que tout semble opposer mais que tout
rassemble, va stigmatiser officiellement l’esclavage tout en le laissant
ressusciter pour complaire à l’idéologie.
Partout sur la Terre, les dirigeants le savent, savent que ce
n’est pas durable et croient constater que les peuples ne sont pas conscients
de l’inéluctabilité d’une révolution profonde. Ils préparent cette révolution
profonde qu’ils appellent « great reset », programme
du Davos de janvier 2021 préparé par le FMI, l’ONU, l’UE, la banque mondiale,
l’OMS et par tout ce qui se croit supérieur aux nations et qui regroupe un
nombre incroyable de personnages auto-satisfaits. On ne peut comprendre
l’hystérie actuelle autour de la Covid 19 sans
prendre conscience des préparatifs du « great reset ».
Il faut prendre le pouls de la capacité des peuples à baisser la tête. Ce
prétendu grand renouveau est unique puisque ses auteurs sont tous mondialistes,
il est fondé sur l’intelligence et va s’opposer frontalement et violemment aux
révolutions profondes, en effet totalement nécessaires mais multiples, fondées
individuellement et parallèlement sur le bon sens de chaque peuple.
La difficulté vient du retard que prennent les peuples,
retard qui ne sera rattrapé que lors des effets insupportables de ce que l’intelligence
du « great reset » nous prépare. C’est dès maintenant
que les esprits libres doivent préparer, pour chez eux, fondée sur le bon sens,
l’inéluctable révolution dont leur peuple sera demandeur quand il aura commencé
à endurer les conséquences du « great reset ».
La difficulté dans la difficulté est que, dans ce monde
totalement perdu, les esprits libres sont rares, perdent facilement leur
humilité, laissent se développer leur ego et s’affrontent entre eux en pensant
tous avoir tout compris tous seuls, au lieu de se compléter et d’additionner
leurs talents. Chacun développe sa propre petite idéologie dans le désert
idéologique contemporain puisque la seule idéologie restante, le capitalisme,
reconnait en privé qu’il est dans un cul-de-sac que seul un esclavage croissant
fait survivre provisoirement et péniblement.
Ces nouvelles idéologies à la petite semaine font comme les
médias, elles braquent leurs projecteurs sur le point qui leur parait clé, ce
qui le survalorise et néglige d’autres points qui peuvent en être la cause. On
survalorise le réchauffement climatique, la crise sanitaire, l’insécurité, la
multiplicité des obligations et des interdictions et même la City de Londres.
Mais on néglige le problème de l’argent, énergie actuellement sans source, on
néglige la source elle-même de l’énergie que les peuples ont toujours appelée
Dieu, on néglige la recherche de la taille du groupe la plus adaptée à
l’harmonisation de l’individuel et du collectif, problème essentiel que chaque
civilisation doit résoudre chez elle à sa manière. Nous devons réapprendre à
affronter la cause des problèmes en ne nous contentant plus d’en fustiger les
conséquences ou de vouloir tout régler partout à notre manière au mépris
condescendant des autres civilisations.
L’intelligence a le pouvoir et la violence légale. Elle va
continuer à faire des ravages par déconnection des réalités. Véran n’en est
qu’un exemple caricatural. Le bon sens doit limiter son terrain, toujours
chercher chez l’autre ce qui lui manque et s’enrichir du bon sens de son propre
peuple tellement méprisé par l’intelligence au pouvoir. Le combat sera à
outrance et la fin du capitalisme fera malheureusement beaucoup plus de
victimes que les idéologies précédentes n’en ont faites avant de mourir car
rien n’est prêt pour le remplacer.