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8 octobre 2019
L'entreprise et l'argent dans un monde nouveau
Par Henri Fouquereau,
L'entreprise, dans le monde, vivait
depuis une cinquantaine d'années, sous le régime de l'école de Chicago qui était
celui de la maximisation de la valeur, à destination des seuls actionnaires.
Chantre de cette idéologie : Milton Friedman convaincu que la responsabilité
sociale de l'entreprise était de maximiser ses profits. Nombre d'économistes se
sont engouffrés dans ce passage dessiné par Milton Friedman sans se préoccuper,
non seulement du coté humain mais aussi du fait qu'un
actionnaire ne peut consommer autant que le nombre d'employés oeuvrant dans l'entreprise – A vouloir se gaver,
l'actionnaire prend un risque ; rappelons Jean de la Fontaine : « la chétive
pécore s'enfla si bien qu'elle creva « le problème, c'est que la pécore ne
meurt pas seule, elle entraîne avec elle nombre de personnes ; avec les
destructions d'emplois dont elle est responsable, avec les disparitions
d'entreprises suite aux créances impayées où dont l'échéance est repoussée.
Elle tue ses sous traitants
à force de les presser comme des citrons, fait monter la méfiance des
consommateurs qui cherchent désormais ailleurs ce dont ils ont besoin, dans le
E-Commerce par ex. Cette idéologie est responsable des baisses de recettes de
l'Etat en permettant aux grosses stés d’installer leurs sièges sociaux dans des
presque Paradis fiscaux. Même chose pour les caisses des protections sociales,
la seule hausse à son actif : celle des inégalités ce qui déclenche la fureur
des populations avec l'énorme risque d'un dérapage incontrôlé ; Rappelons la
phrase d'un noble à Louis XVI « Sire méfiez vous
ce peuple est terrible » En plus des hommes, ce sont aussiles
territoires qui ont été délaissés, abandonnés, ruinés. Est-il normal que l'entreneur ait entrepris la destruction de sa propre
entreprise, condamnant ainsi l'Etat nation : FRANCE Le monde bouge,
l’entreprise doit s'adapter où disparaître.
La quête du profit maximaliste
est terminée sauf à recevoir des coups de la part d'une horde de gens rendus
furieux par les inégalités créatrices de misère et destructrices des nations
qui s'étaient créées sur la solidarité qui liait les hommes entre eux et les
générations entre elles. C'est tout le système capitaliste qui est remis en
cause, suite aux inégalités croissantes qui désormais, sont connues, suivies
désignées – Chacun sait que les 62 personnes les plus riches possèdent autant
que la moitié de la population mondiale pendant que nous déplorons 25 000 décès
par jour et plus de 3 millions d’enfants qui meurent de faim, chaque année,
dans le monde. Le vieillissement des population et l'incertitude du lendemain
s’ajoutent aux peurs et malgré les progrès et l'évolution des sociétés, les
angoisses ancestrales qui étreignaient nos ancêtres reviennent. Peur de la
faim, de la soif, de la maladie non soignée et de la vieillesse non assurée.
L'actionnaire, devenu spéculateur, a détruit notre capital environnemental
ainsi que le capital social pour maximiser ses profits. Par égoïsme, il a
dirigé des millions d'Etres humains sur la route de l'immigration, générant un
déséquilibre.
insurmontable
dans toutes les parties du monde. Il est urgent d'en finir avec cette
maximisation des profits et de les enterrer avec les idéologies destructrices . Il est urgent de retrouver la création de
valeur à long terme . Il est urgent de tuer les
montages Ponzi, basés sur la seule spéculation, D'en terminer avec l'économie
Casino, de retrouver du capital social, environnemental et retourner vers
l'intérêt général. Il est urgent de replacer l'entreprise dans ce monde nouveau
non destructeur des Etats nation au service desquels l'entreprise doit se
diriger désormais. Ce qui ne doit surtout pas l'empêcher de faire des profits,
mais sans en faire supporter les risques aux autres. Un monde nouveau s'est
installé, alors que le système monétaire récompensait celui qui déposait
l'argent, fruit de son travail où de ses œuvres, dans
une banque, voilà qu'il le pénalise en lui extorquant des intérêts dits de
dépôts. Ce non système a créé l'intérêt négatif qui tue les banques et les
institutions financières, sauf peut-être les marchés.
Il a amplifié la création
monétaire de façon démentielle ; des milliers de milliards ont été créés par
les banques centrales pour être injectés dans l’économie. Injections qui n'ont
servi qu'à créer de gigantesques bulles dont la destinée est d'éclater. Autres
conséquences : l'augmentation des inégalités et permettre aux banques de
combler la défaillance de leurs actifs pourris, donc non remboursables – MAIS
C'EST TOUT D'un coté une masse monétaire
incalculable, plus d'un million de fois l'économie réelle, de l'autre par
exemple la semaine dernière, on a manqué de liquidités sur le marché REPO, aux
Etats-Unis, faisant que, pour obtenir un prêt relais de quelques heures,
l'intérêt est passé de 2 à plus de 10% affolant emprunteurs et commentateurs et
obligeant la FED a injecté dans l'urgence 270 milliards de dollars dans on ne
sait trop quoi. La finance mondiale est tombée dans le piège de la « trappe à
liquidité », la planche à billets. Période pendant laquelle la masse monétaire
augmente et le taux d'intérêt diminue. Alors que ces opérations relancent
l'économie, cette fois, rien de tel. L’énorme masse monétaire est devenue
incontrôlable, les intérêts sont souvent négatifs. Or malgré tous ces efforts
pour relancer L’économie, l’investissement n'est pas reparti, pas plus que la
consommation. Cerise sur le gâteau amer, alors que la croissance est en berne
le cours des bourses continue à monter. Phase anormale, qui devrait se terminer
par un clash.
Plus bizarre encore : malgré la
création monétaire et l'injection de liquidités, l’argent n'a pas été «
consommé » : ON NE STIMULE DONC PLUS L'ECONOMIE PAR LA VOIE MONETAIRE : Voilà
la trappe à liquidités. Le pouvoir politique ne trouve plus de solution avec
les relances classiques. Il va immanquablement se diriger vers un New-Deal –
méthode Roosevelt, relance par les dépenses de l’Etat Là aussi attention : le
New Deal n'a jamais rien résolu, c'est l'entrée des Etats-Unis dans la seconde
guerre mondiale qui a stoppé nette la crise et permis aux Etats-Unis de
s'installer durablement à la tête des nations, sur la plan économique et
financier en fabriquant de l'armement et en le vendant à ses alliés. L'argent
est désormais kidnappé par des entreprises qui n'investissent plus et des
consommateurs qui ne consomment plus. 500 milliards dorment sur des comptes
courants des milliers de milliards sur des livrets et autres assurances vie.
Argent qui possède une seule
destination ou presque : le financement des déficits des Etats Nous sommes en
période de déflation. Tout le monde attend sans savoir trop quoi et si nous
regardons qui empruntent ; des entreprises déjà très endettées qui profitent de
ce qu'on appelle l'emprunt à effet levier, qui empilent les dettes se rendant
ainsi vers la destination « défaut ». Ajoutons à cela la formation des bulles :
le marché de l'immobilier par ex, il suffirait que les prix s'effondrent pour
qu'une majorité d'emprunteurs ne puissent plus rembourser leurs échéances.
Chacun évoque souvent la bulle immobilière, mais ce risque existe aussi et
surtout, sur le marché obligataire ou l'on ne sait plus quoi faire des
liquidités que l'on place pour le laisser dormir.
Oui mais, il faut bien gagner sa
vie dit le banquier, alors on a multiplié les produits dérivés et les effets de
levier auxquels nous devons ajouter le trading à haute fréquence, ce qui
représente des sommes colossales souvent enfouies dans des Paradis fiscaux. Le
Professeur de sciences économiques Gérard Laffay, a
écrit : « ces sommes abritées dans ces paradis fiscaux le sont pour échapper
à toute solidarité nationale ». Et oui voilà le problème, on spécule pour
amasser des Page 16 sommes folles et on les cache dans des coffres. Une
économie fonctionne par la vitesse à laquelle circule sa monnaie. Nous sommes
loin du compte. Cet argent est créé en partant d'une frappe sur un clavier,
dans ma jeunesse nous aurions dit d’un trait de plume, le monde change. Le FED,
pour ce qui est de frapper sur un clavier, elle frappe. Mais la BCE ? Où en
sommes-nous avec cette banque centrale qui malgré ce qui est imposé par
l'article 123 du Traité dit de Lisbonne : l'interdiction formelle d'accorder
des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou
organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales
ou locales, aux autres autorités publiques aux autres organismes ou entreprises
pulics des Etats membres. Cet article a été adopté
contre la volonté du peuple, mais par une majorité de Parlementaires et bien
malgré ce texte, la BCE ne cesse de frapper sur le clavier.
Elle avait fabriqué 2600
milliards d'euros au 31 décembre 2018 Ne voulant mettre son clavier au rencard,
elle vient de décider d'en fabriquer encore 20 milliards chaque mois. Sommes qu'elle dépose sur les cptes des banques centrales
qui elles, les prêtent selon leurs choix et en toute illégalité. Qui profite
alors de cette manne et dans quel but ? Les spéculateurs que sont devenus les
banquiers, les assureurs et les services financiers. Ils sont devenus de
parfaits parieurs jouant sur tel produit ou service qui devraient voir les prix
augmenter, ou bien tel ou tel événement qui devrait se dérouler. Economie
réelle ? Terminé, la gestion bon Père de famille a été jetée aux orties.
Comment voulez-vous qu'il en soit autrement puisque la base de leur métier, préter à long terme avec de l'argent à court terme n'est
plus possible. Préter à taux négatifs, leur coûte les
yeux de la tête. Alors, soit ils doivent prendre des risques en prêtant à de
mauvais clients soit ils « jouent » avec l'argent Pour l'instant le volume de
la masse monétaire créée est tel, que les entrants permettent de financer les
sorties, ce que nous appelons l'effet Ponzi. Mais chacun sait, que le processus
s'inverse toujours et là, on ne peut plus payer l'argent du aux sortants.
La demande de solvabilité des
agents économiques devient le sujet mineur, le rôle de l'entrepreneur suit la
même courbe, nous sommes alors en économie CASINO, très éloignée de toute
économie réelle. Dans le même temps et pour les mêmes raisons, en production,
la qualité devient secondaire, ainsi que la sécurité. Le seul sujet d'intérêt
devient la fluctuation des prix. Que deviennent le désir du consommateur et les
besoins des Etats ? Qu'importe : on peut empoisonner les premiers et ruiner les
seconds, pourvu que le coffre installé aux îles caïmans ou chez tout autre
croqueur de diamants se remplisse d'un argent qui en vérité ne vaut rien.
L'autre élément d'emprunt :
l'effet levier : j'ai un peu de sous, ou pas d’ailleurs, pas suffisamment, où
pas du tout. Qu'importe, je vais en emprunter en utilisant l'effet levier :
j'achète une cie, le secteur aérien ayant été à la
mode, j'achète une cie aérienne avec rien, et je
casse les prix afin de tuer l'autre et augmenter le chiffre d'affaires, si tout
marche bien, je rembourserai l'argent que non seulement ne m'a rien coûté, mais
dont aucune partie ne m'appartenait. Je vends l'affaire à quelqu'un qui
utilisera la même méthode : l'effet levier. Je me suis enrichi en spéculant
sans prendre le moindre risque. La création monétaire était au rendez-vous et
servait MES intérêts, en cas de problème, le contribuable devait payer la note,
comme d'habitude.
C'est ce qui s'est passé avec la
crise de 2008, c'est ce qui continue de se passer, aucune autorité n'étant
volontaire pour réguler ce système. UNE PREUVE ; Les compagnies aériennes à bas
coûts qui font faillite les unes après les autres, parce que nulle autorité ne
les oblige à prendre la moindre précaution, laissent ; non seulement le client
sur le quai de la gare, dans des lieux trés éloignés
sans aucun ménagement, ni considération, mais laissent aussi la note au
contribuable. Mais dans quel monde vivons-nous ? Plus aucun respect, ni pour le
client, le prêteur ou l'Etat, juste la maximisation non plus du profit mais de
ce que l'on peut tirer de la confiance des autres, en clair de leur naïveté.
Pourquoi ces pertes des cies aériennes alors que le
nombre des transportés ne cesse de croître ? Parce qu'en plus d'acheter en
utilisant le système LEVIER, ils parient sur le prix futur du kérosène et
peut-être même sur l'âge du Pilote, sait-on jamais. Le problème des cies aériennes repose encore sur une réalité économique –
on doit transporter de plus en plus de passagers d'un point A au point B, sauf
que pour tuer l'autre, il faut casser les prix jusqu'à ce qu'ils deviennent
insupportables, ce qui n'est bon pour personne. Ce n'est plus simplement, mort
au vaincu, mais la mort pour tous. Disparu le temps du ; Tout est perdu fors
l'honneur.
A cause de cette monnaie «
faisable, sans volonté de Page 17 défaire », c'est à dire sans vouloir la
détruire, nous sommes devant une boursouflure financière extrêmement
préoccupante, la chétive pécore de Lafontaine risque, pour le coup, d'exploser
à tout moment. Un monde en folie, où le spéculateur acheteur par l'effet levier
d'une cie d'aviation recherche le plus petit prix,
alors que dans le même temps il parie sur l'augmentation du prix du carburant.
Le système s'affole-t-il ? Non, pourtant lorsque le temps se gâte, il faut se couvrir
contre les risques, mais comme il n'est pas question financièrement de tout
couvrir, la sécurité ou le rapatriement du passager ne sont plus assurés. Nous
sommes donc bien plongés dans l'application de l'idéologie prônée par Milton
Friedman : le rôle social de l'entreprise est bien devenu celui de maximiser
les profits du seul actionnaire spéculateur. Pour cela des produits nouveaux
ont été inventés : CDS crédits Défauts Swaps qui ont ouvert la voie à la
titrisation : Une nouvelle forme de création monétaire. On installe des
contrats d'assurance financiers, toujours pour assurer le seul argent, dont les
montants dépassent et de très loin la valeur des choses assurées. Alors se pose
une question : qui a intérêt à ce que l'entreprise perdure et qui a intérêt à
ce qu'elle ferme ses portes ? Le marché est dominé par la recherche du prix, et
de l'intérêt répétitif. Ce qui comme valeur morale est contraire à tout ce que
l'homme a pu espérer. MARCHE DES CHANGES ; où se financent les échanges
commerciaux : ce marché sensé financer 20000 milliards de dollars d’échanges
l’an, atteint un Financement de 6 500 milliards/ jour.
En 3 jours les échanges mondiaux
pour l'année, sont financés, le reste 6 500 milliards X par 360 jours reste de
la spéculation pure. En 12 jours il dépasse le PIB mondial, bon sang quelle
folie que celle qui étreint certains hommes lorsqu'il s'agit d'argent. Personne
ne sait plus, personne ne peut plus prévoir, personne ne peut savoir combien de
temps la machine en folie va encore tourner. Le risque supporté par le seul
contribuable alors qu'il ne peut approcher de l'assiette au beurre, cela ne
peut durer indéfiniment. Nous sommes à la fin d'un cycle non vertueux, comment
en sortir, il suffirait de reprendre le programme du Général de Gaulle : Il
faudra que soit réalisées, contre la tyrannie du perpétuel abus, les garanties
pratiques qui assureront à chacun la liberté et la dignité dans son travail et
dans sa dignité Vous savez, la politique de la France ne se fait pas à la
corbeille Malheureusement le politique s'est trop souvent écarté de ces
principes pourtant simples et de la troisième voie, souvent citée par le
Général « la Participation qui elle change la condition de l'homme au milieu de
la civilisation moderne » Participons et nous verrons ce monde changer, nos
conditions de vie s'améliorer et la France, qui n'est-elle même qu'au premier
rang reprendre cette place qui servira à nouveau de phare à ce monde en folie.
Henri Fouquereau
Secrétaire général du Forum Pour la France et du CNR présidé par Jacques Myard
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