Par Marc DUGOIS,
Star trek, Matrix, Men in black, Star wars, Game of
Thrones ou Harry Potter, les Anglo-Saxons et leurs obligés européens nous ont
entraînés dans des mondes de science-fiction qui sont tous plaisants par la
gratuité des énergies utilisées. En nous y projetant nous avons la très
agréable sensation de nous sentir des dieux ; mieux que des dieux, des hommes
qui terrassent les dieux !
Ce
ne serait qu’un agréable divertissement si parallèlement les mêmes Anglo-Saxons
n’avaient pas inventé, diffusé puis imposé la notion d’investissement, l’idée
d’une énergie gratuite appelée monnaie qui permet de rendre apparemment
crédibles et atteignables tous nos fantasmes. Ils nous ont appris à geindre
qu’il ne nous manque que les moyens. Seule la montée sans fin de la dette nous
fait croire réaliste le regard que nous portons sur nous-mêmes. Seul
l’aveuglement paresseux des intellectuels autorise notre apathie.
C’est
toujours à la fin d’un système que l’on voit que ses failles sont béantes. Le
XVIIIe siècle nous a fait croire avec Montesquieu que le pouvoir pouvait se
diviser entre ceux qui font les lois, ceux qui les appliquent et ceux qui
sanctionnent leur non-respect. Il n’a pas remarqué que ces trois sous-pouvoirs
qu’il rêvait indépendants, dépendaient en fait tous les trois de l’air du temps
et n’ont jamais été nulle part indépendants. Ils ne sont d’ailleurs jamais
identiques et varient aussi bien dans le temps que dans l’espace. Dans la
réalité c’est LE pouvoir qui nomme toujours et partout les parlementaires, les
gouvernants et les juges. La façon dont il le fait évolue et il le fait
ouvertement ou plus subtilement voire
insidieusement selon les lieux et les époques, mais toujours et partout le
pouvoir a été unique.
Jusqu’à
très récemment le pouvoir était politique, conquis et conservé par la force, ne
s’occupant généralement que de son bon plaisir et plus rarement de son devoir,
toujours vu par lui-même. Louis XIV, Robespierre, Napoléon, Hitler ou Staline
nommaient de fait les parlementaires, les ministres et les magistrats mais leur
personnalisation les a abattus de leur vivant ou après leur mort.
L’arrivée
des médias, l’anonymat de l’argent, sa circulation sans frein scandaleusement
imposée par Bruxelles et les paradis fiscaux ont donné par bêtise le pouvoir à
la finance qui aujourd’hui croit gérer le monde. Le pouvoir économique, comme
ses prédécesseurs, choisit son législatif, son exécutif et son judiciaire dont
quelques exemplaires, façon village gaulois d’Astérix, cherchent encore à se
croire indépendants et pour certains, rarissimes, le sont vraiment. La majorité
ressemble à notre Président, serviteur zélé du vrai pouvoir qui le récompense
largement.
Ceci
n’aurait pas une vraie importance si le pouvoir économique était cohérent car
aucun pouvoir n’a jamais été admirable.
Les
intellectuels, ceux que le pouvoir laisse s’exprimer, soit le défendent soit ne
fulminent que contre les intérêts matériels de ce pouvoir économique qui s’en
moque éperdument. Le pouvoir en réponse, se contente d’amuser le peuple et de
flatter ses émotions pour qu’il ne se réveille pas. Quasiment personne ne
dénonce l’incohérence de ce pouvoir économique qui tue les peuples pour survivre
encore un moment.
Ce
véritable génocide est fondé sur des mensonges soigneusement insérés à grand
frais dans les têtes par l’éducation nationale, les médias et les intellectuels
en cour.
L’argent n’est pas une énergie, l’argent est gratuit,
l’argent peut tout. Ce trépied mensonger de l’incohérence est appelé
intelligence par le libéralisme, l’université et une majorité d’intellectuels. Chacun ressent pourtant sans jamais l’exprimer que
cette intelligence collective est idiote et ne pousse qu’à se replier sur soi.
Le résultat est un individualisme forcené puisque la collectivité a donné le
pouvoir à l’incohérence. Comment lui faire confiance en quoi que ce soit ?
Nous
pouvons reprocher à juste titre aux gouvernants de ne penser qu’à eux, aux
parlementaires de ne penser qu’à eux, aux magistrats de ne penser qu’à eux, à
nos concitoyens de ne penser qu’à eux. Mais peut-on arrêter un fleuve dont on
ne tarit pas la source ? La réponse est évidemment négative et rien ne
pourra bouger avant que nous ne tombions tous d’accord sur le fait que :
L’argent est une énergie, l’argent n’est pas gratuit
et c’est parce que l’argent peut tout que sa source doit être claire mais avec
un débit dont la limite est connue, comprise et acceptée. Nous en sommes pour l’instant très loin et nous
avons donné le pouvoir à ceux qui ont intérêt à ce que nous n’en prenions pas
conscience. Cette prise de conscience (la science commune) est pourtant le
passage obligé de notre redressement.
Nous
vivons actuellement une course contre la montre entre d’une part les
frémissements de bon sens qui soulèvent les peuples avec un constat général
d’une attente anxieuse, et d’autre part la guerre qui viendra remettre comme
d’habitude les pendules à l’heure avec son cortège de malheurs.
Que
de gens se croient celui que le peuple attend ! Mais où sont donc ceux qui
veulent d’abord comprendre sans tout caricaturer ?